Bienvenue dans le monde posthumain !
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« Le dĂ©fi, Ă mes yeux, nâest donc pas simplement dâordre Ă©thique, mais aussi dâordre politique. Les dĂ©cisions politiques Ă prendre concernant nos relations avec ces technologies vont dĂ©terminer si nous entrons ou non dans un avenir posthumain. On ne souligne pas assez que la biotechnique et la meilleure comprĂ©hension scientifique du cerveau humain promettent dâavoir des prolongements politiques extrĂȘmement importants. CombinĂ©es, elles ouvrent Ă nouveau des possibilitĂ©s dâingĂ©nierie sociale auxquelles les sociĂ©tĂ©s - avec leurs techniques dĂ©passĂ©es du XXe siĂšcle - avaient renoncĂ©. » On pourrait penser que Francis Fukuyama exagĂšre, quâil amplifie des risques mineurs, lointains, peu probables. Cette domination technologique et hypersophistiquĂ©e, qui ferait de chacun de nous un robot qui sâignore, une mĂ©canique docile, incapable de rĂ©volte, ressemble moins Ă un avenir rĂ©el quâĂ un paysage de science-fiction : « Ce nâest pas de la science-fiction ! Nous en avons dĂ©jĂ des exemples sous nos yeux. Regardez la façon dont on utilise, aux Etats-Unis et ailleurs, des drogues comme la Ritaline pour lutter contre ce quâon appelle lâ« hyperactivitĂ© ». Le monde des drogues chimiques, bien avant nâimporte quelle ingĂ©nierie gĂ©nĂ©tique, offre dĂ©jĂ toutes sortes de moyens de contrĂŽler le comportement humain. Le risque majeur est alors de toucher Ă un Ă©lĂ©ment fondamental de la responsabilitĂ©. Si lâon dispose dâune substance capable dâeffacer la mĂ©moire, par exemple, on peut effacer aussi la responsabilitĂ© et le fait dâavoir Ă rendre compte de ses actes. Tout cela me fait penser que sâaccroĂźt de jour en jour la capacitĂ© dâune personne Ă contrĂŽler le comportement dâune autre. »