Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • La Sécu selon Uber, par Evgeny Morozov (Les blogs du Diplo, 16 septembre 2016)
    http://blog.mondediplo.net/2016-09-16-La-Secu-selon-Uber

    Cette collusion entre la Silicon Valley et le secteur public explique que les dirigeants du secteur technologique préfèrent les Démocrates aux Républicains. Conscients du potentiel lucratif qu’offre le secteur public, les entreprises technologiques n’ont aucun intérêt à la réduction de ce dernier : pourquoi se priver de contrats juteux avec l’État ? En confiant la gestion de ses programmes au secteur privé, une administration débordée pourrait même retrouver des marges de manœuvre.

    La Silicon Valley n’est bien sûr pas la seule responsable de cette situation. Le secteur public lui-même est prisonnier des seuls outils du néolibéralisme : grandes entreprises, marché et réseaux. Mais comme il ne peut ni ne veut s’abandonner lui-même, il se tourne vers le privé pour faire son travail. L’État voit ces partenariats d’un bon œil : ils sont une promesse de rapidité et d’économies. Pour la Silicon Valley, ces contrats représentent des revenus réguliers et sûrs, tout en ouvrant l’accès aux données des clients-usagers. Accès qui, à long terme, pourraient s’avérer plus lucratif encore que ces revenus.

    Avec un tel modèle, la prestation de biens et de services essentiels, autrefois chasse gardée de l’État-providence et des autorités locales, se soumet aux caprices des grandes entreprises et de leurs modèles économiques. Des caprices bien réels, et chroniques : les marchés qui semblent rentables un jour finissent par devenir déficitaires, sous l’effet d’événements imprévus qui ne figuraient pas dans les prévisions initiales. Lorsque cela se produit, la plupart des entreprises préfèrent limiter leurs pertes en quittant la scène discrètement, privant ainsi les citoyens d’un service important. Tel semble être le destin de l’« Obamacare ».