marielle 🐱

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Organiser les inorganisables, une mission impossible ? Contre-exemple en Grande-Bretagne
    â–șhttp://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=6003


    La multiplication des grĂšves sauvages, dans le secteur informel, remet en cause la conception traditionnelle des syndicats sur l’organisation des travailleurs. De rĂ©centes grĂšves outre-Manche montrent que les travailleurs prĂ©caires ne sont pas si « inorganisables » que cela


    • Refonder le mouvement ouvrier

      Pour lutter contre la montĂ©e de la prĂ©caritĂ©, le mouvement ouvrier doit, Ă  l’instar du patronat, se libĂ©rer de la conception traditionnelle de la lutte des classes. Les luttes actuelles des travailleurs prĂ©caires permettent d’expĂ©rimenter de nouvelles stratĂ©gies de combat qui s’affranchissent de l’arbitrage de l’État. LĂ  oĂč la rĂ©glementation est floue, les possibilitĂ©s de conflits sociaux innovants sont plus grandes.

      Étant donnĂ© le succĂšs d’actions menĂ©es hors du cadre lĂ©gal et l’immobilisme des syndicats, les travailleurs pourraient trouver ces nouveaux modes d’action plus attrayants et plus efficaces que les modes d’action traditionnels.

      Ces nouveaux pĂŽles logistiques s’appuient principalement sur des travailleurs prĂ©caires, recrutĂ©s par des agences d’intĂ©rim. Jamais les syndicats ne pourront s’attaquer Ă  ce mode de recrutement par les mĂ©thodes habituelles. Pour faire face Ă  ce nouveau modĂšle de travail, ils devraient s’inspirer des luttes menĂ©es par les travailleurs prĂ©caires et de leurs modes d’action.

      Des efforts sont dĂ©jĂ  faits dans ce sens pour imaginer de nouveaux modes d’action et faire face Ă  ces situations nouvelles, mais il faut les Ă©tendre et les appliquer Ă  plus grande Ă©chelle avant d’en voir les rĂ©sultats concrets. Le dĂ©veloppement de grĂšves sauvages en Grande-Bretagne montre que ces efforts peuvent porter leurs fruits.

      Au Royaume-Uni, les luttes des agents d’entretien et des coursiers contribuent Ă  redĂ©finir le concept d’organisation des travailleurs. Ces manifestations soudaines, chaotiques et agitĂ©es semblent prĂ©fĂ©rables Ă  de longues procĂ©dures juridiques qui n’ont que peu de chances d’aboutir. Ironie du sort, grĂące Ă  leur organisation indĂ©pendante, ces travailleurs prĂ©caires bĂ©nĂ©ficient finalement de conditions de travail plus favorables alors que de nombreux travailleurs syndiquĂ©s voient leur conditions de travail et de sĂ©curitĂ© se dĂ©grader. Au mouvement ouvrier de se saisir ce paradoxe et d’en tirer des leçons !

      Thomas Frymorgen