Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Je me méfie des hommes « féministes »… et vous devriez le faire aussi | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/13/je-me-mefie-des-hommes-feministes-et-vous-devriez-le-faire-aussi

    Si vous êtes un mec qui lisez ceci et que vous vous considérez comme un féministe, alors j’ai simplement quelques questions pour vous :

    Êtes-vous plus susceptible d’arrêter de soutenir l’industrie du porno parce qu’elle exploite et brutalise violemment des femmes – ou parce que vous avez regardé trop de porno et que maintenant votre bite ne fonctionne plus très bien ? :-(

    Si chaque femme féministe dans le monde se réveillait un jour et décidait que les hommes ne sont pas autorisés à se dire féministes, respecteriez-vous cette limite en comprenant que vous n’avez pas droit à tout ce que vous voulez – ou vous battriez-vous pour votre droit à vous approprier un mot destiné aux femmes, et aux femmes seules ?

    Avez-vous commencé à vous qualifier de féministe parce que vous avez un désir réel d’abandonner les façons dont vous bénéficiez du patriarcat – ou parce que vous pensiez que des femmes vous trouveraient plus intéressant si vous vous appropriiez leur identité ?

    • Chouette texte que certains miséreux sexuels feraient bien d’apprendre par cœur et pour ce qui est dit aux féministes pour une fois je me sent pas mise en défaut ^^

      Lorsque nous présentons à des hommes nos points de vue féministes, nous perdons tellement, tellement de temps à chercher désespérément leur approbation et leur validation. Tellement de temps à faire tout en notre pouvoir pour nous dissocier du stéréotype de « la misandre ». (J’écris « nous » parce que j’en suis coupable moi aussi.)

    • Certaines punchlines m’ont plu, mais dans le fond, je reste plus que perplexe... Considérer que le terme féministe doit être réservé aux femmes, qu’est-ce que ça peut vouloir dire sur le terme de féminisme ? Les féminismes sont des courants d’idées, des mouvements, des pratiques concernant la domination masculine, le patriarcat, le genre et/ou le sexe comme construction sociale structurant des normes et hiérarchies, conditionnant des violences... Et si l’on appelle féministe quelqu’un.e qui partage les idées de l’un ou l’autre des courant du féminisme, comment peut-on le reserver à un sexe/genre particulier ?
      Et puis il faut distinguer le mec qui se revendique féministe auprès de féministes, de celui qui le fait auprès d’hommes (ou de femmes) qui ne le sont manifestement pas, le dénignre, etc...

      Que « Les femmes souffrent du patriarcat et c’est une raison suffisante pour y mettre fin. », c’est certain, et que la stratégie consistant à souligner le fait que les/des hommes souffrent aussi du partriacat soit problématique, en ce qu’elle recentre le problème sur les hommes, ça me parait assez juste (et clairement énervant lorsque ca devient la réaction typique des hommes lorsqu’on leur parle de féminime). Mais pas suffisament pour balayer les questions que ça pose. Si c’est absurde de se "soucier" du patricarcat parce qu’on se soucie des hommes, de même qu’il est absurde de se soucier de la pauvreté "parce que les riches souffrent aussi de l’oppression de classe", le fait que le patriarcat n’est pas uniquement un systeme de privilège en faveur des hommes, mais plus largement un système d’oppression global (dont les femmes sont essenciellement victime, mais on pourrait ajouter que parmi les femmes, selon qu’elles soient racisées, pauvres, etc., l’oppression n’est pas la même) est loin d’être anondin, tant pour analyser le phénomène que (par conséquent) pour le combattre. Pour reprendre le parallèle avec les riches : si c’était plus souvent affirmé avec conviction qu’être éduqué dans une famille de gros bourges, avoir toute ses relations sociales médiatisé par le fric et ses codes, être le pire des cyniques et générer des souffrances en masse pour accroitre son patrimoine n’est ni enviable ni épanouissant, autrement dit que le privilège de la richesse est aussi et surtout une aliénation, peut-être que nous serions moins nombreux à exercer les innombrables violences de la hiérarchie économique, et à vouloir l’exercer encore plus, vouloir devenir riche...
      Brigitte Fontaine, dans sa chanson patriarcat, chantait :" Geolier, tu est prisonnier, dans une prison, tout le monde est prisonnier".

      D’ailleurs, la tendance des hommes féministes à faire valoir que la violence patricarcale s’exerce aussi sur les hommes n’est peut-être pas complétement lié à une volonté de recentrer le débat sur sa propre souffrance. Ca me semble être un reflexe particulièrement lorsqu’on les qualifie individuellement, au nom du genre qu’on leur assigne brutalement au passage, de dominant et de privilégié, puisqu’homme — ce qui plus que de niveller les situations, tend aussi à re-essencialiser (re-naturaliser) le genre "homme", en minorant les autres positions sociales qui lui sont assignées (racisé, handicapé, pauvre...). Pour tout ces aspects, les approches intersectionnelles et les approches queer du féminisme me parraissent tres interressantes.

    • Les féminismes sont des courants d’idées, des mouvements, des pratiques concernant la domination masculine, le patriarcat, le genre et/ou le sexe comme construction sociale structurant des normes et hiérarchies, conditionnant des violences... Et si l’on appelle féministe quelqu’un.e qui partage les idées de l’un ou l’autre des courant du féminisme, comment peut-on le réserver à un sexe/genre particulier ?

      Merci pour cette démonstration par l’exemple, écrire une définition du féminisme sans utilisé le mot femme c’est une belle performance.

      Dans le même esprit que l’article de tradfem, http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2016/11/feminisme-au-masculin-lobstacle.html

    • Désolé de ma maladresse (j’y aurais gagné un lien qui alimente ma réflexion -work in progress...) J’essaie de comprendre ce que signifie un mouvement d’idée dont il ne serait pas possible pour tout le monde de s’en revendiquer... Et je galère... Merci en tout cas pour ces liens, et clairement, je découvre cette problématique de la récupération par les hommes d’une lutte qui doit être avant tout mené par les femmes, ça je n’en doute pas.

    • De ce que j’ai compris, quand un homme rentre au sein d’un groupe de femmes, il amène ses privilèges avec lui et les vieux schémas se mettent en place, de manière consciente ou pas, à l’intérieur comme à l’extérieur du cercle (l’homme tire des bénéfices au dépend des femmes, il devient l’interlocuteur du groupe, etc ...).

    • @nicolasm : Oui, quand je dis que je découvre cette problématique, je découvre surtout son ampleur, et le niveau de conflictualité qu’elle suciste, y compris apparement entre féministes (femmes, donc), au point que soit affirmé que, finalement, beaucoup (la plupart ?) des pro-féministes sont probablement pire/plus encombrant pour la lutte que les sexistes affirmés et les masculinistes. Mais il me semble clair que toute lutte pour l’émancipation ou la défense d’un groupe social doit être méfiante envers celles et ceux qui en pretendant la soutenir, alors qu’iels sont exterieures aux groupes en question, se posent finalement en représentant.e.s de cette lutte. La question était je crois déjà posé lors du combat pour l’abolition de l’esclavage au Etats-Unis, et celui des droits civiques, où s’était constitué des groupes non-mixte. Non-mixité qui me parait-être un outils essenciel pour ce type de lutte.

      @aude_v

      Arrivent des camarades qui nous expliquent des trucs qui les arrangent, qui leur permettent d’avoir un petit confort devant le spectacle de la domination masculine : ah eux, non, ouf, tout va bien.

      Qu’un homme puisse se dire féministe ou pro-féministe pour mieux se disculper, se considérer comme non-concerner par la critique féministe, mérite bien à mon avis non seulement de la méfiance, mais véritablement une remise en cause de sa posture : ce qui m’est apparu comme particulièrement convaincant et pertinant dans certaines perspectives féministes, la théorisation du genre, ou encore certain discours sur le racisme, c’est justement l’idée selon laquelle nous sommes socialement construit, que nos identités et manières d’etre, de voir le monde, etc., sont conditionnés en fonction de notre genre/race/classe, que nous sommes donc profondément imprégné.e.s de schemas de dominations. Se dire féministe ou pro-féministe pour un homme devrait donc à mon sens impliquer qu’il reconnaisse du même coup être très certainement imprégné, de multiples façons, des schemas de la domination masculine — sans quoi il s’agit de se revendiquer d’une pensée tout en rejetant l’un de ses socles. Mais je pense que ce que n’accepte pas beaucoup d’entres-eux, c’est le discours un peu Bourdieusien qui fait de cette impregnation une seconde nature dont nous ne pourrions jamais véritablement nous défaire, à laquelle nous serions condamnés, de la même maniere que les femmes seraient condamnées à se comporter en tant que dominées (selon Bourdieu... qui pose régulièrement le même diagnostique pour tout type de dominant.e.s et dominé.e.s...)
      Et oui, l’article decolereetdespoir m’a personnellement plus parlé et fait réfléchir que celui de tradfem.

    • @aude_v Merci pour le développement. Vu les nombreuses expériences relatées même dans des milieux qui auraient dû être bienveillants et vigilants, ça ne m’étonne pas qu’une catégorie dominée veuille s’organiser sans inclure d’individus de la catégorie dominante. Et ça fait crier les dominants qui s’étranglent d’être privés d’une tribune, d’un accès, d’une opportunité.

    • L’emploi de « iels » n’était peut être pas adapté, en effet. Mais pour les autres formulations epicenes (j’avoue que j’ai du wikipedier le mot), je ne souhaitais pas invisibiliser les femmes ou rapports hommes/femmes, mais parler des postures de représentation abusives, qui peuvent être le fait d’hommes ou de femmes (par ex un.e bourgeois.e prétendant défendre et representer les classes populaires...)
      Sinon, j’ai découvert avec intérêt les articles de ton blog sur le sujet, et notamment le « trop queer », et grâce à eux, l’entretien croisé masson/thiers-vidal, merci. Et j’ai cru comprendre que les articles de son livre se trouve pour la plupart en ligne : je chercherai, mais j’avoue que si tu (ou qqn.e d’autre) les a a porté de clic, ça m’intéresse !

    • Ce matin j’ai fait une expérience involontaire : chercher (feministe OR feminisme) sur youtube... je ne me remets toujours pas de la sélection des vidéos « les plus pertinentes », quand on sait à quel point ce site est fréquenté... il y a décidément un énooooorme boulot éducatif à faire, encore et encore !