• Pétrole et gaz : les véritables enjeux de l’accord surprise - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/995375/petrole-et-gaz-les-veritables-enjeux-de-laccord-surprise.html

    Brusquement, l’accord sur le dossier du pétrole a été conclu entre le président de la Chambre Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères et chef du CPL Gebran Bassil. Pour certains, il s’agit de l’une des concrétisations du fameux « miracle libanais ». Mais, pour d’autres, ce soudain accord après des années de divergences profondes serait dû aux pressions occidentales, et plus précisément américaines. Les partisans de cette thèse rapportent que depuis quelque temps déjà, l’administration US est intéressée par le dossier des ressources pétrolières et gazières dans la région. L’émissaire spécial américain chargé de ce dossier, Amos Hochstein, a effectué plusieurs visites au Liban dans ce but, sans réussir à convaincre les parties libanaises de s’entendre sur ce dossier.

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    Cette divergence de fond semblait impossible à surmonter... jusqu’à ce que les Américains s’en mêlent sérieusement. Selon des sources occidentales, la raison qui aurait poussé Washington à presser les Libanais à s’entendre serait la suivante : les Israéliens auraient des problèmes techniques à exporter leur gaz vers l’Europe via Chypre. Ils auraient donc besoin d’utiliser la ligne maritime passant par la Turquie. Pour cela, ils seraient obligés de passer devant les côtes libanaises. Mais pour que cela soit possible, il faut un minimum de stabilité qui ne peut être assuré que si le Liban est dans le coup et exploite lui aussi ses ressources gazières et pétrolières. C’est d’autant plus important que le Hezbollah, par la voix de son secrétaire général, a annoncé à plusieurs reprises son intention de protéger les ressources énergétiques du Liban, en menaçant de bombarder les installations israéliennes si elles s’approchaient des eaux territoriales libanaises. Le fait que des voix libanaises se soient insurgées contre ces menaces, critiquant le fait que le Hezbollah se soit arrogé la fonction de protecteur des ressources libanaises, ne suffit pas à calmer les inquiétudes des grandes sociétés de prospection et d’exploitation des ressources énergétiques, qui ont besoin de stabilité réelle pour accomplir leur travail et investir dans ce secteur.

    De quoi donner raison aux #complotistes qui pensent que la guerre de Syrie avait moins à voir avec la nature d’une dictature fossile qu’avec la gestion des énergies fossile.