ValK.

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  • Pour qui le #burkini est-il « ostentatoire » ?
    excellent billet de d’André Gunthert – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/3494

    Dans un pays où l’autorité et la verticalité semblent avoir définitivement remplacé les vertus démocratiques de tolérance ou de respect de la diversité des opinions, le moindre écart par rapport à une francité fantasmée devient source d’inquiétude, défi ou insulte. L’interdiction du burkini, qui prolonge le funeste héritage des lois contre le voile, ne concerne pas seulement un morceau de tissu, mais s’inscrit dans une culture des marqueurs identitaires, qui associe dans le plus grand désordre un bric-à-brac de différences visibles – interdits alimentaires, préceptes religieux, coutumes vestimentaires, etc… – mises en regard d’un catalogue tout aussi hétéroclite de comportements supposés conformes.
    Dans ce contexte d’un symbolisme rhizomatique qui surcharge chaque signifiant d’une lourde charge implicite, un apéro saucisson-pinard devient une manifestation identitaire parfaitement lisible, et un foulard la partie émergée de l’iceberg où se dissimule le terrorisme islamiste. Qui vole un œuf vole un bœuf, qui porte un hidjab cache probablement une ceinture d’explosifs, comme le montre un dessin de Plantu.

    Pour produire ce nouveau signe islamophobe, on oubliera que le burkini est une invention récente, destinée à rendre compatibles les prescriptions vestimentaires traditionnelles avec l’espace de la baignade, « qui fait sauter les fondamentalistes au plafond » (Olivier Roy). On oubliera surtout la diversité des contextes, à commencer par le fait qu’on ne peut pas confondre l’obligation du port d’un vêtement dans un pays musulman avec la liberté de choix qui s’exerce dans un pays démocratique, dont la conséquence logique est que ce port peut relever de finalités variées.