• A quoi sert le travail ? Introduction de notre dossier du dernier numéro, intitulé « Regards sur le travail ».

    À elle seule, l’obsolescence programmée des objets ou leur mauvaise qualité implique de nombreuses heures de travail inutiles, à la fois pour les fabriquer, les acheter, en faire la publicité et les vendre. Nous travaillons à spéculer, polluer, à détruire ce qu’il reste de nature, à gâcher des matières de plus en plus rares… Dans le même temps, des tâches ou services qui seraient bénéfiques à l’intérêt général ne trouvent pas preneurs, des gens sont surchargés de travail et d’autres n’en ont pas.

    http://www.lutopik.com/article/quel-horizon-pour-travail
    #travail


    • Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : je fais un #boulot_de_merde. Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre #servitude et notre #isolement, dans nos fiches de paie squelettiques et nos fins de mois embourbées. Ils se propagent à l’ensemble du monde du #travail, nourris par la dégradation des métiers socialement utiles comme par la survalorisation des professions parasitaires ou néfastes.
      Comment définir le boulot de merde à l’heure de la prolifération des contrats précaires, des tâches serviles au service des plus riches et des techniques managériales d’essorage de la main-d’œuvre ? Pourquoi l’expression paraît-elle appropriée pour désigner la corvée de l’agent de nettoyage ou du livreur de nans au fromage, mais pas celle du conseiller fiscal ou du haut fonctionnaire attelé au démantèlement du code du travail ?
      Pour tenter de répondre à ces questions, deux journalistes eux-mêmes #précaires ont mené l’enquête pendant plusieurs années. Du cireur de chaussures au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus au « personal shopper » qui accompagne des clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le « Lean management » au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40, les rencontres et les situations qu’ils rapportent de leur exploration dessinent un territoire ravagé, en proie à une #violence_sociale_féroce, qui paraît s’enfoncer chaque jour un peu plus dans sa propre #absurdité. Jusqu’à quand ?

      http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Boulots_de_merde__-9782707193469.html