lediazec

des cailloux et une fronde

  • Les ministres européens de l’agriculture se retrouvent au château de Chambord pour deviser sur l’avenir des gueux
    https://lundi.am/Les-ministres-europeens-de-l-agriculture-se-retrouvent-au-chateau-de-Chambord

    Ce n’est pas la première fois qu’on évoque dans Lundimatin le précieux Paul-Louis Courier [1]. Je dis précieux non pas au sens de ridicule, mais bien aux sens de « rare » et « recherché ». En effet, notre histoire littéraire n’abonde guère en pamphlets, et encore moins en fulminations aussi élégantes que celles de Paul-Louis, vigneron de La Chavonnière, à Véretz, Indre-et-Loire. Il arrive parfois que ces proses incisives, et qui datent de presque deux siècles, s’appliquent, merveille ! à notre actualité contemporaine pourtant si… prosaïque. Ainsi avons-nous appris ces derniers jours que les ministres de l’agriculture de l’Union européenne, penchés sur le triste sort de celles et ceux qu’on n’ose plus appeler paysans tant leur activité tient désormais du travail à la chaîne, avaient décidé de se réunir afin de discuter une énième fois prix, subventions, compensations, quotas – bref de ce qui, à l’évidence, constitue le quotidien des campagnes contemporaines.

    Or donc, voici que cet aréopage n’a rien trouvé de mieux, comme cadre de ses cogitations (on a failli écrire : « agitations », tant ce genre de réunion semble ne servir à rien d’autre qu’à gesticuler – enfin, à faire de la com’, selon le langage en vigueur), que… le château de Chambord ! Si. Vous avez bien lu. « C’est d’une arrogance et d’une stupidité sans nom », a commenté un représentant de la Coordination rurale, en quoi, une fois n’est pas coutume, nous ne lui donnerons pas tort.