• Mouais… pas entièrement d’accord avec l’anathème absolu.

      D’accord, une grande part (il faut que je la visualise graphiquement ;-) des camemberts tombe dans la famille portnawak. Mais la «  solution  » qu’il recommande (où d’ailleurs, il enlève les pourcentages), le diagramme en barres, ne permet pas de représenter une distribution, c’est-à-dire le partage entre les différentes modalités. Au passage, si les barres peuvent visualiser une distribution ; il suffit de les empiler… et on retrouve alors une bonne part des problèmes du camembert.

      Quels sont-ils, ces problèmes ?
      • le nombre de modalités ne doit pas être trop élevé (son exemple est au delà de la limite)
      • il faut tenir compte de l’ordre des modalités ; si celles-ci ont un ordre «  naturel  », l’empilement (ou l’enroulement) se fait alors en suivant celui-ci et on peut facilement faire des cumuls (qui ont un sens). Dans ce cas, le camembert a un gros défaut : quand on a fait le tour (360°) on revient à 0 et donc les extrêmes se rejoignent. Les barres empilées évitent cette difficulté, de même ne l’oublions pas qu’une variante souvent négligée du camembert, l’hémicycle. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que c’est la représentation traditionnelle des assemblées… Et pas le camembert. Mais, bon, c’est un peu plus délicat à fabriquer avec un tableur
      • dans le même ordre d’idées, la palette de couleurs est fondamentale. Et les choix par défaut (c’est le cas dans son exemple) sont en général catastrophiques. Dans son exemple, il y a clairement une sémantique des couleurs (politiques) dont il ne tient absolument pas compte.

      Pour prendre de la hauteur (on peut aussi dire revenir aux fondamentaux) percevoir une distribution n’est pas du tout la même tâche que comparer les éléments : l’une (distribution) est synthétique, l’autre (comparaison terme à terme) est analytique. Pour cette dernière, l’accord unanime est que le tableau est le meilleur outil (on y retrouve aussi les problèmes d’ordre des éléments) et le graphique en barre est adapté.

      Pour le Parlement européen, voir WP p. ex.


      sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Parlement_européen

      Bref, le diagramme en secteurs (et ses variantes) a sa place dans la boîte à outils. Mais, comme tous les autres graphiques et peut-être plus encore, il faut le travailler en respectant les règles de #sémiologie_graphique. Ça y est, je l’ai écrit !

    • On en discutait un peu là : https://seenthis.net/messages/445629

      Pareil que @simplicissimus mais en moins érudit, les barres ne permettent pas de déduire facilement la part des grands partis par rapport aux autres par exemple. Selon le cas, on peut aussi regrouper les dernières valeurs sous une part « autres »

    • Vous abordez un problème complexe pour lequel il n’y a pas de solutions vraiment toutes faites. Il y a des des pistes à suivre, des recherches graphiques à expérimenter. Quand tu dis « en respectant les règles de #sémiologie_graphique » ça me fait assez bizarre parce qu’il n’y a pas de « règles » en sémiologie graphique, qui est un univers en soi, très riche et très diversifiés et par essence « non réglé ». Là encore il y a des pistes, des expérimentations, des recherches, mais en dernier ressort, il y a un graphique plus ou moins finalisé que les gens comprennent, ou ne comprennent pas. Pour ajouter à la difficulté, il y a des formes graphiques qu certains comprennent, et que d’autres ne comprennent pas ! des formes graphiques auxquelles certain·es sont sensibles, d’autres pas, etc... C’est un peu comme les couleurs, les formes et l’art en général. le NYT, le WP ou le Boston Globe font depuis quelques années des expérimentations graphiques (cartes et graphiques) assez originales qui ont complètement pulvérisé les soi-disant « règles » de la sémiologie graphique, et qui sont très percutant, intéressant, qui ont joué leur rôle de « montrer, rendre visible ce qui est invisible à l’oeil nu ».

      Il y a des années que je travaille sur la question de la mise en images des données qualitatives et quantitatives, et plus j’avance, plus j’essaye de comprendre, de typologiser ou catégoriser, plus je découvre un monde riche et diversifié que je trouve de plus en plus complexe. Au final on « afit des trucs, ou plutôt on essaye des trucs » mais on est toujours un peu frustré du résultat qui n’est jamais aussi efficace que celui qu’on imagine.

      Voilà, la suite bientôt, je crois que je vais du coup publier mes résultats de recherches un peu plus vite, je vois qu’il y a de l’intérêt pour cette question among some distinguished seenthisers...