• A Madrid, les femmes de ménage disent « basta » à la précarité
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/07/09/a-madrid-les-femmes-de-menage-disent-basta-a-la-precarite_4966821_3234.html

    « Notre travail a toujours été dur, précaire et mal payé, mais depuis la crise et la réforme du travail, je n’avais jamais vu, en vingt et un ans de profession, un tel niveau d’exploitation, affirme Isabel Rodriguez, fondatrice du groupe des Kellys de Barcelone. Les nouvelles femmes de chambre ont perdu tous les droits que nous avions conquis au fil des années : congés payés, libération de certains week-ends, plannings en avance… Aujourd’hui, elles sont souvent à la libre disposition des chefs d’établissement. »

    En cause, l’externalisation de plus en plus fréquente des services de nettoyage des hôtels à des entreprises de services qui cassent les prix. « Avec la réforme du travail, les grands hôtels ont licencié à bas coût leur personnel de nettoyage ou de blanchisserie et fait jouer la concurrence d’entreprises externes pour réduire les coûts au détriment du respect des conventions collectives et des droits des travailleurs », résume l’avocat Alex Tisminetsky, du collectif Ronda. Spécialiste en droit du travail, il conseille les Kellys et se bat pour obtenir la reconnaissance de leurs maladies professionnelles (lumbago, sciatiques, etc.) par la sécurité sociale.

    « La dernière mode est de nous payer par chambre, pour 1,80 euro. On sait à quelle heure on commence mais pas à quelle heure on finit, ajoute encore Isabel Rodriguez. Pendant ce temps, les chaînes hôtelières font des millions de bénéfices. Mais nous ne sommes pas au tiers-monde ! »

    #femmes #ménage #lutte #exploitation #précarité