Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • #suicide – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    ▻http://madjidbenchikh.fr/suicide

    Je sais que l’idĂ©e de la mort volontaire est une idĂ©e contraire Ă  tous les principes moraux du monothĂ©isme, et que le bouddhisme est lui-mĂȘme trĂšs intransigeant Ă  l’égard de la mort volontaire, et pourtant nous sommes environnĂ©s de telles violences dĂ©clenchĂ©es par les activitĂ©s de nos sociĂ©tĂ©s qu’il y a lĂ  quelque chose de paradoxal, puisque nous donnons la mort Ă  grande Ă©chelle Ă  l’aide d’engins de morts qui reprĂ©sentent l’un des secteur Ă©conomique les plus important, on cĂ©lĂšbrera Hiroshima dans quelques jours, et on trouve anormal qu’un individu quitte le monde pour la raison de son choix et au moment de son choix.

    En rĂ©alitĂ©, la mort volontaire devrait ĂȘtre un sujet de conversation banal, ordinaire, et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un Ă©chec de la sociĂ©tĂ© ou un Ă©chec social, car il est avant tout un choix individuel.

    • et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un Ă©chec de la sociĂ©tĂ© ou un Ă©chec social, car il est avant tout un choix individuel

      C’est tellement l’exact contraire de ce qui a Ă©tĂ© montrĂ© par de nombreuses analyses sociologiques mais aussi anthropologiques ! Il y a, ou en tout cas il fut, des sociĂ©tĂ©s oĂč le suicide Ă©tait quasiment inexistant. Cette vision de choix individuel est donc une maniĂšre toute libĂ©rale de parler du suicide.

    • « J’ai plein de copains qui se sont suicidĂ©s. Je peux citer un paquet de gens qu’on a connus aux Halles et qui ne sont plus lĂ . Pareil dans ma citĂ© ; des amis d’enfance, j’en ai plus beaucoup. SIDA, suicides, overdoses
 C’est ce que tu as quand tu soulĂšves le rideau d’une petite citĂ©, tranquille. J’en arrive souvent Ă  penser que si l’enfer existe, il est ici sur Terre. On est en plein dedans. Tout ĂȘtre humain qui a de la sensibilitĂ© a envie de se foutre en l’air. »

      Helno 1963-1993
      ▻http://fr.wikipedia.org/wiki/Helno#cite_ref-lib.C3.A9_1-0

    • Cela est totalement thĂ©orique, le fait est, comme dit prĂ©cĂ©demment, qu’il y a de multiples sociĂ©tĂ©s passĂ©es et quelques prĂ©sentes restantes, qui ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es anthropologiquement ou sociologiquement, et oĂč le suicide n’existe Ă  peu prĂšs pas. Et que donc c’est Ă  peu prĂšs certain que c’est un fait de sociĂ©tĂ©, et non pas un fait individuel de sensibilitĂ©, qui vaudrait quelque soit la maniĂšre dont on vit au quotidien.

    • MĂȘme si on en parlait tous les jours au cafĂ©, la mort (volontaire ou non), resterait terrifiante, monstrueuse, choquante, impensable. Je trouve maladroit que l’auteur propose d’amoindrir ce qu’est la mort (une dĂ©marche trĂšs « monothĂ©iste »), en quelque sorte de la banaliser, pour dĂ©fendre le droit Ă  mourir quand on veut.

      Je ne sais pas si je suis clair, mais on va tous mourir, c’est un fait, et c’est horrible. Il n’y a pas grand chose Ă  dire de plus. Et il n’y aura pas de sociĂ©tĂ© capable de produire une moindre mort, une mort « gĂ©rĂ©e » sans devenir monstrueuse Ă  son tour.

      Je serais assez intĂ©ressĂ© par une sociĂ©tĂ© capable de nous faire accepter ce fait sans dĂ©tour, notamment en nous faisant comprendre que c’est la mort qui donne tout son sens Ă  la vie, et que notre mort a donc un sens, que nous sommes libre de choisir. Comme nous sommes libre de choisir le sens de notre vie.

    • L’Etat dĂ©mocratique de l’époque contemporaine reprĂ©sente une variĂ©tĂ© tout Ă  fait nouvelle d’inhumanitĂ©.

      Stig Dagerman
      L’homme qui va bientît mourir.
      ▻http://plusloin.org/acontretemps/n12/AC12DagermanTexte.pdf
      ▻http://www.acontretemps.org/spip.php?article193
      Notre besoin de consolation est impossible Ă  rassasier

      Depuis la dĂ©couverte, en 1981, de ce texte oĂč Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime dĂ©monstration des pouvoirs secrĂštement accordĂ©s Ă  son Ă©criture, le succĂšs ne s’est jamais dĂ©menti. On peut donc, aujourd’hui, Ă  l’occasion d’une nouvelle Ă©dition de ce « testament », parler d’un vĂ©ritable classique, un de ces Ă©crits brefs dont le temps a cristallisĂ© la transparence et l’inoubliable Ă©clat.

      ▻http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/notre-besoin-de-consolation-est-impossible-rassasier


      #Stig_Dagerman #testament #acontretemps

    • “... Il y a lĂ  un problĂšme..."
      Un systùme fini face à une demande infinie, entretien avec M.F, historien extradisciplinaire et philosophe (≠ expert).
      ▻http://1libertaire.free.fr/MFoucault276.html

      - Comment, en dĂ©finitive, la SĂ©curitĂ© sociale peut-elle contribuer Ă  une Ă©thique de la personne humaine ?

      – Sans compter tous les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse Ă  cette question apportĂ©s dans le courant de cet entretien, je dirai qu’elle y contribue au moins en posant un certain nombre de problĂšmes, et notamment en posant la question de ce que vaut la vie et de la maniĂšre dont on peut affronter la mort.

      L’idĂ©e d’un rapprochement entre les individus et les centres de dĂ©cision devrait impliquer, Ă  titre de consĂ©quence au moins, le droit enfin reconnu Ă  chacun de se tuer quand il voudra dans des conditions dĂ©centes... Si je gagnais quelques milliards au Loto, je crĂ©erais un institut oĂč les gens qui voudraient mourir viendraient passer un week-end, une semaine ou un mois dans le plaisir, dans la drogue peut-ĂȘtre, pour disparaĂźtre ensuite, comme par effacement...

      – Un droit au suicide ?

      – Oui.

      - Que dire de la maniĂšre dont on meurt aujourd’hui ? Que penser de cette mort aseptisĂ©e, Ă  l’hĂŽpital souvent, sans accompagnement familiaI ?

      – La mort devient un non-Ă©vĂ©nement. La plupart du temps, les gens meurent sous une chape de mĂ©dicaments, si ce n’est pas par accident, de sorte qu’ils perdent entiĂšrement conscience en quelques heures, quelques jours ou quelques semaines : ils s’effacent. Nous vivons dans un monde oĂč l’accompagnement mĂ©dical et pharmaceutique de la mort lui ĂŽte beaucoup de sa souffrance et de sa dramaticitĂ©.

      Je n’adhĂšre pas tellement Ă  tout ce qui se dit sur l’« aseptisation » de la mort, renvoyĂ©e Ă  quelque chose comme un grand rituel intĂ©gratif et dramatique. Les pleurs bruyants autour du cercueil n’étaient pas toujours exempts d’un certain cynisme : la joie de l’hĂ©ritage pouvait s’y mĂȘler. Je prĂ©fĂšre la tristesse douce de la disparition Ă  cette sorte de cĂ©rĂ©monial.

      La maniĂšre dont on meurt maintenant me paraĂźt significative d’une sensibilitĂ©, d’un systĂšme de valeurs qui ont cours aujourd’hui.

      Il y aurait quelque chose de chimĂ©rique Ă  vouloir rĂ©actualiser, dans un Ă©lan nostalgique, des pratiques qui n’ont plus aucun sens.

      Essayons plutÎt de donner sens et beauté à la mort-effacement.

    • « La vie est propre Ă  celui qui la vit, avait Ă©crit #Nelly_Arcan. Et s’il est vrai que le suicide est un legs terrible qu’il faut absolument prĂ©venir, c’est aussi vrai que ne pas faire souffrir son entourage ne peut constituer, du moins Ă  long terme, une raison suffisante pour vivre. »

      ▻http://nellyarcan.com/pages/biographie.php
      ▻http://www.lapresse.ca/arts/dossiers/deces-de-nelly-arcan/200909/26/01-905774-le-suicide-a-toujours-ete-son-obsession.php

    • Pour l’instant donner sens et beautĂ© Ă  la mort volontaire est affaire de gens riches et cultivĂ©s, sauf les cas de suicides qui se veulent critique en actes (djamal char), sauf dans les suicides homicides, ce dernier cas Ă©tant tout Ă  fait le genre de sens et de beautĂ© dont les dĂ©shĂ©ritĂ©s et les autres auraient Ă  se passer.
      Et non, il n’y a rien de facile Ă  aller Ă  l’encontre de toutes les saloperies dites sur #Foucault depuis 30 ans (nihiliste, nazi, libĂ©ral), ni Ă  celles qui ont Ă©tĂ© faites Ă  partir d’un renversement de son travail (refondation sociale patronale, Ă  la Kessler Ewald), saloperies dont MichĂ©a et R. Garcia ont proposĂ© des avatars rĂ©cents Ă  l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Il suffit de lire pour de bon quelques cours de M.F, dont Il faut défendre la société, Les anormaux, Sécurité, territoires, population pour le savoir inassignable, y compris à une CFDT devenue gestionnaire mais qui continuait de se piquer de réflexion (poser des problÚmes nouveaux à nouveaux frais).
      Les attaques du PS au dĂ©but des annĂ©es 80 contre le « silence des intellectuels » visaient entre autre M.F dont le pouvoir attendait des arguments Ă  son service.

      M.F dit dans l’entretien en question que la sĂ©cu pose des problĂšmes, pas qu’il va, du haut de son savoir, les solutionner.

      On peut aussi taxer de point de vue aristocratique le fait de se rĂ©fĂ©rer implicitement au stoĂŻcisme quant Ă  l’attitude devant la mort, on peut mettre en cause bien des aspects, mais le rĂ©flexe actuel de rejet vis-Ă -vis de Foucault, c’est jouer Ă  faire le malin en adoptant une doxa, sans lire. M.F est multiple. Son SociĂ©tĂ© punitive contredit sur bien des points l’approche qu’il adopte dans Surveiller et punir, publiĂ© peu aprĂšs que le cours sur la sociĂ©tĂ© punitive ait Ă©tĂ© donnĂ©.

      Pour revenir au dĂ©but, japonais, la mort volontaire y est, pour dire vite, Ă  la fois adĂ©quation Ă  une contrainte sociale (honneur) et une preuve de libertĂ© (affirmation). Durkheim (dont l’étude a Ă©tĂ© frĂ©quemment critiquĂ©e depuis sa parution) n’y retrouve pas ses petits (l’anomie) lorsqu’il caractĂ©rise le seppuku comme suicide fataliste, dĂ» Ă  la rigueur des contraintes sociales.

      On peut lire Ă  ce sujet, La Mort volontaire au Japon, de Maurice Pinguet.
      Edit. L’article qui ouvre ce fil valorise le « choix individuel », probablement sans avoir connaissance du livre de Pinguet et de ce pan de la rĂ©alitĂ© japonaise, que les avancĂ©es du capitalisme (individualisation) ont du modifier en grand.
      J’ai connu des « suicides communistes », une haute idĂ©e de la vie impliquant que le refus d’une vie dĂ©gradĂ©e se traduise par un acte.
      Parler de « choix individuel » a au moins pour vertu de prĂ©server la part non analysable de tels gestes.

    • Jean-Marc Mandosio
      LongĂ©vitĂ© d’une imposture - Michel Foucault -
      suivi de Foucaultphiles et foucaulĂątres
      #éditions_de_l'encyclopédie_des_nuisances. 2010.

      #J-M_Mandosio est un historien, spĂ©cialiste de magie et d’occultisme au Moyen-Âge et Ă  la Renaissance, mais il a publiĂ© sur des sujets trĂšs divers allant du #Situationnisme de Guy Debord Ă  l’histoire du Rock’n Roll ou (pour simplifier) la #critique_de_la_Technique.

      Ă©ditions de l’EncyclopĂ©die des Nuisances en cohĂ©rence Ă  leur critique du monde industriel, n’a pas de site Web.
      Mais j’ai trouvĂ© ce blog : ▻http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.htm qui peut ĂȘtre t’apportera des rĂ©ponses @colporteur

      saloperies dont MichĂ©a et R. Garcia ont proposĂ© des avatars rĂ©cents Ă  l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Je me suis laissé prendre moi aussi par Michéa qui, pour le coup lui, est un imposteur.

    • Les (non)usages du travail de Foucault sont divers, le contre sens n’est pas rare. Exemple : Refondation sociale patronale : L’éthique du bouffon, ValĂ©rie Marange
      â–șhttp://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

      Quand le philosophe François Ewald, colĂ©gataire de l’oeuvre de Foucault, et son compĂšre Denis Kessler, numĂ©ro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « dĂ©moralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« Ă©conomie politique du risque » et du contrat social qui « trouve sa vĂ©ritĂ© dans l’assurance ». Dans le dĂ©tournement de la rĂ©fĂ©rence Ă  Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se rĂ©vĂšle ainsi une vĂ©ritable Ă©thique du bouffon.

      Un questionnement Ă©thique n’est pas une prescription morale. M.F d’abord historien de la mĂ©decine et du pouvoir mĂ©dical, n’a jamais que je sache pratiquĂ© la prescription.

      Une sociologie foucaldienne est-elle possible ?
      ▻http://www.morbleu.com/une-sociologie-foucaldienne-est-elle-possible/#more-828

      En tant qu’ils sont un savoir, il est tout Ă  fait possible pour le pouvoir de faire un usage aliĂ©nant des textes de Foucault – tout comme il existe un usage Ă©mancipateur de ces mĂȘmes textes.

      Sur Mandosio, et la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON
      ▻http://lherbentrelespaves.fr/public/edn.pdf

    • L’abus de philosophie
      Comme la randonnĂ©e en montagne, la philosophie est une discipline qu’il vaut mieux pratiquer avec un solide Ă©quipement et un minimum d’entraĂźnement. Il n’y a pas que les philosophes que la folie et le suicide menacent : un mauvais lecteur peut faire une bonne victime.

      Frédéric Pajak
      L’ImbĂ©cile. N°8 - janvier 2005

      @colporteur Au dĂ©tour d’une recherche, je tombe sur votre trĂšs bon article. Pur hasard : je suis Ă©galement l’auteur du texte de Morbleu ! citĂ© en commentaire un peu plus haut.
      dans les commentaires de : ▻http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.html
      Je vais lire avec dĂ©lectation la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON.
      @aude_v le blog se termine par .fr celui que tu signales est .my ( de mon pc, ça s’affiche quand mĂȘme.)
      C’est dommage que tu n’y accĂšdes pas car les commentaires sont aussi intĂ©ressant que l’article.
      Sinon tu peux te procurer « LongĂ©vitĂ© d’une imposture » ici :
      ▻http://www.librairie-quilombo.org/Longetivite-d-une-imposture-Michel-Foucault

      Ce texte est une reprise du chapitre V du recueil d’essais intitulĂ©« D’or et de sable ». Il est rĂ©visĂ© et augmentĂ© d’une postface consacrĂ©e Ă  divers exercices de foucaulĂątries, en particulier celui publiĂ© par P. Veyne en 2008. J.-M. Mandosio dĂ©nonce l’imposture du discours de M. Foucault, qu’il qualifie de lourd et inconsistant, et plaide pour une rĂ©habilitation de l’esprit critique.

    • la pensĂ©e du grand homme est si #complexe mais il doit ĂȘtre possible de se branler la nouille sur des sujets qui ont moins d’influence sur la vie des administrĂ©Es.

      J’aime bien ton expression @aude_v et c’est ce que je vais faire de ce pas. Bonne lecture.

    • @vanderling un complĂ©ment (antĂ©rieur) Ă  « Une sociologie foucaldienne est-elle possible ? »

      Une sociologie foucaldienne du nĂ©o-libĂ©ralisme est-elle possible ? Laurent Jeanpierre, 2006
      ▻http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4136

      Contrairement au libĂ©ralisme ou au dirigisme, le nĂ©o-libĂ©ralisme se caractĂ©rise par la mise en place d’une politique de sociĂ©tĂ© crĂ©ant les conditions d’existence d’une forme idĂ©ale, parfaitement concurrentielle, de marchĂ© et d’ĂȘtre humain, plutĂŽt que par des politiques de rĂ©gulation par le marchĂ© ou bien de correction voire de substitution du marchĂ©. Le nĂ©o-libĂ©ralisme est un art de gouverner par la mise en concurrence. Son premier terrain d’application est l’Etat et l’action publique elle-mĂȘme.

      Nous avons soulignĂ© l’importance de l’évolution des techniques intellectuelles - en particulier ce que Foucault appelle, au dĂ©tour d’un propos oral sur le nĂ©o-libĂ©ralisme, les technologies de l’alĂ©a - dans cette transformation de l’art de gouverner : plus que dans les rationalitĂ©s politiques antĂ©rieures, la connaissance de l’alĂ©a et la maĂźtrise rationalisĂ©e du futur sont en effet des problĂšmes primordiaux pour le libĂ©ralisme. Le dirigisme et le nĂ©o-libĂ©ralisme se sont dĂ©veloppĂ©s au vingtiĂšme siĂšcle comme des arts de gouverner offrant des instruments plus sophistiquĂ©s, non plus seulement de connaissance, mais de maĂźtrise, voire d’usage des alĂ©as. Une sociologie des techniques intellectuelles du nĂ©o-libĂ©ralisme et de leurs liaisons avec d’autres technologies de pouvoir pourrait ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e sur un modĂšle comparable Ă  la socio-histoire de ces techniques, telle qu’elle est simplement esquissĂ©e par Foucault et surtout reprise, depuis deux dĂ©cennies, par des travaux d’histoire des statistiques et des probabilitĂ©s. Cette sociologie foucaldienne des savoirs spĂ©cialisĂ©s ayant permis l’hĂ©gĂ©monie contemporaine du nĂ©o-libĂ©ralisme devra s’appuyer sur la sociologie des sciences et surtout des sciences sociales ainsi que sur la sociologie politique des formes de quantification et des instruments de gouvernement.

      Du mĂȘme Laurent Jeanpierre, et encore Ă  partir de Foucault, La mort du libĂ©ralisme
      â–șhttp://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3078

    • Suicide : changement de rĂ©gime. Un observateur hors pair, Maurice Halbwachs, Christian Baudelot et Roger Establet
      ▻http://www.liens-socio.org/Suicide-changement-de-regime-Un

      Quant Ă  l’anomie, concept cardinal de la thĂ©orie durkheimienne du suicide, Maurice Halbwachs la soumet Ă  une critique en rĂšgle. La nouvelle sociĂ©tĂ© qui Ă©merge Ă  la fin du 19Ăšme siĂšcle de tous les bouleversements induits par l’industrialisation, l’exode rural et le nouvel ordre Ă©conomique n’est pas une sociĂ©tĂ© dĂ©sordonnĂ©e qui ne serait rĂ©gie que par les pulsions ou les initiatives individuelles. Loin d’ĂȘtre dĂ©rĂ©glĂ©e et anarchique, la vie sociale moderne est mĂȘme plus normative que l’ancienne. DominĂ©e par la loi du marchĂ© qui impose Ă  chacun d’évaluer « ses prestations, ses travaux et ses efforts », elle est animĂ©e par ses rythmes propres, ses formes conventionnelles auxquelles nous devons nous plier. Les originalitĂ©s dont elle ne s’accommode pas sont impitoyablement Ă©liminĂ©es. Pire, selon Halbwachs, les gestes, les maniĂšres de pensĂ©e et de sentir des hommes sont rĂ©glementĂ©s sur un mode « plus tyrannique » aujourd’hui qu’hier et les passions sont coulĂ©es dans un moule unique. La vie sociale moderne n’est donc pas plus dĂ©sordonnĂ©e aujourd’hui qu’hier, elle est seulement « plus compliquĂ©e ». VoilĂ  qui condamne dĂ©finitivement la vertu explicative du concept d’anomie, chargĂ© chez Durkheim d’expliquer l’accroissement spectaculaire des suicides provoquĂ©s par le passage d’une sociĂ©tĂ© rurale, artisanale et religieuse Ă  une sociĂ©tĂ© urbaine, industrielle et laĂŻque.

      Mais c’est sans doute dans les derniĂšres pages du livre, Ă  propos du rĂŽle explicatif des motivations personnelles, que se manifeste avec le plus de clartĂ© la distance que prend Maurice Halbwachs Ă  l’égard de Durkheim.

    • En #suisse, des associations comme #Exit et #Dignitas ont ouvert un espace de libertĂ© autour de la #fin_de_vie, et l’aide au suicide n’est dĂ©sormais punie que si elle est accordĂ©e pour un motif Ă©goĂŻste. Les pratiques qui se sont dĂ©veloppĂ©es en Suisse semblent mĂȘme davantage rassurer que choquer une population inquiĂ©tĂ©e par la mĂ©dicalisation croissante de la mort. Les Ă©tablissements mĂ©dicaux-sociaux se montrent eux aussi de plus en plus ouverts sur cette question. Pourvu que l’aide soit dĂ©sintĂ©ressĂ©e et que la personne souhaitant se suicider jouisse de ses pleines facultĂ©s de discernement, quelle justifie sa dĂ©cision par une maladie incurable, des souffrances physiques ou psychiques intolĂ©rables, par un pronostic d’évolution fatale ou une invaliditĂ© importante, la voie est libre. Il suffit simplement de mettre par Ă©crit sa demande de suicide, sous forme manuscrite, de trouver le mĂ©decin qui fournira l’ordonnance pour la solution mortelle (Exit et Dignitas sont lĂ  pour çà), et que le « dĂ©part » se fasse en prĂ©sence de tĂ©moin(s) - le plus souvent, ce sont des membres de la famille. #Last_but_no_least - et c’est ce qui fait toute la diffĂ©rence avec l’euthanasie - il faut que la personne qui souhaite en finir soit capable de s’administrer elle-mĂȘme la solution lĂ©tale : boire une potion, tourner le robinet d’une sonde ou d’une perfusion.
      Le droit de #mourir_dans_la_dignitĂ©, le credo du docteur #JĂ©rĂŽme_Sobel, prĂ©sentation :

      ▻http://www.hebdo.ch/jerome_sobel_profession_docteur_40938_.html
      Exit A.D.M.D Suisse romande, Association pour le Droit de Mourir dans la DignitĂ© : ▻http://www.exit-geneve.ch/index.html


      Exit, le film : ▻http://youtu.be/7iNYTj_G03k

      ▻http://dignitas.ch

      Jean-luc RomĂ©ro-Michel Ă  propos du livre L’aide au suicide que son ami le docteur JĂ©rĂŽme Sobel Ă  Ă©crit avec Michel ThĂ©voz

      ▻http://www.romero-blog.fr/tag/jĂ©rĂŽme+sobel


      Source : L’imbĂ©cile N°12 -2005 entretien avec le Dr JĂ©rĂŽme Sobel par Jean-François Duval