Rumor

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  • La fracture générationnelle, par Laurent Bonnefoy
    https://www.facebook.com/laurent.jeanne.90/posts/10154624762630528

    Depuis dix jours, on entend bien des choses sur la fracture sociale, raciale, culturelle qu’exprime l’adhésion au projet économique et social « radicalisé » de François Fillon. On ne peut qu’y souscrire et cette faille est effrayante. Mais elle cache une fracture générationnelle qui devrait nous interroger elle aussi. Je ne vais pas faire de jeunisme mais... savoir que les plus de 60 ans ont représenté 45% des électeurs de la primaire (contre moins d’un cinquième de la population) génère chez moi un drôle de malaise. Découvrir que finalement les terribles reculs des droits sociaux sont applaudis et encouragés par ceux qui ne seront que peu (ou même pas du tout !) concernés est une source de désarroi profond. Cette génération n’a-t-elle pas, pendant les Trente Glorieuses, profité d’un système, avant de le pourrir (et notre planète avec !) ? Ne bénéficie-t-elle pas d’une retraite fréquemment confortable, qu’elle a pu prendre à 60 ans ? N’est-ce pas elle qui coute aujourd’hui un bras à la sécu ?
    C’est d’autant plus triste de le constater quand on comprend que les recettes proposées par leurs héros du moment sont celles d’un autre temps, négligeant totalement de nous parler d’avenir, d’écologie, de réfléchir aux effets de l’automatisation sur les emplois ou de penser aux impératifs de la solidarité internationale.
    Certes, cet égoïsme générationnel (pas partagé par tous, évidemment) est difficile à dénoncer car nos p’tits vieux, on les aime bien !
    On m’objectera que les « jeunes » ne valent pas mieux (racistes eux aussi, égoïstes !) et surtout apathiques dès qu’il s’agit de politique. C’est là une raison de plus d’être pessimiste mais aussi d’en vouloir à nos « vieux », grands élus souvent, qui ont aussi pourri les institutions et brisé tout espoir dans le changement.