Réduire le nombre d’avortements, cette étrange obsession | A Contrario
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En ces temps troublés où nos ministres feignent de découvrir l’existence de sites anti-ivg – sites dont l’existence leur a été signalée dès 2010, les yeux dans les yeux et carnet à la main, d’ailleurs je revois Najat Vallaud Belkacem comme si c’était hier, me disant « Ah mais oui vous avez raison, il faut que je dise à mes équipes de cesser de mettre les liens vers ces sites sur nos contenus », sites dont les médias avaient en outre parlé dès 2011 -, bref en ces temps troublés de franche marrade et d’hypocrise récurrente, le nombre d’IVG en France reste un sujet très #OhMonDieuYenABeaucoupKanMême, puisque dans la plupart des articles, reportages, interviews, chroniques et contenus consacrés à l’avortement, on mentionne le nombre annuel d’IVG. Et on a toujours l’air d’en faire un sacré problème.
Le meilleur avortement, c’est celui qu’on a choisi
Qu’on tente d’avoir l’air optimiste en affirmant que le nombre d’IVG se stabilise « autour de 200 000 par an » ou qu’on démontre par A + B qu’au regard de la croissance démographique des 40 dernières années, de l’évolution des modes de vie et des choix d’avorter en cas de grossesse non désirée, on peut en fait considérer que le nombre d’IVG n’augmente pas, on n’échappe jamais à la mention de ce foutu nombre. Et en tâche de fond, comme une inquiétude sourde ou un rêve inaccessible, on sent bien que dans un monde idéal, fait de liberté (de disposer de son corps), d’égalité (salariale et sexuelle par exemple) et de fraternité (notamment avec des poneys mauves aux crinières en barbapapa), on parviendrait enfin à faire baisser le nombre d’IVG.
Car comprenez-vous Madame, le meilleur avortement c’est celui qu’on peut éviter, et c’est Nisand qui le disait. C’est dire si on n’a pas oublié d’être con, en France. Et puis l’avortement, ça reste quand même un échec de la contraception, et ça Madame, c’est une docteure qui le dit alors vous serez gentille de ravaler vos commentaires ironiques.