J’ai reçu une journaliste qui enquêtait sur la QVT, qui voulait savoir comment ça se passe dans ma boite.
Je lui ai expliqué qu’on cherchait en permanence à donner du sens à ce qu’on faisait, et que la performance au travail sur la durée, ça passait par le fait, dans l’ordre :
– 1 - d’évoluer dans un climat de confiance, dans une stratégie d’entreprise lisible, et sans menace sous-jacente ( le contraire de la précarité )
– 2 - d’être considéré comme un adulte, d’être traité en adulte, et de pouvoir se comporter et s’impliquer en adulte dans sa mission professionnelle
– 3 - de ne pas se sentir instrumentalisé à son détriment et au bénéfice de l’employeur.
Ensuite, toute activité intensive étant par définition source de risques (le travail est une activité quotidienne souvent répétitive), nous veillons à minimiser ces risques.
Si besoin en prenant des mesures palliatives, compensatoires et préventives.
L’activité de ma boite est tertiaire, tout le monde bosse sur ordi.
Pas trop de risques d’accidents du travail « physiques » mais plutôt des risques d’usure : burn-out et troubles musculo squelettiques.
On a déjà des postes dédiés à la gestion de production pour répartir organiser le travail de chacun, aider à planifier pour aider chacun à avoir une charge de travail régulière et soutenable
Toutefois en mesures préventives complémentaires, pour apprendre à mieux s’écouter et prendre soin de soi, ou à cultiver ses bonnes postures, on a mis en place des séances hebdomadaires facultatives de sophrologie et de pilates.
J’ai dit bien dit à la journaliste que c’était la cerise sur le gateau. Que le gateau était fondamental, que si une entreprise commence par la sophro ou le pilates, aucun employé n’y participera si par ailleurs ils ont des boulots de m..
Hélas le titre de l’article était « Sophrologie pour tous » et ne faisait qu’un inventaire des « avantages » et autres cadeaux qu’on faisait aux employés, comme si on était le père noel avec des gamins.
J’étais affligé.
Je ne crois pas que ce soit la faute de la journaliste, je pense qu’elle avait bien compris mon propos.
Je crois que c’est plutôt le problème du journal, de la presse.
Le journal n’est pas là pour informer, mais pour fournir le contenu que les lecteurs attendent de lire.
C’est un autre journaliste qui m’avait avoué ça un jour, sans même s’en rendre compte, ou en tous cas sans même qu’il en ait l’air choqué..
Bref y a du boulot pour changer les mentalités..