Les villes de la science dans le monde
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L’organisation spatiale de la science contemporaine a été relativement peu étudiée dans son ensemble, au niveau mondial. Rares sont finalement les travaux qui dépassent les espaces nationaux : on décrit plus volontiers l’organisation spatiale de la recherche dans le cadre d’un état, par exemple les États-Unis (Nomaler et al., 2014). Et, quand l’ensemble du système scientifique mondial est analysé, c’est pour décrire les différences entre pays à partir de données agrégées au niveau national.
Ceci est facilement compréhensible puisque les ensembles de données sur l’activité scientifique, les lieux et sites de recherche sont assez hétérogènes et difficilement comparables d’un pays à l’autre. La manière de dénombrer les chercheurs, de mesurer leur activité, de prendre en compte les financements, de tenir compte des caractéristiques institutionnelles de ce champ de l’activité humaine obligent à considérer les multiples différences entre états et contraignent beaucoup la comparaison. Des travaux relativement récents dépassent certes les cadres strictement nationaux (Hoekman et al, 2013 ; Comin, 2009), d’ailleurs souvent en prenant pour objets les instruments de financement européens qui donnent par construction une certaine cohérence à l’espace d’analyse, désormais dénommé l’Espace Européen de la Recherche (défini par exemple par le champ d’intervention de la Fondation Européenne de la Science/European Science Foundation).