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  • [Soulèvements] La révolte n’est pas une expo d’art
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    https://paris-luttes.info/soulevements-la-revolte-n-est-pas-7276

    Depuis le 18 octobre, et jusqu’au 15 janvier 2017, avec l’expo « Soulèvements », la bourgeoisie parisienne se donne des frissons au Jeu de Paume, centre d’art institutionnel subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication ainsi que par des mécènes privés plutôt fortunés et pas tellement connus pour leurs désirs de renverser le système capitaliste (la banque Neuflize OBC et l’entreprise d’horlogerie de luxe Jaeger-LeCoultre).

    #art #bourgeoisie #soulèvements

    • L’approximation politique de l’exposition est cependant révélée dès le départ par l’image de couverture du catalogue : alors que pratiquement toutes les images « politiques » présentées font partie du spectre « de gauche », la photo de couverture est prise du côté réactionnaire puisqu’on y voit des émeutiers unionistes, favorables à la présence du pouvoir britannique en Irlande du Nord... Bonjour la confusion des genres, mais il faut croire que ce qui a compté avant tout, c’est le swag des lanceurs de pierres plus que leurs objectifs politiques. C’est d’ailleurs confirmé explicitement par Georges Didi-Huberman dans une interview à RFI : « ils sont d’une beauté extraordinaire ». Ha bah dans ce cas...

      C’est curieux, je me tenais un semblable discours en visitant cette exposition ( https://seenthis.net/messages/541005 ) je oyais bien qu’il y avait récupération esthétique, mais je ne trouvais pas le flagrant délit de contresens, à part, par exemple, de trouver une pilote de numéros de Tiqqun sous cloche comme des fétiches. Mais cet exemple des lanceurs de pierres irlandais est remarquable.

      Quelle déception pour moi de la part d’un tel penseur, Didi-Huberman, quand même !

    • D’accord avec cette critique politique de l’expo.
      Mais les artistes ont de quoi l’avoir mauvaise aussi, qu’un historien « de l’art » instrumentalise ainsi les œuvres exposées pour servir d’abord et avant son propre discours. Il tartine ses théories en gros pavés partout sur le mur, comme si les œuvres en question n’étaient pas capables de parler toutes seules...
      Il suffisait d’ailleurs d’entendre la promo de l’expo à la radio pour comprendre. L’argument phare, ce n’était même pas un résumé clair et succinct de ce que l’expo entend dire des « soulèvements » (sans doute parce qu’elle n’en dit pas grand chose d’autre effectivement que « c’est d’une beauté extraordinaire »...). C’était : « Didi-Huberman fait son expo ». Autrement dit le Commissaire prime sur les œuvres, sur les artistes, sur le contenu.
      Donc : le commissaire fait sa promo perso. Le jeu de paume s’occupe du marketing. Les médias, à ce que j’en ai vu, ont du mal à exprimer leurs réserves. Si bien qu’on est pas mal à s’être fait avoir.
      Taguer leurs affiches dans ce contexte, je trouve que c’est presque leur faire trop d’honneur.