• Misère sexuelle mon cul | Les Questions Composent
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    Partons du principe que nous, humains, nous avons besoin d’un certain nombre d’interactions les uns avec les autres : interactions sociales, vie affective et vie sexuelle. En gros nous avons besoin d’avoir des gens à qui parler, de la sympathie, des câlins et du sexe.

    Je ferais remarquer en passant que certaines personnes n’ont pas ou peu besoin de sexe, qu’on voit des gens s’accommoder parfaitement bien d’une vie sans sexe, et que le sexe, ça peut être tout à fait autre chose qu’un rapport avec pénétration. Mais bon. Même si je pense qu’en réalité, c’est un peu plus compliqué que cela, mettons que de base, on ait besoin de sexe,

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    Troisièmement, les femmes aussi ont besoin de sexe, penser que les femmes ont naturellement moins besoin de sexe que les hommes, c’est déjà un parti-pris à la Zemmour. Mais qu’entends-je ? « Les femmes trouvent facilement des partenaires sexuels ? »

    Ho ho ho. Je me gausse. Ha ben oui, tiens, moi qui suis une femme, si une envie me démange, il me suffit de décrocher mon téléphone, d’appeler un pote et de lui dire « hé, toi, là, viens me sauter ! ». Il faut arrêter avec ces conneries. Et encore, moi, je suis jeune, sportive et pas dégueu physiquement. Ma voisine de palier qui a la cinquantaine, les dents de travers et qui louche, elle a pas besoin de sexe, elle ? Ha mais ça doit pas être une femme, les femmes, c’est juste les belles. Et ta grande-tante avec des poils sur le menton, elle a pas besoin de sexe ? Elle a des mecs qui accourent quand elle siffle ? Elle a bien de la chance !

    Non, messieurs. Quand on est une femme, on a pas des bites à disposition n’importe quand pour s’envoyer en l’air. Même si on fait partie de la minorité correspondant à peu près aux canons de beauté en vigueur (si tant est qu’il soit possible d’y correspondre), on a pas 50 amants qui font la queue (!) derrière la porte. Quand on a envie de sexe, on fait comme vous, on se prend en main.

    L’existence de la prostitution ne répond pas à un besoin d’avoir des partenaires sexuelles ; elle répond à un « besoin » socialement construit qui est celui d’avoir une femme à disposition pour baiser, n’importe quand, n’importe comment, sans nécessité de séduction, juste en allongeant la monnaie et hop. Mais si ce besoin existe, c’est parce qu’on le créé culturellement.

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    Cette « misère sexuelle » qui toucherait exclusivement les hommes, je n’y crois pas une seconde. C’est vrai, il y a beaucoup de misère sexuelle et affective, parce qu’on vit dans une société de consommation, dans une société puritaine où le sexe est tabou. Mais je ne vois pas en quoi acheter du sexe et de l’amour entraverait cette misère, qui serait soi-disant réservée aux hommes. Les hommes font face à un type particulier de « misère sexuelle » qui les fait se lamenter sans cesse, parce qu’ils prennent les femmes comme des objets. Ils pensent qu’ils sont malheureux parce qu’ils n’ont pas de femme, ils n’ont pas de femme parce qu’ils se comportent avec elles comme si elles devaient être leurs domestiques. Et ils se disent « je suis un mec bien, je suis gentil, pourquoi elles couchent pas avec moi, ces salopes ? Les grosses putes ! Je suis gentil, pourtant. »

    #male_entiltement #poirisme #misère_sexuelle #prostitution #domination_masculine #nice_guy
    @sombre

    • Merci @biggrizzly :)
      @aude_v
      Je trouve aussi ca fatiguant parfois mais vu que le language est un outil qui sert l’oppression ca me semble important d’être précautionneuses et précautionneux avec. De toute façon quand des féministes veulent utilisé l’expression misère sexuelle hors du contexe habituel il leur faut enrober l’expression d’une explication spécial car dans le sens commun de l’expression il y a tout cette construction liée à la culture du viol qui est impliqué.
      Je veux bien utilisé cette expression en contexte non mixte avec les précisions dont on a deja parlé. J’ai utilisé surtout l’expression « misère sexuelle masculine » pour marqué le fait que je parle d’une manière bien précise d’utilisé l’expression, celle du sens commun pas du sens féministe politisé. Kamel Daoud dont est parti la discussion l’utilise dans le sens commun, celui d’une frustration d’accès au corps des femmes de la part d’hommes cis hétéros de certaines catégories socio-culturelles.

      Pour la misère sexuelle masculine dans le sens commun, en creux elle sous entend une « richesse sexuelle féminine ». Car si les hommes sont prétenduement en « misère sexuelle » c’est qu’ils imaginent qu’on peu etre riche sexuellement. C’est l’idée que les femmes peuvent pécho facilement n’importe quel mec, l’idée qu’etre un objet sexuel convoité par les hommes serait un privilège. L’expression « misère sexuelle » relève de la #renversionite ou inversion de valeur habituelle entre dominant·e et dominé·e·s. Il y a le tag #inversions_patriarcales pour ca il me semble.

      L’expression traduit aussi la rivalité sexuelle entre les hommes. J’appel ca le « Mâle-alphisme » depuis peu. Si certains hommes se disent miséreux sexuellement ou désignent des groupes d’hommes sensé l’être (cf. Daoud), ca sous entend qu’il pensent qu’il y a d’autres hommes qui sont fortunés sexuellement. Ca relève de la compétition entre dominants et ce due d’être le mâle alpha. #mâlealphisme
      Les hommes pauvres VS les hommes riches, les hommes racisés VS les hommes blancs, les hommes jeunes VS les hommes agés, les hommes minces VS les hommes gros, les hommes beaux VS les hommes laids, les hommes « gentils » VS les bad guys ...

      Il aussi possible d’utilisé l’expression misère sexuelle dans le contexte des hommes en situation de handicape, là aussi les femmes ne sont pas comprises dans cette expression et cette « misère sexuelle masculine » sert surtout d’argument à la légalisation de la prostitution.

      Il est aussi parfois mais rarement possible que l’expression désigne l’homophobie, la transphobie et la lesbophobie mais c’est dans un contexte militant comme le contexte féministe. L’utilisation de l’expression est accompagné d’une précision spécifique.

      Je ne veux pas interdire l’expression, je ne peux rien interdire de toute façon. Je veux juste faire comprendre ce que cette expression dans le sens commun, est un élément de la culture du viol. Je sais que toi tu sais @aude_v mais comme ca interesse @biggrizzly et que c’est parti de cette phrase de Kamel Daoud j’en profite pour pousser ma reflexion là dessus (merci @seenthis ).

      @+