Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • La faim du #travail #DATAGUEULE 62 - YouTube
    â–șhttps://www.youtube.com/watch?v=4n2tWyIuA8g


    Le problĂšme n’est pas le #chĂŽmage, mais l’#organisation de la #rĂ©partition de la valeur !

    Le chĂŽmage va ĂȘtre l’un des thĂšmes de la campagne prĂ©sidentielle Ă  venir. Comme il l’était lors de la campagne prĂ©cĂ©dente. Et pour celle d’avant. En fait, cela fait des dĂ©cennies que le chĂŽmage augmente sans que rien ni personne ne parvienne Ă  l’enrayer
    sur le long terme. Et si l’on sortait la tĂȘte du guidon pour chercher un peu de recul ? Cette augmentation progressive du chĂŽmage raconte surtout une modification en profondeur du marchĂ© de l’emploi qui a commencĂ© il y a plus d’un siĂšcle avec le Taylorisme, notamment. Nous approchons sans doute d’un point de bascule : celui oĂč les employĂ©/es ne seront plus nĂ©cessaires car les robots et l’intelligence artificielle seront devenus plus efficaces.
    Quel nouveaux mĂ©canismes imaginer alors pour redistribuer les richesses et inventer un nouveau contrat social ?

    • Non, c’est bien un problĂšme car justement il n’y a PAS de crĂ©ation de valeur lorsqu’il n’y a pas de temps humain travaillĂ©. Les machines ne produisent pas de valeur, donc il n’y a pas de valeur Ă  redistribuer (plus prĂ©cisĂ©ment : il y en a de moins en moins chaque annĂ©e).

      Donc c’est bien un problùme et c’est tout l’objet de la #critique_de_la_valeur (cf tous les posts sur le sujet).

    • @petit_ecran_de_fumee : sois rassurĂ© : cela fait quelques annĂ©es que je m’intĂ©resse Ă  cette thĂ©matique (enfin, sans trop me forcer non plus) et ce n’est toujours pas trĂšs clair dans ma tĂȘte. J’ai tentĂ© de relire (sĂ©rieusement cette fois) le Capital mais j’ai pas mal buttĂ© sur des notions comme celle de la valeur d’échange par rapport Ă  la valeur d’usage.
      Donc, comme ici, on va s’entre-aider en nous fournissant des liens vers des articles qu’on a du mal Ă  lire soi-mĂȘme (avec une bonne « intelligence » du contenu, j’entends), voici (peut-ĂȘtre) quelques textes fondateurs sur le site « palim-psao » site qui fait autoritĂ© en la matiĂšre.

      ▻http://www.palim-psao.fr/tag/presentation%20de%20la%20critique%20de%20la%20valeur

      Anselm Jappe est assez abordable Ă©galement. J’avais lu « CrĂ©dit Ă  mort » et, en parcourant le Net, je viens de trouver une sorte d’exĂ©gĂšse de l’opus de Jappe par un certain ClĂ©ment Homs auteur dans la revue « Variations »
      ▻https://variations.revues.org/107
      oĂč voici ce qu’il Ă©crit :

      Le livre Ă©tant sous-titrĂ© « la dĂ©composition du capitalisme et ses critiques », ces derniĂšres sont vivement prises Ă  parti dans les divers articles afin de dĂ©gager ce qui paraĂźt valable chez elles et ce qui leur Ă©chappe pour saisir la rĂ©alitĂ© de la crise contemporaine du capitalisme. Car pour l’auteur, plusieurs de ces critiques ont trop longtemps pensĂ© que le caractĂšre capitaliste de la production apparaissait extĂ©rieurement au procĂšs de travail, travail qui en lui-mĂȘme d’aprĂšs ces thĂ©orisations devait ĂȘtre complĂštement naturalisĂ© en tant que crĂ©ateur « en soi » de toute richesse et comme simple activitĂ© instrumentale, comme si le travail Ă©tait en quelque sorte l’essence gĂ©nĂ©rique de l’homme captĂ©e extĂ©rieurement par le capital. Comme l’a montrĂ© Postone, le capitalisme est ainsi dĂ©fini par le « marxisme ricardien » (selon l’expression de Hans-Georg Backhaus2) comme un mode de distribution critiquĂ© « du point de vue du travail ». Autrement dit, le marxisme traditionnel a considĂ©rĂ© la notion de travail mobilisĂ©e par Marx comme la forme transhistorique du mĂ©tabolisme avec la nature alors que l’analyse que le Marx de la maturitĂ© fait du travail concerne le travail sous le capitalisme. Ces visions du « marxisme traditionnel » ont alors mis seulement au centre de leur rĂ©flexion la thĂ©orie de l’exploitation du surtravail et celle de l’appropriation privĂ©e du surproduit social par la classe capitaliste, proposant pour seule critique du capitalisme, un changement du mode de distribution de la valeur qui se voit de par la naturalisation de son contenu – le travail – complĂštement acceptĂ©e3. À propos des luttes contre les licenciements (comme pour les « rĂ©cupĂ©rations » d’usine) ou des gens inquiets de perdre leur travail, Jappe estime ainsi, Ă  rebours de la gauche, que leur colĂšre « n’a rien d’émancipateur en tant que tel ». C’est que pour les thurifĂ©raires du capitalisme comme pour sa critique marxiste (critique qui est restĂ©e immanente aux formes sociales capitalistes),

      4 Anselm Jappe, Les Aventures de la marchandise. Pour une nouvelle critique de la valeur, Denoël, 200 (...)

      « la marchandise, l’argent, et la valeur sont des choses qui ‘‘ vont de soi ’’ et qu’on trouve dans presque toutes les formes connues de vie sociale Ă  partir de la PrĂ©histoire. Les mettre en discussion semble aussi peu sensĂ© que contester la force de gravitation. Une discussion n’est plus possible que pour ce qui regarde le capital et la plus-value, les investissements et les salaires, les prix et les classes, donc lorsqu’il s’agit de dĂ©terminer la distribution de ces catĂ©gories universelles qui rĂšglent les Ă©changes entre les hommes. C’est lĂ  le terrain oĂč peuvent se manifester les diffĂ©rentes conceptions thĂ©oriques et sociales4 ».

      5 Groupe Krisis, Manifeste contre le travail, UGE, 10/18, 2001 (1999).

      3À l’inverse de ces visions, la critique de la valeur et du fĂ©tichisme de la marchandise soutient que le capitalisme doit ĂȘtre saisi par une analyse plus profonde, en tant que forme particuliĂšre et inĂ©dite de vie et de socialisation, comme forme radicalement diffĂ©rente de mĂ©diation sociale constituĂ©e par le travail sous le capitalisme, un travail qui n’a rien d’une essence sociale transhistorique (d’oĂč le Manifeste contre le travail du groupe Krisis auquel Jappe a appartenu5). L’auteur Ă©gratigne ainsi Ă  plusieurs reprises les thĂ©oriciens les plus connus de cette gauche radicale, altermondialiste ou marxiste. Negri, Badiou, Zizek ou l’Insurrection qui vient en prennent chacun Ă  leur tour pour leur grade et le chapitre consacrĂ© Ă  la violence politique est une mise en garde sans dĂ©tour Ă  Julien Coupat et ses amis :

      « si la guerre civile – la vraie – Ă©clatait, il ne serait pas difficile d’imaginer qui seraient les premiers Ă  se trouver rĂ©veillĂ©s en pleine nuit et collĂ©s au mur sans façon, tandis qu’on viole les femmes et qu’on tire sur les enfants
 » (p. 90).

      6 « D’un cĂŽtĂ© note Postone, c’est un type de travail spĂ©cifique qui produit des biens particuliers po (...)
      7 Voir la critique que fait A. Jappe Ă  A. Sohn-Rethel, dans sa prĂ©face au recueil d’articles de ce de (...)

      4Quelle est alors la spĂ©cificitĂ© de cette saisie des bases sociales de la production capitaliste dont Anselm Jappe se rĂ©clame ? Prenons seulement un angle prĂ©cis. Dans la sociĂ©tĂ© dĂ©terminĂ©e par la marchandise, c’est-Ă -dire sous le capitalisme, le travail quel qu’il soit, a toujours une double face avait-il montrĂ© dans son livre prĂ©cĂ©dent. À premiĂšre vue, le travail semble ĂȘtre seulement concret, et dĂ©termine la face d’usage d’une marchandise. Mais il possĂšde aussi une autre face de par sa situation, une face abstraite, qui dĂ©rive de la fonction socialement mĂ©diatisante que possĂšde le travail6. C’est lĂ  un caractĂšre social historiquement spĂ©cifique du travail sous le capitalisme. Cette face abstraite de tout travail (qui est appelĂ©e le « travail abstrait ») est comme un « objet fantomatique » (R. Kurz), c’est-Ă -dire invisible, mais constitue pour autant l’essence sociale de la sociĂ©tĂ© capitaliste-marchande car il y opĂšre sa « synthĂšse sociale ». C’est cette face abstraite – socialement mĂ©diatisante – du travail qui va ĂȘtre le contenu de la valeur et donc du capital (de la valeur qui se valorise au travers d’un processus social de dĂ©pense tautologique du travail). Ce n’est pas l’objectivation de la dĂ©pense de travail en soi qui constitue la valeur. La valeur est plutĂŽt l’objectivation de cette fonction sociale particuliĂšre du travail sous le capitalisme. La substance sociale de la valeur, qui est donc aussi l’essence dĂ©terminante de la sociĂ©tĂ© capitaliste, est donc le travail dans sa fonction historiquement dĂ©terminĂ©e d’activitĂ© socialement mĂ©diatisante. La valeur est alors forme temporellement dĂ©terminĂ©e de richesse sociale et de mĂ©diation sociale objectivĂ©e, propre Ă  la seule formation sociale capitaliste oĂč les rapports sociaux sont constituĂ©s pour la premiĂšre fois par le travail. C’est alors le travail – et non pas la sĂ©paration entre l’acte d’usage et l’acte d’échange comme le pensait encore Alfred Sohn-Rethel7 – qui rend possible qu’une abstraction rĂ©elle conduise la sociĂ©tĂ©. Ici la valeur n’est plus une catĂ©gorie transhistorique comme dans sa comprĂ©hension par le « marxisme ricardien ». Avant mĂȘme de critiquer la distribution de la valeur et la formation de la survaleur, une critique anticapitaliste doit saisir selon lui que derriĂšre la valeur se cache dĂ©jĂ  un rapport social de production particulier, que l’on doit comprendre comme un lien social objectivĂ©, une forme de vie sociale historiquement inĂ©dite car propre Ă  l’interdĂ©pendance sociale sous le capitalisme constituĂ©e par le travail. Critiquer ainsi le capitalisme au niveau de ses structures profondes, c’est donc d’abord critiquer cette forme sociale, la valeur.

      on pourra aussi télécharger le PDF pour lire tout ça peinard ...

      Lien vers « CrĂ©dit Ă  mort »
      ▻https://dl.dropboxusercontent.com/u/30351232/Anselm_Jappe_-_Cr-dit_-_mort.pdf

      Excuse-moi d’avoir Ă©tĂ© long (et peut-ĂȘtre ennuyeux) mais ce n’est pas un sujet facile Ă  digĂ©rer ... :)

    • AprĂšs, on peut se branler la nouille avec le concept de valeur, peut ĂȘtre que c’est passionnant mais si ça ne permet plus de constater cette accumulation de pognon, je ne vois pas l’intĂ©rĂȘt.

      Non seulement ça permet de constater une immense accumulation de richesses par une minoritĂ© de privilĂ©giĂ©s mais aussi de dĂ©noncer le fĂ©tichisme de la marchandise et, partant, le fĂ©tichisme du « travail » humain, lequel va intrinsĂšquement produire une plus-value socialement admise pour cette mĂȘme marchandise (au sens large du terme, que ce soit un objet, un service, etc ...). Le « fĂ©tiche » dans notre cas est une valeur morale communĂ©ment admise, une sorte de dogme religieux qu’on ne saurait remettre en cause. Pas de « marchandise » sans « travail » et inversement pas de" travail" sans « marchandise ». Il n’y a lĂ  aucune relation de cause Ă  effet et c’est bien contre cette « pensĂ©e magique » que la « critique de la valeur » (#Wertkritik) s’est Ă©levĂ©e. Si on brise ces deux idoles, on voit que le chĂŽmage fait aussi partie des fĂ©tiches de nos sociĂ©tĂ©s capitalistes.
      Dans d’autres communautĂ©s humaines, les produits de la chasse, de la pĂȘche, de la cueillette ou de la rĂ©colte sont partagĂ©s entre tous leurs membres. Lorsqu’il y a abondance en un moment donnĂ©, on fait un un festin.
      D’autre part, pour rebondir sur cette idĂ©e de la robotisation ou mĂ©canisation, mĂȘme les plus perfectionnĂ©s des robots (ceux qui s’auto-rĂ©parent) ont besoin de matĂ©riaux issus de minerais qu’il faut aller extraire dans les profondeurs des mines et ensuite qu’il faut transformer. Le recyclage de l’existant pose trop de problĂšmes techniques pour pouvoir se substituer Ă  l’extraction. Se posera fatalement tĂŽt ou tard la question de l’épuisement des ressources. Sans compter celui de l’atteinte Ă  l’environnement causĂ© par l’exploitation miniĂšre, le transport du minerai et la transformation de celui-ci.
      #Se_branler_la_nouille, je serais plutĂŽt pour si cela permet de mettre en commun nos « intelligences » (capacitĂ©s Ă  comprendre le monde, la sociĂ©tĂ©, l’environnement) pour #se_sortir_les_doigts_du_cul.
      Et non, je ne pense pas que mon intervention ni celle de @rastapopoulos Ă©taient Ă  charge contre @monolecte.

    • Le « fĂ©tiche » dans notre cas est une valeur morale communĂ©ment admise, une sorte de dogme religieux qu’on ne saurait remettre en cause.

      J’ai oubliĂ© d’ajouter : « et oĂč se jouent des rapports de dominations entre classes » ... And that’s a fuckin’ tangible problem
      DĂ©solĂ© si je m’absente du dĂ©bat pour le week-end mais j’ai un autre problĂšme concret Ă  rĂ©soudre : empiler quelques stĂšres de bois dans ma grange pour l’hiver. Mis Ă  part un peu de transpiration, je ne vois pas ce que je pourrais lĂącher d’autre.
      See you soon, seenthis people ...

    • Je ne vois pas la diffĂ©rence entre des richesses crĂ©Ă©es par le travail et celles crĂ©Ă©es par la mĂ©canisation.

      Parce qu’il y a richesses et richesses. Deux siĂšcles de socialisation dans le capitalisme (et certainement juste quelques dĂ©cennies pour une portion non nĂ©gligeable de l’humanitĂ©) nous ont bien appris Ă  ne pas voir la diffĂ©rence, ou tout du moins Ă  ne pas envisager que leur nĂ©cessaire distinction soit bien plus qu’un « branlage de nouille »

      Richesses peut dĂ©signer (et cela semble ĂȘtre le cas spontanĂ©ment dans cette citation) des « biens », qu’ils soient matĂ©riels ou immatĂ©riels. Ils reprĂ©sentent une forme d’utilitĂ© pour ceux qui sont amener Ă  les consommer. C’est la part « concrĂšte » de ces richesses. Et dans ce cas, effectivement, que le « travail » nĂ©cessaire soit accompli par un travailleur ou une machine ne prĂ©sente pas d’autres diffĂ©rences que le niveau de productivitĂ© concrĂšte qui peut ĂȘtre atteint.

      Mais ceux qui produisent ces richesses n’ont que faire que la part concrĂšte, Ă  part le fait qu’ils doivent la prĂ©supposer. Son contenu n’est pas dĂ©terminant pour qu’un producteur dĂ©cide d’engager sa production. Ce que le producteur vise, c’est l’autre face de la richesse, sa part abstraite, celle qui se traduit en quantitĂ© monĂ©taire et qui dĂ©finit leur rentabilitĂ©, seul critĂšre dĂ©cisif en dernier ressort. Et cette part abstraite, qui unifie toutes les richesses produites dans le capitalisme, c’est leur valeur : la valeur des marchandises comme dimension commune universelle. Et la valeur n’a pas d’autre contenu qu’un aspect bien particulier du travail sous le capitalisme, c’est-Ă -dire le fait que l’on unifie les activitĂ©s productrices sous l’angle du temps que des ĂȘtres humains doivent y consacrer. Pourquoi alors seulement le temps de travail humain ? Parce que c’est par la rĂ©partition de ce temps que s’organise le lien social entre les travailleurs dans le capitalisme, de façon inconsciente et Ă  la maniĂšre d’un automate alors mĂȘme qu’ils en sont la source : il s’agit bien lĂ  des propriĂ©tĂ©s d’un fĂ©tiche.

      Ainsi, les richesses crĂ©Ă©es en rĂ©gime capitalisme ne sont pas n’importe quelles richesses : il s’agit d’une « immense accumulation de marchandises » comme le constate empiriquement Marx dĂšs les premiĂšres lignes du Capital, constat Ă  partir duquel il va tirer toute sa rĂ©flexion sur la distinction bien comprise entre part concrĂšte et part abstraite de ces marchandises et du travail qui les produit. L’interaction entre ces deux faces induit par ailleurs tout un tas de phĂ©nomĂšnes, comme des nuisances que l’on dĂ©nonce, mais aussi des (fausses) Ă©vidences que nous prenons pour une rĂ©alitĂ© premiĂšre et intangible (Ă  commencer par le travail)

      Une derniĂšre remarque : la distinction entre face concrĂšte et face abstraite dans la marchandise et le travail qui la produit ne doit pas amener Ă  faire la promotion d’un pĂŽle qui serait Ă©mancipateur (le concret) contre l’autre qui serait aliĂ©nant (l’abstrait). Car le problĂšme du capitalisme, c’est bien d’ériger ces deux pĂŽles Ă  la fois distincts mais indissociables dans tout ce que nous produisons et sur quoi nous appuyons la reproduction de la sociĂ©tĂ© capitaliste toute entiĂšre. DĂ©fendre le concret contre l’abstrait est une posture totalement intĂ©grĂ©e au mode de production capitaliste et qui ne vise donc pas un au-delĂ  de ce mode de synthĂšse sociale qui serait la dissolution de ce caractĂšre bifide. Pire mĂȘme, il peut parfois ĂȘtre la base d’une dichotomie opĂ©rĂ©e entre ceux qui seraient les reprĂ©sentants du concret (les « honnĂȘtes travailleurs ») et les reprĂ©sentants de l’abstrait (les vampires infĂ©odĂ©s Ă  l’argent) dont l’Histoire montre bien le potentiel de barbarie.

    • Oui voilĂ , les richesses au sens matĂ©riel, les objets produits etc, cela ne correspond pas (dans le vocabulaire de Marx, des marxiens, etc), Ă  la « valeur ». Pour trĂšs trĂšs rĂ©sumer, la valeur est donnĂ©e par la quantitĂ© de travail humain incorporĂ©e Ă  la marchandise. C’est cette valeur qui permet de tout comparer sur un pied d’égalitĂ© (pour le mode de pensĂ©e capitaliste) pour Ă©changer et donc aboutir au mode de vie que l’on a actuellement.

      Les robots, l’informatique, etc, gĂ©nĂšrent des objets ou des services, mais ne gĂ©nĂšrent pas de nouvelle valeur mise en circulation dans la sociĂ©tĂ© ensuite.

      Et du coup pour la partie « concret » de ce branlage de mouche, c’est cela qui fait que la dette augmente indĂ©finiment (cf « La grande dĂ©valorisation » de Lohoff/Trenkle [1]), et c’est cela qui fait que le capitalisme Ă  tous les Ă©tages (et pas seulement tel ou tel « grand mĂ©chant » !) a un besoin permanent de trouver de nouveaux marchĂ©s, avec les consĂ©quences que l’on connait

      (C’est pas trop Ă  la masse @ktche ? Tu peux complĂ©ter avec d’autres consĂ©quences concrĂštes si tu veux
 pour comprendre en quoi cela peut ĂȘtre utile de s’intĂ©resser Ă  la critique de la valeur.)

      La critique de la valeur est donc un « aiguillage » qui permet de ne pas se diriger vers de mauvaises critiques du capitalisme, et donc des mauvaises solutions. Ça ne donne pas LA solution, mais cela permet de faire le tri, un peu comme le dernier numĂ©ro de l’An 02 critiquait (pas forcĂ©ment pour les mĂȘmes raisons) une sĂ©rie d’alternatives qui restaient dans le cadre capitaliste/industriel et qui continuaient donc de poser plein de problĂšmes.

      En tout cas c’est comme cela que je le vois.

      [1] â–șhttp://www.post-editions.fr/LA-GRANDE-DEVALORISATION.html

    • Par ailleurs pour reprendre l’interrogation du dĂ©but, il y a sur PalimPsao quelques articles beaucoup plus simples Ă  lire que celui citĂ© plus haut. :)

      Par exemple celui lĂ  je le trouve plutĂŽt bien fait :
      Qu’est-ce que la valeur ? Une introduction
      â–șhttp://www.palim-psao.fr/article-35929096.html

      Marx a explicitement distinguĂ© valeur et richesse matĂ©rielle, et il a liĂ© ces deux formes distinctes de richesse Ă  la dualitĂ© du travail sous le capitalisme. La richesse matĂ©rielle est dĂ©terminĂ©e par la quantitĂ© de biens produite et elle dĂ©pend de nombreux facteurs, tels que le savoir, l’organisation sociale et les conditions naturelles, en plus du travail. La valeur, selon Marx, n’est constituĂ©e que par la dĂ©pense de temps de travail humain et elle est la forme dominante de richesse sous le capitalisme.

      Et du coup il y a bien une spĂ©cificitĂ© capitaliste, par rapport aux autres modes de vie (passĂ©s et quelques uns encore prĂ©sents) :

      MĂȘme si la majoritĂ© des sociologues et des historiens bourgeois partent du point de vue qu’échanger fait partie de la nature humaine, l’échange de marchandises dans les sociĂ©tĂ©s prĂ©modernes n’était pas le principe de socialisation. LĂ  oĂč il y avait de l’échange, il s’agissait d’un phĂ©nomĂšne marginal. Les sociĂ©tĂ©s prĂ©modernes Ă©taient des sociĂ©tĂ©s basĂ©es sur l’économie de subsistance et disposaient de diffĂ©rentes formes de distribution des produits, comme par exemple des liens de dĂ©pendance, de pouvoir ou personnels. C’est une caractĂ©ristique des sociĂ©tĂ©s capitalistes que l’échange soit devenu le seul principe du « mĂ©tabolisme de l’homme avec la nature ». Historiquement, l’échange est restĂ© un phĂ©nomĂšne marginal aussi longtemps que les gens disposaient de moyens propres, ou en commun, pour parvenir Ă  la satisfaction de leurs besoins. C’est seulement la sĂ©paration violente entre l’homme et ses moyens de subsistance qui rendit possible le capitalisme et gĂ©nĂ©ralisa le principe de l’échange. C’est seulement dans le capital que s’accomplit la logique de l’échange.

    • Je ne vois pas la diffĂ©rence entre des richesses crĂ©Ă©es par le travail et celles crĂ©Ă©es par la mĂ©canisation.

      dis-tu @aude_v

      il y en a une et majeur à mon sens, c’est que les machines ne sont plus au service des travailleurs.ses mais que ceux.lles-ci sont asservies à ces machines, à leur service 24/24.
      le blog â–șhttp://www.palim-psao.fr est une rĂ©fĂ©rence incontournable pour comprendre ou du moins essayer de comprendre (selon ses moyens) ces problĂšmes.
      Un autre site s’y emploie (pas moins complexe) ▻http://vosstanie.blogspot.fr/2016/10/division-du-travail-et-conscience-de.html

      Travail productif et travail improductif

      Ces derniers temps, la question de la conscience de classe a Ă©tĂ© posĂ©e de façon nouvelle, en connexion avec les concepts marxiens de travail productif et de travail improductif, et soumise ainsi Ă  la discussion (1). Bien que Marx se soit longuement exprime au sujet de ce problĂšme (2), soulevĂ© par les physiocrates et les Ă©conomistes classiques, il est aisĂ© de rĂ©sumer ce qu’il en pensait.
      Pour savoir ce qui distingue le premier du second, Marx interroge uniquement le mode de #production_capitaliste. « Dans son esprit bornĂ©, dit-il, le bourgeois confĂšre un caractĂšre absolu Ă  la forme capitaliste de la production, la considĂ©rant donc comme la forme Ă©ternelle de la production. Il confond la question du travail productif, telle qu’elle se pose du point de vue du capital, avec la question de savoir quel travail est productif en gĂ©nĂ©ral ou ce qu’est le travail productif en gĂ©nĂ©ral. Et de jouer Ă  ce propos les esprits forts en rĂ©pondant que tout travail qui produit quelque chose, aboutit Ă  un rĂ©sultat quelconque, est eo ipso un travail productif »

      #paul_mattick #division_du_travail #conscience_de_classe

      ƒuvre posthume de Paul Mattick (1904-1981), Marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ? fut la derniĂšre expression de toute une vie de rĂ©flexion sur la #sociĂ©tĂ©_capitaliste et l’opposition rĂ©volutionnaire.
      Connu surtout comme thĂ©oricien des crises Ă©conomiques et partisan des #conseils_ouvriers, Paul Mattickfut aussi un acteur engagĂ© dans les Ă©vĂ©nements rĂ©volutionnaires qui secouĂšrent l’Europe et les organisations du mouvement ouvrier au cours de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle. A l’ñge de 14 ans, il adhĂ©ra Ă  l’organisation de jeunesse du mouvement spartakiste. Elu au conseil ouvrier des apprentis chez Siemens, Paul Mattick participa Ă  la RĂ©volution allemande.
      ArrĂȘtĂ© Ă  plusieurs reprises, il manque d’ĂȘtre exĂ©cutĂ© deux fois. InstallĂ© Ă  Cologne Ă  partir de 1923, il se lie avec les dadaĂŻstes. En 1926 il dĂ©cide d’émigrer aux Etats-Unis. L’ouvrage prĂ©sent est organisĂ© autour de deux grands thĂšmes. Poursuivant son travail de critique de l’économie capitaliste contemporaine (Marx et Keynes, les limites de l’économie mixte, Gallimard, rĂ©Ă©d. 2011), Paul Mattick revient sur les contradictions inhĂ©rentes au mode de production capitaliste.
      S’ensuit un rĂ©quisitoire contre l’intĂ©gration du mouvement ouvrier qui, en adoptant les principes de la politique bourgeoise, a abandonnĂ© dĂ©finitivement toute possibilitĂ© de dĂ©passement du capitalisme. Un texte Ă©clairant pour une pĂ©riode oĂč la crise dĂ©voile la nature instable et socialement dangereuse du capitalisme.

    • Quant Ă  cet emballement, qu’il soit dĂ» Ă  un afflux de mĂ©taux prĂ©cieux (qui sont les fĂ©tiches les plus Ă©vidents) ou Ă  la colonisation ou Ă  la mĂ©canisation... c’est un emballement dont je ne vois pas trop la spĂ©cificitĂ©.

      Et pourtant, c’est bien Ă  la spĂ©cificitĂ© de l’emballement en rĂ©gime capitaliste qu’il faut s’intĂ©resser, parce qu’il explique entre autres des phĂ©nomĂšnes induits comme la colonisation ou la mĂ©canisation telles que nous la connaissons depuis environ deux siĂšcles.

      Cette spĂ©cificitĂ©, c’est justement l’interaction entre la face concrĂšte et la face abstraite des produits et des activitĂ©s rĂ©alisĂ©s dans un monde oĂč la marchandise et le travail se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©s. Cela n’induit pas seulement des effets dans la sphĂšre « Ă©conomique », mais aussi dans les modes de pensĂ©e qui s’appuient sur des catĂ©gories « naturalisĂ©es » alors mĂȘme qu’elles sont le produit spĂ©cifique de l’histoire du capitalisme et de lui seul.

    • Euh et Ă  part dire que tu ne comprends pas, est-ce qu’il y a un truc spĂ©cifique que tu n’as pas compris, par exemple dans mon commentaire ?
      ▻https://seenthis.net/messages/530334#message533482

      Personnellement je n’y comprens pas grand chose en Ă©conomie ou en philosophie donc c’est assez laborieux pour moi aussi, ça me demande pas mal de temps. Mais par exemple le seul lien que j’ai mis dans ce fil, l’as-tu lu ? Il n’est pas trĂšs long (si tu trouves 15-20min Ă  un moment) et il me parait plutĂŽt trĂšs clair dĂšs le dĂ©part, avec la biĂšre et le marteau :
      â–șhttp://www.palim-psao.fr/article-35929096.html

      Pour garder cet exemple, comment Ă©changer un marteau contre une bouteille de biĂšre ? BiĂšre et marteau sont deux objets totalement diffĂ©rents qui ne servent pas Ă  satisfaire le mĂȘme besoin. Leur diffĂ©rence peut ĂȘtre d’importance pour celui qui veut boire une biĂšre ou celui qui veut planter un clou dans un mur. Mais pour l’échange, en tant qu’opĂ©ration logique, leur utilitĂ© concrĂšte n’est pas pertinente. Dans l’acte d’échange, il s’agit d’échanger des choses Ă©gales ou des Ă©quivalents. Si ce n’était pas le cas, on Ă©changerait sans hĂ©siter un morceau de beurre contre une voiture. Mais tout enfant sait qu’une voiture a plus de valeur. Manifestement ce n’est donc pas l’attribut qualitatif d’une marchandise (sa nature concrĂšte ou sensible) qui rend l’échange possible. BiĂšre, marteau et voiture doivent donc possĂ©der quelque chose qui les rend semblables et ainsi comparables.

      => C’est la valeur. Et celle-ci n’a rien Ă  voir avec la matĂ©rialitĂ© des biens produits, mais avec le temps humain passĂ© Ă  les produire.

      => Plus il y a de robots, d’informatique, moins il y a de nouvelle valeur crĂ©Ă© et mise en circulation dans le monde. Et donc plus il y a de problĂšmes (puisque les capitalistes veulent toujours plus de valeurs, sauf qu’il n’y en a pas plus, et donc soit crĂ©ation de nouveaux marchĂ©s qui pĂštent la sociĂ©tĂ© et la planĂšte, soit endettement massif, soit crĂ©ation financiĂšre purement fictive, et plein d’autres problĂšmes dont la toute premiĂšre base est le problĂšme de la valeur).

    • Euh non mais mon « lis ça » il fait vraiment juste 2000 mots, 15min maxi Ă  lire hein. Ça ne me parait pas du tout du mĂȘme ressort que de dire « va lire ce livre de 400 pages et on en reparle », quand mĂȘme
 :(

      Pourquoi le temps humain passĂ© Ă  les produire ? Pourquoi pas les ressources naturelles utilisĂ©es pour les produire ?

      Les ressources naturelles sont des marchandises comme les autres et ont une valeur qui est
 le temps humain pour les produire. Et ainsi de suite


      Le temps varie mais c’est une moyenne. Un peu plus dĂ©taillĂ© : il s’agit du temps humain passĂ© pour produire les marchandises modulo l’état des lieux (aujourd’hui mondial) de la concurrence, le temps moyen de production de la mĂȘme chose.

      Il paraĂźt clair que le temps, dĂ©pensĂ© en Ă©nergie humaine, nĂ©cessaire pour la fabrication d’une marchandise, joue un rĂŽle. Mais lĂ , il y a un problĂšme : il ne viendrait pas Ă  l’idĂ©e d’un fabricant d’automobile, par exemple, de travailler moins vite pour augmenter la valeur de son vĂ©hicule ; ce qui d’ailleurs ne marcherait pas. Il doit se confronter Ă  la concurrence et au niveau technique et scientifique de production d’automobiles. On peut donc dire que la grandeur de la valeur est donnĂ©e par la quantitĂ© de travail abstrait, dĂ©pendant de la moyenne du niveau de productivitĂ© sociale.

    • @aude_v je ne sais pas si c’est gĂ©nial d’ĂȘtre moi mais ce dont je suis sĂ»r c’est que ça me ferais chier d’ĂȘtre quelqu’un d’autre.
      Je n’explique rien et ne pensais pas t’enluminer. Tout comme @rastapopoulos je ne comprends pas grand chose Ă  l’économie et j’ai besoin de « bĂ©quilles » quand c’est trop ardu.
      MalgrĂ© ça, bien souvent, j’abandonne et retourne me branler la nouille comme tu dis. J’ai essayĂ© de lire le livre I du Capital, l’analyse faite par Karl Marx du rĂ©gime capitaliste - « ou ce ne sont pas les moyens de production qui sont au service du travailleur, mais bien le travailleur qui se trouve au service des moyens de production ».
      Je ne suis pas sĂ»r d’avoir compris le peu que j’en ai lu. Par contre de la classe Ă  laquelle j’appartiens, ça je l’ai bien compris et c’est mĂȘme pour ça que je suis syndiquĂ©. Et tant pis (ou tant mieux) si ce syndicat est minoritaire, c’est mieux que d’ĂȘtre tout seul.

      La plupart des braves gens, le populo ne comprends rien aux lois économiques, à la bourse... et heureusement car sinon ils se révolteraient.

      Je ne sais plus qui a dit ça ! Winston Churchill peut-ĂȘtre ?
      Un dernier lien Ă  7€ ( le prix d’un paquet de clopes ), vraiment pas cher comme enluminure, chez un Ă©diteur que j’affectionne tout particuliĂšrement â–șhttp://www.insomniaqueediteur.org/publications/le-jour-de-laddition

      Tandis que les #circuits_financiers implosent, gestionnaires et gouvernants comptent bien faire payer l’addition aux pauvres. À contre-courant du discours Ă©conomique ambiant, Paul Mattick souligne, dans ce bref rappel aux rĂ©alitĂ©s, qu’une politique interventionniste ne suffira pas Ă  rĂ©soudre les Ă©pineuses contradictions que la #panique_financiĂšre a rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  tous. Car c’est la logique mĂȘme de la quĂȘte du profit qui, de fuite en avant en fuite en avant, est arrivĂ©e Ă  son point d’explosion. Tant que les ĂȘtres humains ne sauront pas la dĂ©passer en actes, les aberrations du systĂšme s’aggraveront, ainsi que les calamitĂ©s sociales, culturelles et environnementales.

      Celui ci Ă©crit par Paul Mattick Jr (le fils de l’autre) en 2009.

      La ressource humaine ou le temps humain pour les capitalistes est aussi une ressource naturelle.
      Une autre citation, de Joseph Staline celle lĂ  :

      l’homme, ce capital le plus prĂ©cieux

      Ă  propos de la crise de 2008

      Ils ont rĂ©digĂ© le plus gros chĂšque en bois de l’histoire et se le sont encaissĂ© eux-mĂȘmes.

      #Norman_Spinrad

    • Les robots, l’informatique, etc, gĂ©nĂšrent des objets ou des services, mais ne gĂ©nĂšrent pas de nouvelle valeur mise en circulation dans la sociĂ©tĂ© ensuite.

      La valeur crĂ©Ă©e peut aussi apparaĂźtre dans la rĂ©munĂ©ration des salariĂ©-e-s qui, en disposant d’argent, vont pouvoir acheter/consommer toutes les marchandises accumulĂ©es. Peut-on, sans trop se planter, dire que la rĂ©munĂ©ration du travail sous forme d’argent participe elle aussi Ă  la crĂ©ation de valeur ? Et comme certaines marchandises sont trop chĂšres pour ĂȘtre payĂ©es cash, le fait que les salariĂ©-e-s vont devoir s’endetter en empruntant aux banques ne participerait-il pas Ă©galement Ă  la crĂ©ation de valeur dans le sens « capitalistique » du terme ?

    • Le salaire est payĂ© en Ă©change d’une portion de la valeur crĂ©Ă©e. Cette derniĂšre prend aussi la forme de la part payĂ©e aux dĂ©tenteurs du capital et de celle rĂ©investie comme capital supplĂ©mentaire. La logique du capital (qui cherche Ă  maximiser sa rentabilitĂ©) est de diminuer la premiĂšre et de privilĂ©gier la troisiĂšme (d’oĂč le dĂ©ferlement des techniques et de la machinerie). Mais effectivement, cette logique portĂ©e par chaque capital individuel sous l’effet de la concurrence a pour effet au niveau du capital global de diminuer la solvabilitĂ© de ceux qui achĂštent les marchandises et assurent le bouclage d’une crĂ©ation de valeur « rĂ©ussie »

      Pendant longtemps, des tendances compensatrices permettaient de masquer cette logique (extension des marchĂ©s par la globalisation et la marchandisation), mais depuis que la productivitĂ© (notamment grĂące Ă  l’informatisation) a atteint un niveau tel que chaque nouveau marchĂ© ne reprĂ©sente que peu de travail producteur, alors la crĂ©ation de valeur auto-entretenue n’est plus possible.

      Pour payer les marchandises, il faut effectivement en passer de plus en plus par le crĂ©dit, c’est-Ă -dire non pas la dĂ©pense d’une valeur prĂ©cĂ©demment crĂ©Ă©e par un travail productif, mais un pari sur le futur selon lequel la valeur sera crĂ©Ă©e et permettra de rembourser. Cela vaut pour la consommation des foyers, mais aussi pour la rĂ©munĂ©ration et l’expansion du capital. LĂ  aussi, le cycle ne tourne plus sur son propre Ă©lan mais nĂ©cessite une « simulation » d’augmentation de la valeur par l’intermĂ©diaire des produits financiers. Il y a bien augmentation (simulĂ©e) de la valeur mais pas de crĂ©ation en tant que telle par une dĂ©pense prĂ©alable de temps de travail humain productif.

      Cette simulation est fondĂ©e sur des Ă©chĂ©ances dans le futur qu’il faut bien Ă  un moment satisfaire. Comme cela n’est plus possible (la crĂ©ation de valeur ne s’est pas magiquement rĂ©amorcĂ©e entretemps) on accumule alors de nouveau des crĂ©dits et des produits financiers pour compenser. La montagne s’accroit, mais sa base se rĂ©trĂ©cit. Jusque lĂ , la finance a sauvĂ© le capital (et donc le travail) en repoussant le moment oĂč sa mort sera manifeste. Mais elle le fait en accumulant un poids de plus en plus lourd Ă  tirer pour le zombie.

    • bĂȘte comme chou @phalene tes explications sont claires, dĂ©pouillĂ©es sans besoin de couper les cheveux en quatre.
      Attaquer le systĂšme, certes ; certains.es s’y appliquent sans jamais renoncer et avec une imagination dĂ©bordante et contagieuse. DelĂ  Ă  le renverser, c’est une autre paire de manches. Dans l’absolu ce systĂšme est vouĂ© Ă  disparaĂźtre, le hic c’est qu’il peut entraĂźner tout le monde et ne rien laisser derriĂšre lui. Sur une terre brĂ»lĂ©e, aprĂšs lui...des luges !

    • Merci Ă  tous j’y vois plus clair.

      Si nous ne sortons pas des rapports sociaux et environnementaux induits par la valeur

      @phalene est-il possible de rĂ©ussir Ă  reformuler diffĂ©remment cette phrase pour qu’on puisse justement rĂ©ussir Ă  mieux se faire entendre et avoir une chance de passer Ă  l’acte ?

      Pour moi, ce n’est pas un problĂšme de mĂ©canique Ă©conomique, il s’agit juste d’un problĂšme moral.
      Il faudrait qu’on fasse accepter l’idĂ©e que jouer sur le savoir des uns et l’ignorance des autres, les compĂ©tences des uns et l’incompĂ©tence des autres, pour accumuler de la valeur et donc se constituer des privilĂšges au dĂ©pens des autres, tout cela devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme socialement honteux, et rĂ©prĂ©hensible, comme le fait de voler ou frauder. Et non ĂȘtre glorifiĂ© comme ça l’est aujourd’hui (un spĂ©culateur qui a gagnĂ© ? on l’applaudit, c’est un VISIONNAIRE..)
      Au risque de vous choquer, le capitalisme je m’en fous un peu, c’est une mĂ©canique "naturelle"d’anticipation Ă©conomique, vieille comme l’apparition des formes d’intelligence, qui n’est pas intrinsĂšquement liĂ©e Ă  une pulsion prĂ©datrice.
      Le diable pour moi c’est la « spĂ©culation », c’est cette stratĂ©gie qu’on dĂ©ploie pour aller exploiter/parasiter/consommer tĂŽt ou tard ses congĂ©nĂšres. Pulsion prĂ©datrice qui n’a pas besoin du capitalisme pour se concrĂ©tiser (cf les autres formes de dominations intra-humaines), et qui Ă  mon avis survivra au capitalisme si on parvient Ă  s’en dĂ©barrasser sur le plan technique, sans avoir rĂ©ussi Ă  faire Ă©voluer notre culture sur le plan moral..

    • Sinon, pour en revenir Ă  la base du dĂ©bat

      Le problĂšme n’est pas le #chĂŽmage, mais l’#organisation de la #rĂ©partition de la valeur !

      Ce que j’en retiens, amis de la critique de la valeur, c’est que si on entend plutĂŽt dans cette phrase « organisation de la rĂ©partition des richesses produites », vous nous dites qu’à partir du moment oĂč elles seront Ă©quitablement rĂ©parties et ne pourront plus ĂȘtre une source de profit pour les capitalistes, ces « richesses » ne seront plus des « richesses », et du coup les inĂ©galitĂ©s se dĂ©placeront ailleurs, c’est cela ?

    • Merci Ă  tous j’y vois plus clair.

      [
]

      Au risque de vous choquer, le capitalisme je m’en fous un peu, c’est une mĂ©canique "naturelle"d’anticipation Ă©conomique, vieille comme l’apparition des formes d’intelligence, qui n’est pas intrinsĂšquement liĂ©e Ă  une pulsion prĂ©datrice.

      Bon, bah non, t’y vois pas plus clair :D
      C’est exactement l’inverse des explications de la critique de la valeur (et en fait avant ça, de Marx lui-mĂȘme au passage hein) : le capitalisme est historique et non pas an-historique, ce n’est pas du tout un mode de fonctionnement ou de pensĂ©e « ayant toujours existĂ© », etc. C’est une organisation sociale dĂ©jà
 et c’est datĂ©, avec un dĂ©but de quelques centaines d’annĂ©es Ă  peine. Donc plus ou moins rĂ©cent, tout de mĂȘme. Ça c’est la base de la base du travail anthropo-Ă©conomique de Marx : replacer le capitalisme dans une historicisation, pour en finir avec les « de tous temps
 ».

    • Je ne sais pas ce que tu vois @petit_ecran_de_fumee . Je prends tes questions comme un petit brin de soleil et j’aime beaucoup la comparaison de @phalene du systĂšme_Ă©conomique avec une partie de flipper. (Soit dit en passant, de plus en plus rare dans les bistrots. ) Si le flipper #tilt frĂ©quemment et de façon compulsive, il donne aussi des parties gratuites, des extra-balles, multi-balles, #bonus... Pour arrĂȘter tout ce #bling_bling ; suffit de dĂ©brancher la bĂ©cane. Mais le #systĂšme_Ă©conomique n’est pas branchĂ© sur secteur (encore qu’en neutralisant la production d’énergie du systĂšme Ă©conomique des sociĂ©tĂ©s capitalistes ; sans siffler la #fin_de_la_partie, cela le mettrait sĂ©rieusement Ă  l’arrĂȘt). A l’heure actuelle, ça reste utopique ou du #sabotage. Avec la #crise_Ă©cologique, ces producteurs d’énergie veillent sur leur turbines et autre raffineries comme le lait sur le feu. Tout en gĂ©rant et provoquant des #catastrophes_Ă _rĂ©pĂ©tition, en somme une gestion « raisonnĂ©e » du dĂ©sastre, dĂ©sormais officiel, de la sociĂ©tĂ© industrielle intimement liĂ©e avec la sociĂ©tĂ© capitaliste.
      Pour rebondir avec la conclusion de @phalene et sa citation de #Bakounine, voici un court texte de ce rĂ©volutionnaire ( PDF de 4 pages ). ▻http://science-societe.fr/bakounine/#identifier_1_1769

      Non, le dix-neuviĂšme siĂšcle n’a pas Ă©tĂ© que scientiste, et ses penseurs rĂ©volutionnaires n’ont pas tous Ă©tĂ© fascinĂ©s par le modĂšle scientifique. On comprendra en lisant les lignes suivantes de Michel Bakounine (Priamoukhino, 1814 – Berne 1876), pourquoi Marx l’a fait exclure en 1872 de la PremiĂšre Internationale, et pourquoi sa pensĂ©e est si longtemps restĂ©e occultĂ©e. Comme l’écrit Michel Gayraud dans sa postface Ă  une rĂ©cente rĂ©Ă©dition des Ă©crits de Bakounine (Dieu et l’État, Mille et une nuits, 1996) : « Si, comme les philosophes des LumiĂšres, Bakounine voit dans la science une arme propre Ă  dissiper les tĂ©nĂšbres de l’obscurantisme et du fanatisme, il se refuse Ă  la sacraliser et nous met en garde contre la tentation positiviste d’un gouvernement de savants qui exerceraient une monstrueuse dictature sur la vie elle-mĂȘme. Aujourd’hui oĂč les dĂ©lires d’une caste technocratique soutenue par des scientifiques sacrifiant Ă  la religion de l’économie produisent de nouvelles maladies et font courir des risques mortels Ă  l’écosystĂšme planĂ©taire, on ne peut qu’ĂȘtre frappĂ© encore une fois de la puissance anticipatrice du rĂ©volutionnaire russe. »

      *Notons que l’intĂ©rĂȘt de Bakounine pour la science n’a sans doute pas Ă©tĂ© sans effets sur sa descendance : de ses deux filles, qui naquirent et vĂ©curent Ă  Naples, l’une devint la premiĂšre femme professeur de chimie Ă  l’universitĂ© et l’autre, mariĂ©e Ă  un grand mĂ©decin, eut pour fils le remarquable mathĂ©maticien Renato Cacciopoli

      J’ai dĂ©couvert le site ▻http://science-societe.fr/complements-et-amelioration-de-la-collection-survivre-et-vivre Ă  propos de Alexander Grothendieck et de #Survivre&vivre dans un prĂ©cĂ©dent post rĂ©fĂ©rencĂ© par @monolecte Plusieurs numĂ©ros de Survivre et vivre (en versions numĂ©risĂ©s) sont disponibles sur ce site.

    • Festival « Novembre libertaire » DĂ©bat autour de la critique de la valeur 15 novembre, 19 h #LYON

      PrĂ©sentation et discussion sur la critique de la valeur. La thĂ©orie appelĂ©e #critique_de_la_valeur (Wertkritik en allemand) est une analyse radicale du capitalisme. Radicale parce qu’elle s’attaque aux catĂ©gories fondamentales du capitalisme : l’argent, la marchandise, l’État et le travail. Sans portĂ©e programmatique, elle peut nĂ©anmoins avoir l’intĂ©rĂȘt de faire percevoir plus directement le monde qui nous entoure et nous construit malgrĂ© nous. Au moment oĂč la contestation de la « Loi travail » reprend, la rĂ©ponse que nous propose cette #thĂ©orie est peut-ĂȘtre : #pas_de_loi_ni_de_travail. Il ne semble pas non plus que l’économie, qu’elle se prĂ©sente comme « circulaire », relocalisĂ©e, socialisĂ©e ou autogĂ©rĂ©e, ne puisse ĂȘtre autre chose qu’un redĂ©ploiement sans fin de ces mĂȘmes catĂ©gories et de leurs contradictions mortifĂšres.
      La lecture de quelques passages Ă©clairant les points essentiels de la critique de la valeur nous servira de base Ă  une discussion collective.

      Groupe Critique de la valeur/Lyon
      LIEU : CEDRATS, 27 montĂ©e Saint-SĂ©bastien 69001, Lyon 1er Horaire : 19h.
      ▻http://www.palim-psao.fr/2016/11/debat-autour-de-la-critique-de-la-valeur-15-novembre-lyon-festival-novemb

    • @rastapopoulos :

      Bon, bah non, t’y vois pas plus clair :D

      effectivement j’ai Ă©tĂ© approximatif dans mes propos. Cela ne signifie qu’on sera complĂštement d’accord Ă  la fin, mais plus prĂ©cisĂ©ment les termes Ă©taient mal choisis et je voulais plutĂŽt exprimer ça
      "c’est une mĂ©canique "intuitive"d’anticipation Ă©conomique, vieille comme l’apparition des formes d’intelligence et d’organisation sociale"

      Dans « capitalisme » j’entends littĂ©ralement protocole social de capitalisation Ă©conomique permettant d’investir, consolider, accumuler de l’expĂ©rience, savoir-faire et outils, de façon Ă  se faciliter la vie et Ă©ventuellement celle des autres.
      La version plus rĂ©cente du capitalisme effectivement serait « systĂšme dont la finalitĂ© consiste Ă  s’octroyer des privilĂšges de rentes et des manoeuvres de plus values aux dĂ©pens de ses pairs », et lĂ  je suis d’accord y a rien Ă  en tirer.

    • Merci @phalene et @vanderling pour vos rĂ©ponses.
      @phalene, pour prĂ©ciser mon propos je vais m’appuyer sur l’autre excellent texte que tu as postĂ© ici
      ▻https://seenthis.net/messages/539721
      J’adhùre quasiment exhaustivement à l’analyse d’Anselm Jappe.
      La seule nuance que j’apporterai se situe dans la conclusion

      Mais depuis un siĂšcle et demi, maintes propositions « concrĂštes » et tentatives « pratiques » ont abouti Ă  des consĂ©quences opposĂ©es aux intentions originales. Mieux vaut alors, peut-ĂȘtre, un simple progrĂšs thĂ©orique, une simple prise de conscience qui va dans la bonne direction : la seule chance est celle de sortir du capitalisme industriel et de ses fondements, c’est-Ă -dire de la marchandise et de son fĂ©tichisme, de la valeur, de l’argent, du marchĂ©, de l’État, de la concurrence, de la Nation, du patriarcat, du travail et du narcissisme, au lieu de les amĂ©nager, de s’en emparer, de les amĂ©liorer ou de s’en servir.

      Ce que lui appelle

      un simple progrÚs théorique, une simple prise de conscience

      , moi j’appelle ça une rĂ©volution culturelle Ă  engager sur le plan moral.
      « Une simple prise de conscience », je ne vois pas sur quoi ça peut dĂ©boucher.
      La simple prise de conscience du fait que « fumer, c’est mal » ne suffit pas Ă  nous faire arrĂȘter de fumer. Il faut inflĂ©chir les comportements. L’ĂȘtre humain n’est pas cablĂ© pour suivre des conseils et encore moins des injonctions, mais pour suivre des exemples, atteindre des ambitions. Il ne change pas, il s’adapte Ă  son environnement, il se « reprogramme » en fonction de ses influences sociales.
      Pour nous Ă©manciper de nos dĂ©pendances matĂ©rielles, de nos addictions consumĂ©ristes, du fĂ©tichisme de la valeur et de la propriĂ©tĂ© privĂ©e, je mise sur la stimulation de cette part de « bon-sens » qu’on n’a pas su dĂ©fendre dans le monde actuel et qui sommeille au fond de nous. Je cherche donc Ă  faire rĂ©apparaitre la fonction sociale et sociĂ©tale des Ă©changes Ă©conomiques, qui pouvait prĂ©dominer avant que l’inversion capitaliste nous fasse plus voir qu’une fonction Ă©conomique dans nos Ă©changes sociaux.
      Et oui cela repasse à mes yeux par de nouvelles représentations morales. Pas pour culpabiliser les mauvais, mais pour redéfinir les normes comportementales socialement acceptables, viables, durables.
      Qui excluraient l’idĂ©e mĂȘme de privilĂšge de rente consubstantielle au capitalisme.

      Cette rĂ©habilitation s’appelle Ă  mes yeux RSE, responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises, et si bcp voient lĂ  dedans juste un petit amĂ©nagement, un rafistolage trompeur, un vernis amĂ©nageur ou un saupoudrage compensatoire, pour ma part j’y vois la possibilitĂ© de tout remettre Ă  l’endroit, en tous cas une opportunitĂ© prĂ©cieuse d’amorcer ce mouvement de reconstruction dans le concret.
      Vouloir prĂ©cipiter la destruction du capitalisme sans ĂȘtre dans la (re)construction, non pas de l’aprĂšs, mais de ce que le capitalisme n’aurait jamais dĂ» dĂ©truire, risque de mener Ă  ce que dĂ©crit parfaitement Jappe (et que les US nous dessinent plus encore depuis hier) :

      Ensuite, parce que le capitalisme a eu assez de temps pour Ă©craser les autres formes de vie sociale, de production et de reproduction qui auraient pu constituer un point de dĂ©part pour la construction d’une sociĂ©tĂ© post-capitaliste. AprĂšs sa fin, il ne reste qu’une terre brĂ»lĂ©e oĂč les survivants se disputent les dĂ©bris de la « civilisation » capitaliste.

    • @petit_ecran_de_fumee
      Voici un lien qui peut rĂ©pondre Ă  certaines de tes questions, j’avais classĂ© ce site dans mes favoris et je n’avais pas mis le doigt dessus depuis un moment.

      La loi du fric, c’est la seule que connaisse le capitalisme, tout le monde en conviendra. Mais comment les capitalistes font pour en gagner ? Comment fonctionne l’exploitation capitaliste ?
      Comme expliquĂ© dans la notion salaire, les capitalistes n’achĂštent pas notre travail, mais notre force de travail : ils la louent, pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e. Durant cette pĂ©riode, on bosse pour le patron, les patrons, les actionnaires, voire l’entreprise collective, la coopĂ©rative, etc. Le capitalisme peut prendre un bon paquet de forme
 Mais certaines choses ne changent pas : pour se reproduire, il doit extraire de la plus-value, et toujours plus, qui plus est
 Mais c’est une autre histoire.
      Mais alors, la plus-value, c’est quoi ? Et surtout, qu’appelle ton extraire de la plus value ?
      Il s’agit de la part de la valeur crĂ©e par les prolos grĂące Ă  leur travail, qui ne leur revient pas en salaire, mais va au Capital.
      Prenons l’exemple de Dominique :
      Dominique travaille dans une usine. Avec ses camarades, ils produisent des montres de luxe.gaston-cadences
      Pour simplifier, on va considĂ©rer qu’il s’agit d’une usine a l’ancienne, c’est Ă  dire dans laquelle le processus de production est effectuĂ© dans son ensemble. (C’est d’ailleurs souvent le cas dans l’industrie du luxe.)
      Le matin, lorsque Dominique se pointe au boulot, avec ses camarades ils ont devant eux un tas de matiÚres, non encore transformés. Il y en a pour 1000 euros de ferraille et autres.
      Bim bam boum au bout du compte, a la fin de la journĂ©e de travail, ce tas de matiĂšres premiĂšres s’est transformĂ©s en 10 jolies pt’ites montres de luxes. PrĂȘtes a briller de mille feux au poignets de tout ces types qui ont rĂ©ussis leurs vies

      Ces belles petites montres, le patron qu’on appellera Richard, va les vendre a un dĂ©taillant, pour 1100 euros piĂšces.
      Bref, pour 10 montres, Richard reçoit 11000 euros.
      LĂ  dessus :
      1000 euros servent a payer les matiĂšres premiĂšres
      1500 euros serviront a payer les salaires des prolos,
      6000 euros serviront a rembourser la banque qui lui a prĂȘtĂ© des thunes pour acheter des machines.
      Total : 7500 euros en tout. Il en reste 3500.
      Ils sont a partager entre Richard, et le proprio du terrain de l’usine ( a qui Richard paie un loyer). De quel droit ? Celui de la propriĂ©tĂ© privĂ©e, bein tient !
      Pourtant, ces 3500 euros, sont issus du travail des prolos, de Dominique et ses camarades : c’est eux qui l’ont produite, en transformant les matiĂšres premiĂšres en marchandises. Ils ont travaillĂ©, mis en action les machines, etc. Mais au bout du compte, le fruit de leur travail est accaparĂ© par Richard et le proprio du terrain : ceux ci ont extrait la plus value du travail des prolos.
      On dit alors que la partie du travail non payĂ© qui donne la plus-value est du « surtravail », c’est Ă  dire ce que le prolĂ©taire fait en plus de ce qui permet de payer son salaire. C’est en ce sens que nous sommes exploitĂ©s. D’ailleurs, le pourcentage de surtravail par rapport au travail total est appelĂ© « taux d’exploitation »â€Š
      Il y a deux diffĂ©rents types de plus-value : la plus-value absolue et la plus-value relative.

      ▻http://www.tantquil.net/2011/12/19/quest-ce-que-cest-la-plus-value
      La page d’accueil de Tant qu’il y aura de l’argent ...


      â–șhttp://www.tantquil.net
      ...y’en aura pas pour tout le monde.

    • Sur la question du travail, ce matin il y avait un tĂ©moignage radiophonique d’une politicienne restituant une discussion rĂ©cente avec un jeune immigrĂ© irakien habitant la banlieu parisienne. Il lui racontait se sentir sans prĂ©sent aprĂšs que sa ville natale aie Ă©tĂ© dĂ©truite par la guerre, et particuliĂšrement qu’il se sentait discriminĂ© socialement (#mort_sociale ?) ne trouvant pas de travail dans son pays d’accueil.

      La politicienne termine la restitution de cette Ă©change en disant : « et il m’a dit une chose qui m’a fait froid dans le dos, il m’a dit que #Daech recrute plus que les entreprises françaises ».

      Si la mort sociale existe vraiment, alors que penser de ce tĂ©moignage ?

      Et cette vidĂ©o aussi est pas mal :)

      Jiddu Krishnamurti - Most people are occupied with jobs
      ▻https://www.youtube.com/watch?v=4FHU_friuis

      AprĂšs je conseille vraiment que vous regardiez le film « Schooling the world » qu’on peut trouver sur le site de @filmsforaction (â–șhttp://www.filmsforaction.org) : trĂšs Ă©clairant (sur la question du travail justement). Le film contient les soutitres pour une dizaine de langues, dont le français et l’arabe...

    • De : Collectif Stop TAFTA - Non au Grand MarchĂ© Transatlantique <
      contact@collectifstoptafta.org>
      Date : 14 novembre 2016 Ă  12:56
      Objet : CETA/TAFTA : Plus que jamais, la mobilisation doit s’amplifier !

      Chùr⋅e⋅s ami⋅e⋅s,

      Le dimanche 30 octobre, au mépris des principes élémentaires de la
      dĂ©mocratie, les dirigeants de l’UE et du Canada ont signĂ© en catastrophe le
      CETA. Désormais la bataille se poursuit donc au Parlement européen.

      Pour les inciter à rejeter le CETA, interpellez les euro-députés français(..)

      AprÚs avoir reporté une premiÚre fois le sommet UE - Canada, le Conseil et
      la Commission de l’UE ont redoublĂ© de pressions et de manƓuvres pour
      parvenir à une signature au plus vite. Ils ne s’attendaient pas à avoir une
      opposition si importante : les trois parlements belges qui ont bloquĂ© le
      processus pendant quelques jours reprenaient pourtant Ă  leur compte les
      inquiétudes exprimées par des centaines de milliers de citoyens qui avaient
      défilé contre le TAFTA et le CETA les semaines précédentes en Belgique, en
      Allemagne, en France, en Espagne, en Pologne, etc.

      En France, 45 rassemblements ou manifestations ont eu lieu le samedi
      15 octobre. À Paris, cette journĂ©e s’est close Ă  20 h Ă  la suite d’une
      grande AssemblĂ©e citoyenne sur la place de la RĂ©publique oĂč nous avons
      réaffirmé notre détermination à lutter contre ces accords de libre-échange
      destructeurs d’emplois
      , et nocifs pour l’agriculture, l’environnement, le
      climat, la démocratie et les services publics.

      La motivation premiĂšre avancĂ©e de mobilisation contre ce traitĂ© est donc la sauvegarde de l’emploi... Surprenant !

      D’un autre cĂŽtĂ© c’est surprenant de voir que la rĂ©flexion sur le travail se partage sur les rĂ©seaux sociaux, comme cet autre discours par ex, tout aussi limpide et qui fait mĂȘme le lien entre travail et dĂ©mocratie :

      ▻https://www.youtube.com/watch?v=7eVfDa02nSY

      #LBD #Le_Stagirite #Elephant_dans_le_salon

    • @phalene merci pour ton retour sur Schooling the world et la rĂ©fĂ©rence Ă  Ivan Illich. Je crois que le terme anglais plus couramment utilisĂ© pour dire dĂ©scolariser est « unschooling ».

      Ca m’intĂ©resse de savoir ce que sous-tend ta remarque « Je pense d’ailleurs que la prĂ©sence de Franck Lepage, soutien de Bernard Friot, n’est pas anodine », car je ne connais pas trĂšs bien le contexte.

      Stagirite c’est assez gentille ; c’était pour montrer le dĂ©calage Ă©tonnamment persistant entre d’une part les contre-discours au sujet de l’ emploi (boulots de merdes, ou boulots contraints) et d’autre part les appels rĂ©currents Ă  se mobiliser pour la sauvegarde de l’emploi, comme on peut lire dans l’appel Ă  mobilisation contre le #CETA.

      Sinon la vidéo de Jiddu Krishnamurti - Most people are occupied with jobs est autrement plus radicale.

    • Si tu le dis @phalene c’est fort possible que ce fond d’image provient du film de Debord. Comme tu le sais palim-psao est plus proche des situs que de marx, en particulier Anselm Jappe. Je n’ai pas encore visionnĂ© la vidĂ©o de F.Lepage (j’suis Ă  la bourre) .
      un p’tit dialogue absurde et hilarant :
      – « j’ai voulu m’inscrire au chĂŽmage ! »
      – « Et alors ? »
      – « On m’a demandĂ© quels diplĂŽmes j’avais ! »

    • Merci @phalene pour ton explication sur Friot et son amĂ©nagement du capitalisme, c’est super clair.

      On reste Ă  faire x+n euros avec x euros mais avec une autre rĂ©partition. La survaleur va dans une caisse commune et les salaires sont rĂ©partis en proportion de la compĂ©tence de chacun (en dĂ©finitive le diplĂŽme), touchĂ© qu’il ait ou non travaillĂ© et quelque soit la contribution de son secteur Ă  la production de survaleur

      Sinon, je trouve que les « situs » ont vraiment toute leur place dans ce billet, merci de les avoir pointĂ©s. Ils ont tout Ă  fait raison d’insister sur l’idĂ©e que le peuple assujĂ©ti aurait tout Ă  gagner Ă  comprendre le spectacle lĂ©thargique dans lequel il est plongĂ© et qui entretient la sĂ©paration entre langage (ce qu’il permet d’exprimer et de penser) et rĂ©alitĂ© (le concrĂ©tisable ; ce que le langage permettrait d’atteindre).

      Cf. Critique de la sĂ©paration :

      ▻http://www.ubu.com/film/debord_critique.html