Année noire pour la Grande Barrière de corail
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Dans sa partie nord, le joyau australien a perdu 67 % de ses coraux sous l’effet du réchauffement des eaux.
L’année 2016 s’est avérée catastrophique pour la Grande Barrière de corail, au large de l’Etat du Queensland, dans le nord-est de l’Australie. En mars et avril, elle a été victime du pire épisode de blanchissement de coraux jamais enregistré. Un phénomène provoqué par la hausse de la température de l’eau. Les scientifiques étaient peu optimistes, mais espéraient que des coraux pourraient s’en remettre et survivre. On sait désormais que la partie nord de la Grande Barrière a été dévastée sur 700 kilomètres : elle a perdu en moyenne 67 % de ses coraux en quelques mois, selon le Centre d’excellence pour les études sur les récifs coralliens de l’université James-Cook dans le Queensland.
La Grande Barrière de corail attire jusqu’à 2 millions de touristes par an et rapporte environ 5 milliards de dollars australiens (3,5 milliards d’euros) chaque année. L’Australie s’est engagée en 2015 à protéger ce joyau dans un plan qui prévoit toute une série d’actions d’ici à 2050. Plus de 2 milliards de dollars devraient être investis avant 2025, notamment pour améliorer la qualité de l’eau. Mais cela ne satisfait pas les scientifiques et les ONG.
Ils reprochent à ce plan de ne pas répondre à la première menace pesant sur la Grande Barrière : le changement climatique. « Nous pensons qu’un plan crédible doit d’abord s’attaquer au réchauffement climatique. Cela commence par une interdiction des mines de charbon », a déclaré Shani Tager, de Greenpeace. Mais l’Australie, deuxième exportateur mondial de charbon, continue de défendre la plus polluante des énergies fossiles. Canberra devrait exposer son plan à l’Unesco, jeudi 1er décembre, pour informer l’agence onusienne des progrès réalisés. En juillet 2015, la Grande Barrière de corail avait évité de justesse un classement dans le « patrimoine en péril » de l’Unesco. Mais c’était avant cette année noire.