Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Nina Yargekov et Angelo Rinaldi #manterrupting
    ▻https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-des-ecrivains/nina-yargekov-et-angelo-rinaldi



    Hier soir, en voiture, rentrant du bled en chef, on Ă©coute France Culture. On a arrĂȘtĂ© France Inter depuis longtemps

    LĂ , c’est l’heure du Temps des Ă©crivains, Ă©mission jamais Ă©coutĂ©e, parce qu’ordinairement nous faisons autre chose.
    Il y a un vieux bonhomme, assez intĂ©ressant, qui parle de son livre en de longues phrases parfois un peu sentencieuses, mais ça va. La pensĂ©e de l’écrivain se dĂ©roule, parfois relancĂ©e par le gars qui tient le crachoir.

    Arrive le tour de l’écrivaine, quelqu’un de trĂšs intĂ©ressant, avec des choix et des pensĂ©es assez radicaux, qui raconte son roman sur le questionnement de l’identitĂ©, les doubles nationalitĂ©s, doubles perceptions et double langage. Et lĂ , alors qu’elle est en train d’expliquer son choix d’utiliser la deuxiĂšme personne du pluriel, paf, elle est brutalement coupĂ©e par le geĂŽlier qui part sur une comparaison avec un autre auteur, sans rien apporter au rĂ©cit de l’autrice et en nous empĂȘchant dĂ©finitivement de connaitre le fond de la pensĂ©e de la femme. Nous sommes carrĂ©ment gĂȘnĂ©s et surpris de cette interruption qui tranche avec le cĂŽtĂ© assez coulĂ© des interventions jusqu’alors, un peu comme quand un vieil oncle bourrĂ© coupe le discours de l’ami du mariĂ© pour balancer une blague de cul !

    Bon, on se dit que c’est juste que l’intervieweur s’est un peu plantĂ©, pas grave. Et paf, il remet ça assez rapidement aprĂšs, coupant de nouveau le fil de la pensĂ©e de l’autrice, nous privant de sa conclusion. Ça fait vachement malotru et surtout, rien Ă  voir avec la maniĂšre dont Ă©tait servie la parole du premier intervenant que nous trouvions tout de mĂȘme moins prenant.
    Ensuite, il enchaine direct avec une question pour le vieux du dĂ©but, alors qu’on est dans sa partie Ă  elle et que dans sa partie Ă  lui, paf, on ne savait mĂȘme pas qu’il y avait quelqu’un d’autre en plateau, jamais interpelĂ©e, rien.
    La nana finit par reprendre la main et rebelote, coupĂ©e vite fait par une question tellement interminable qu’on a l’impression que c’est le journaliste qui est interviewĂ© et que bien avant la moitiĂ© de son dĂ©roulĂ©, on a dĂ©jĂ  oubliĂ© le dĂ©but et clac, il finit la question-fleuve en s’adressant au vieux.

    Au final, trĂšs Ă©nervĂ©s, on se rend compte que le temps de parole de la femme a toujours Ă©tĂ© trĂšs contraint, trĂšs heurtĂ© et systĂ©matiquement interrompu, qu’elle n’a jamais pu arriver au bout d’une idĂ©e et que les seules idĂ©es qui ont Ă©tĂ© retenues Ă©taient celles qui Ă©taient validĂ©es par les deux bonshommes.

    À la fin, je suis tellement Ă©nervĂ©e que je dis : « il est tellement con, ce journaliste, qu’il pourrait ĂȘtre Ono dit Biot »

    Fine intuition confirmĂ©e ce matin sur le site de l’émission !