• A Marseille, polémique politique autour d’une « journée burkini » dans un centre aquatique
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/08/05/a-marseille-la-journee-burkini-vecteur-d-une-polemique-politique_4978587_322

    « Nous ne savons pas si nous allons maintenir notre événement. Nous attendons de voir si les messages de haine reçus sont de simples mots ou de véritables menaces qui pourraient mettre en danger des enfants et des femmes venus simplement se baigner. » Melisa Thivet, 33 ans, est la fondatrice et la trésorière de Smile 13 – acronyme pour Sœurs marseillaises initiatrices de loisirs et d’entraide –, l’association qui a souhaité organiser une « #journée_burkini  » dans un parc aquatique de la région de Marseille. Des larmes dans la voix, elle se demande si elle pourra effectivement avoir lieu.

    Prévu après les vacances, le 10 septembre, l’événement devait, selon l’association, permettre à des femmes musulmanes « de profiter des jeux et des activités du parc, en portant des vêtements couvrant leur corps, de la poitrine aux genoux ».

    Smile 13 a négocié auprès du Speedwater, un parc privé de quatre hectares, un tarif « d’un peu moins de 15 000 euros », qu’elle comptait amortir « en attirant près de mille participantes ». Ces dernières auraient donc pu se baigner en « burkini » ou en « jilbeb de bain », deux accessoires couvrant la totalité du corps.

    Le sénateur Michel Amiel (ex-Parti socialiste qui a rejoint Force 13, le parti de Jean-Noël Guérini), maire des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), où se situe le parc, a tranché. Jeudi 4 août, un arrêté a interdit l’événement, « au motif qu’il est susceptible de troubles à l’ordre public ». Certes, M. Amiel reconnaît « ne pas avoir eu de contact avec les organisateurs », mais considère la journée comme une « provocation dont on n’a pas besoin dans le contexte actuel ».