La Rotative

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  • 1917-1918 : les ouvrières tourangelles en grève
    https://larotative.info/1917-1918-les-ouvrieres-1886.html

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    Pendant la Première guerre mondiale, c’est moins par patriotisme que par nécessité que les femmes sont entrées dans les ateliers et ont lutté pour leurs conditions de travail. Retour sur les grèves des ouvrières tourangelles, en particulier celles de l’habillement en 1917-1918.

    Dès mai 1917, un an avant que les grandes grèves démarrent chez Renault à Paris et n’affectent toutes les grandes usines parisiennes et le bassin industriel de la Loire, à Tours comme dans beaucoup de villes qui assurent le ravitaillement du front, les ouvrières manifestent leur mécontentement face aux conditions de travail qu’on leur impose. Loin du geste pacifique de 1918 (« la grève jusqu’à la paix »), ces mouvements souvent spontanés relèvent de ce qui a été appelé aussi les grèves « de femmes » (« midinettes », « cousettes », ou encore « munitionnettes »). Tours, base logistique de l’Intendance militaire, connut ainsi plusieurs mouvements de grève entre 1917 et 1918.

    En mai 1917, dix-sept ouvrières travaillant pour l’Intendance [2] à la confection de pantalons de toile pour l’armée se mettent en grève. Payées à la pièce, elles gagnent à peine de quoi vivre en raison des tarifs imposés par l’entreprise. Rapidement, les autorités donnent satisfaction aux revendications des piqueuses à la machine, qui reprennent le travail le 4 juin. Le préfet d’Indre-et-Loire informe les autorités militaires que les tarifs payés pour les pantalons et les sacs de couchage sont insuffisants [3] .

    Quelques jours plus tard, ce sont 35 ouvrières de l’habillement, dont près de 25 sont employées par l’Intendance, qui se mettent grève du 5 au 17 juin. Elles demandent elles aussi une hausse de salaire, et le passage à la « semaine anglaise » — qui consiste dans l’arrêt du travail le samedi à midi [4]. Au bout des douze jours de grève, elles obtiennent une augmentation de 33 centimes et une indemnité d’1 franc par jour. Pour 9 des 10 ouvrières qui ne travaillaient pas pour l’Intendance, c’est le chômage à la fin du mouvement.

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