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récoltes et semailles

  • Stephen Pichon
    http://www.monde-diplomatique.fr/2003/02/RAMONET/9604

    Même si l’installation du @mdiplo à cette adresse est largement due aux aléas de la recherche immobilière à Paris, il faut admettre que le hasard fait parfois bien les choses, car ce Stephen Pichon - né le 10 août 1857 à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) et décédé le 18 septembre 1933 à Vers-en-Montagne (Jura) - fut successivement... journaliste et diplomate. D’abord rédacteur à La Commune affranchie en 1878, puis à La Justice en 1880, il sera élu député dans le XIVe arrondissement de Paris en 1889, et siégera à l’Assemblée nationale dans les rangs de l’extrême gauche.

    Devenu ambassadeur, il représentera la France à Haïti, au Brésil et en Chine. Dès 1906, il est nommé par Georges Clemenceau à la tête du Quai d’Orsay et conservera son portefeuille dans les cabinets d’Aristide Briand et de Louis Barthou. De nouveau sous la présidence du « Tigre » Clemenceau, Stephen Pichon fut le grand ministre français des affaires étrangères de la fin de la première guerre mondiale (1914-1918). Il se retira de la vie politique en 1924.

    Précisions importantes d’un lecteur :

    Si Stephen Pichon pouvait, de manière purement géographique, être classé « dans les rangs de l’extrême gauche » - comme vous l’écrivez -, ce n’était que ceux du groupe radical-socialiste, dirigé par son protecteur, le panamiste Clemenceau. Feu votre confrère Pichon fit en effet toute sa carrière dans l’ombre du « Tigre », la démarrant, comme vous le signalez, à La Justice, et l’achevant, ainsi que je vous le précise, comme directeur du Petit Journal. A ce titre, selon Francis Lacassin, il « fit entrer Albert Londres dans ce journal en 1916, puis le chassa en 1919 sur ordre de son ami Clemenceau », pour cause d’indépendance d’esprit. (…)

    Au Quai d’Orsay, il couvre de son autorité ce que La Guerre sociale appelait « le brigandage colonial ». Dans un article du 26 août 1908, Gustave Hervé, alors socialiste « insurrectionnel », stigmatisait « les hauts faits du général d’Amade et de ses bandes, le massacre de 1 500 Marocains sans distinction d’âge ni de sexe, et la région de la Chaouïa pacifiée à coups de razzias, d’incendies et de massacres ». Dans les débats au Palais-Bourbon, Pichon assuma gaiement tout cela, face aux protestations, assez molles d’ailleurs, de Jaurès.

    http://www.monde-diplomatique.fr/2003/05/A/10186

    #À_propos_du_Diplo