• Michel Rocard, par Pierre Joxe
    7 juil. 2016 Par Les invités de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070716/michel-rocard-par-pierre-joxe

    (...) En Janvier 1960, rappelé à Alger du fond du Sahara après le virage de de Gaulle vers « l’autodétermination » et juste avant la première tentative de putsch – l’ « affaire des barricades » –, j’ai pu mesurer encore davantage le courage et le mérite de Rocard. Il avait reçu mission d’inspecter et décrire ces camps où croupissait 10% des paysans algériens, ne l’oublions jamais !

    Il lui avait fallu une sacrée dose d’audace pour arpenter l’Algérie en civil – ce jeune inspecteur des finances –, noter tout ce qu’il voyait, rédiger en bonne et due forme et dénoncer froidement, sèchement, ce qui aux garçons de notre génération était une insupportable tache sur l’honneur de la France. Nous qui avions vu dans notre enfance revenir d’Allemagne par milliers les prisonniers et les déportés dans les gares parisiennes, nous étions indignés par ces camps.

    Car en 1960 encore, étant alors un des officiers de la sécurité militaire chargé d’enquêter à travers l’Algérie, d’Est en Ouest, sur les infractions, sur ceux qui désobéissaient aux ordres d’un de Gaulle enfin converti à l’« autodétermination » qui allait devenir l’indépendance, j’ai pu visiter découvrir et dénoncer à mon tour des camps qu’on ne fermait pas ; des camps que l’on développait ; de nouveaux camps… Quelle honte, quelle colère nous animait, nous surtout, fils de patriotes résistants !(...)

    • C’était il y a trés longtemps à une époque où les « jeunes » du PS ne pouvait occuper que la partie gauche de l’échiquier politique.
      Ceci dit, c’est Guy Mollet, SFIO, ancêtre du PS qui commence la guerre d’Algérie.

      Pas mal d’années après, Monsieur Michel Rocard occupera la partie centre droite de l’échiquier politique, François Mittérand occupant sois disant la gauche, l’UMP, la droite + les autres.

      Les cérémonies de l’enterrement de Monsieur Rocard, fixées par lui même illustrent parfaitement sa modestie.

      Reconnaissons lui son intégrité quand même, chose pas courante sous la 5 iéme république, et rarissime depuis quelques années.