Pour lâinstant donner sens et beautĂ© Ă la mort volontaire est affaire de gens riches et cultivĂ©s, sauf les cas de suicides qui se veulent critique en actes (djamal char), sauf dans les suicides homicides, ce dernier cas Ă©tant tout Ă fait le genre de sens et de beautĂ© dont les dĂ©shĂ©ritĂ©s et les autres auraient Ă se passer.
Et non, il nây a rien de facile Ă aller Ă lâencontre de toutes les saloperies dites sur #Foucault depuis 30 ans (nihiliste, nazi, libĂ©ral), ni Ă celles qui ont Ă©tĂ© faites Ă partir dâun renversement de son travail (refondation sociale patronale, Ă la Kessler Ewald), saloperies dont MichĂ©a et R. Garcia ont proposĂ© des avatars rĂ©cents Ă lâusage de « critiques de la critique » auxquels lâantintellectualisme sert de fond de commerce.
Il suffit de lire pour de bon quelques cours de M.F, dont Il faut défendre la société, Les anormaux, Sécurité, territoires, population pour le savoir inassignable, y compris à une CFDT devenue gestionnaire mais qui continuait de se piquer de réflexion (poser des problÚmes nouveaux à nouveaux frais).
Les attaques du PS au dĂ©but des annĂ©es 80 contre le « silence des intellectuels » visaient entre autre M.F dont le pouvoir attendait des arguments Ă son service.
M.F dit dans lâentretien en question que la sĂ©cu pose des problĂšmes, pas quâil va, du haut de son savoir, les solutionner.
On peut aussi taxer de point de vue aristocratique le fait de se rĂ©fĂ©rer implicitement au stoĂŻcisme quant Ă lâattitude devant la mort, on peut mettre en cause bien des aspects, mais le rĂ©flexe actuel de rejet vis-Ă -vis de Foucault, câest jouer Ă faire le malin en adoptant une doxa, sans lire. M.F est multiple. Son SociĂ©tĂ© punitive contredit sur bien des points lâapproche quâil adopte dans Surveiller et punir, publiĂ© peu aprĂšs que le cours sur la sociĂ©tĂ© punitive ait Ă©tĂ© donnĂ©.
Pour revenir au dĂ©but, japonais, la mort volontaire y est, pour dire vite, Ă la fois adĂ©quation Ă une contrainte sociale (honneur) et une preuve de libertĂ© (affirmation). Durkheim (dont lâĂ©tude a Ă©tĂ© frĂ©quemment critiquĂ©e depuis sa parution) nây retrouve pas ses petits (lâanomie) lorsquâil caractĂ©rise le seppuku comme suicide fataliste, dĂ» Ă la rigueur des contraintes sociales.
On peut lire Ă ce sujet, La Mort volontaire au Japon, de Maurice Pinguet.
Edit. Lâarticle qui ouvre ce fil valorise le « choix individuel », probablement sans avoir connaissance du livre de Pinguet et de ce pan de la rĂ©alitĂ© japonaise, que les avancĂ©es du capitalisme (individualisation) ont du modifier en grand.
Jâai connu des « suicides communistes », une haute idĂ©e de la vie impliquant que le refus dâune vie dĂ©gradĂ©e se traduise par un acte.
Parler de « choix individuel » a au moins pour vertu de prĂ©server la part non analysable de tels gestes.