Reka

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  • La « #post-vérité », nouvelle grille de lecture du politique - Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/2016/11/18/postverite-nouvelle-grille-lecture-politique

    La « post-vérité », nouvelle grille de lecture du politique

    C’est le mot de l’année selon le dictionnaire britannique d’Oxford. Il décrit un discours politique qui se passe de toute référence à des faits réels. Le Brexit et le trumpisme en sont le résultat

    • Le terme n’est pas encore entré dans le lexique courant de la langue française, mais pour la vénérable institution du dictionnaire d’Oxford c’est le mot de l’année : post-vérité, « post-truth » en anglais. Inventé par l’auteur américain Ralph Keyes en 2004 (« The post-truth era »), il a lentement fait son chemin dans les médias anglo-saxons avant de s’imposer comme une grille de lecture des bouleversements politiques en cours.

      Les victoires surprises du Brexit au Royaume-Uni, puis de Donald Trump aux Etats-Unis expliquent son succès. L’usage de « post-vérité » a augmenté de 2000% entre 2015 et 2016, note l’Oxford Dictionnary qui ajoute qu’il est devenu un « pilier du commentaire politique » désormais largement compris.

      Exemple du Brexit
      De quoi parle-t-on ? Il s’agit, selon l’Oxford Dictionnary, d’un adjectif désignant « les circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour former l’opinion publique que l’appel à l’émotion et aux croyances personnelles ». Quelle différence avec le mensonge, aussi vieux que la politique ? Le menteur n’a plus honte, même s’il est démenti par les faits, car il n’accorde plus d’importance à la vérité factuellement vérifiée.

      Des exemples ? La campagne des « Brexiters » promettait que le Royaume-Uni récupérerait 350 millions de livres sterling versées chaque semaine à l’Union européenne ce qui permettrait de financer les services de santé du pays. Au lendemain de leur victoire, ils ont aussitôt reconnu que c’était faux. De même le leader pro-Brexit, Nigel Farage, se défaussa tout aussi vite de ses responsabilités en tant que principale voix du non. Le mensonge, même avoué, est sans conséquence.

      Les mensonges de Trump
      Il en va de même avec Donald Trump qui a multiplié les contre-vérités, affirmant par exemple qu’il n’avait pas soutenu la guerre en Irak en 2003 ou que Barack Obama n’était pas un Américain. Il ne s’agit pas de fausses promesses ou d’interprétations discutables des faits, courantes dans le débat politique. Le milliardaire est en totale rupture avec la tradition politique américaine dans laquelle le parjure, ou le mensonge, est parfois plus sévèrement puni que les méfaits eux-mêmes.

      « C’est le mensonge plus que le cambriolage du Watergate qui a valu la procédure d’impeachment à Richard Nixon, rappelait récemment Pierre Haski, journaliste à l’hebdomadaire L’Obs. Et pourtant tous les organismes de fact checking (vérifications des faits) qui ont fleuri ces dernières années ne cessent de prouver que plus des deux tiers des affirmations de Trump depuis un an sont fausses, sans que sa crédibilité en soit affectée auprès de ses électeurs. » Ces derniers ne voient pas le problème.

      C’est Katharine Viner, rédactrice en chef du quotidien britannique The Guardian qui a la première mis en perspective ce basculement à la suite de la débâcle de la classe politique britannique lors du Brexit en évoquant « le premier vote majeur dans l’ère de la politique post-vérité ». A propos de la campagne des anti-européens, elle écrivait : « Il s’agissait d’avoir une approche médiatique sur le mode américain. Très tôt, ils ont dit : « Les faits, ça ne fonctionne pas. » Le camp du « Remain » ne pensait qu’aux faits, aux faits, aux faits, aux faits. Ça ne fonctionne tout simplement pas. Vous devez vous connecter émotionnellement avec les électeurs. C’est le succès de Trump. »

      « Les médias sapent les raisons mêmes de leur existence »
      Le discrédit des partis politiques et des médias traditionnels participe de cette logique. Ils ne sont plus jugés pertinents pour décider de l’exactitude des faits. L’avènement de la « post-vérité » en politique accompagne celui des réseaux sociaux comme première source d’information pour des couches de plus en plus importantes de la population. « En chassant le clic facile au détriment de l’exactitude et la véracité, les médias sapent les raisons mêmes de leur existence », écrivait encore Katharine Viner.

      Comment résister ? En mettant à jour les mensonges, les théories du complot, en rétablissant les faits et la vérité, notait récemment The Economist, hebdomadaire britannique des milieux d’affaires. « L’humilité et la reconnaissance d’un certain hubris passé pourraient aussi aider », ajoutait-il.

    • @marielle je ne vois pas comment tu as fait pour avoir cer article payant, mais sinon je trouve ta réflexion inapproriée. Je te vois signaler des articles payant du diplo :)

      Seenthis est un outil de veille qui sert aussi à archiver et retrouver ce qui méritent de l’être, et par ailleurs le temps, même payant comme médiapart ou les jours mérite largement un abonnement et d’être lu et mentionné, certainement plus qu’un diplo à la dérive.

    • Et bien j’ai tout simplement cliqué sur le lien et j’ai eu droit uniquement à 5% de l’article qui me semblait intéressant soit :

      Le terme n’est pas encore entré dans le lexique courant de la langue française, mais pour la vénérable institution du dictionnaire d’Oxford c’est le mot de l’année : post-vérité, « post-truth » en anglais. Inventé par l’auteur américain Ralph Keyes en 2…

      Autant pour moi, je suis sur Ubuntu et il fallait que je désactive Adblock pour lire la suite de l’article ou payer 0.75 euros en 2 clics (super comme procédé) et je remercie Kassem pour en avoir cité une partie.

      L’aperçu des articles du Diplo est un peu plus conséquent et souvent les articles de plus de 6 mois sont disponibles en totalité gratuitement. Personnellement j’aime beaucoup le Diplo, je l’achète régulièrement tous les mois et je trouve les articles de qualité.

      Seenthis est un outil de veille qui sert aussi à archiver et retrouver ce qui méritent de l’être, et par ailleurs le temps, même payant comme médiapart ou les jours mérite largement un abonnement et d’être lu et mentionné, certainement plus qu’un diplo à la dérive.

      Ok pour Seenthis, comme outil de veille et d’archivage. Vous êtes tout à fait libre et en droit de penser que le Diplo est à la dérive. Ce n’est pas mon point de vue et je trouve votre réponse un peu sévère.

      Sinon, lundimatin a également mentionné ce terme :

      – La politique est essentiellement l’art de la manipulation des apparences, du faux-semblant, du stratagème, des jeux à trois bandes, du coup d’État permanent, de la mauvaise foi et de la domination, bref : du mensonge efficace. Quoi de plus logique que d’élire comme président un menteur patenté ? Ceux qui voient dans cette élection le triomphe d’une politique de la « post-vérité » parce que le vainqueur du jour ne s’est jamais soucié de « respecter les faits » tentent lamentablement d’occulter l’évidence que s’il a été élu, c’est précisément parce qu’il incarnait la vérité de la politique, la vérité de son mensonge. Ce qui rend la gauche partout haïssable, c’est de mentir sur le mensonge en faisant de la politique avec des bons sentiments. Chaque fois que la gauche s’en est pris à l’obscénité de Trump, elle n’a donné à entendre que le caractère faux-cul de son propre moralisme. La retenue dont la gauche se prévaut est aussi bien retenue de la vérité, qui éternise le règne du mensonge. C’est ainsi que Trump est devenu, pour certains, le nom de la fin du mensonge. Il leur manque seulement d’avoir lu Gracian, qui disait de l’homme de cour : « Quand son artifice est connu, il raffine sa dissimulation, en se servant de la vérité même pour tromper. Il change de jeu et de batterie pour changer de ruse. Son artifice est de n’en avoir plus. »

      https://lundi.am/LETTRE-A-NOS-COUSINS-D-AMERIQUE

    • America Called #Bullshit on the Cult of Clinton
      https://reason.com/archives/2016/11/20/america-called-bullshit-on-saint-hillary

      The one good thing about Trump’s win? It shows a willingness among Americans to blaspheme against saints and reject the religion of hollow progressiveness.

      If you want to see politics based on emotionalism over reason and a borderline-religious devotion to an iconic figure, forget the Trump Army; look instead to the Cult of #Clinton.

      [...]

      It’s all incredibly revealing. What it points to is a mainstream, Democratic left that is so bereft of ideas and so disconnected from everyday people that it ends up pursuing an utterly substance-free politics of emotion and feeling and doesn’t even realize it’s doing it. They are good, everyone else is bad; they are light itself, everyone else is darkness; and so no self-awareness can exist and no self-criticism can be entertained. Not for even one second, in Heffernan’s words. The Cult of Hillary Clinton is the clearest manifestation yet of the 21st-century problem of life in the political echo chamber.