• "Le véritable coût de l’immigration" : reportage sur la réalité de l’immigration en France

    L’idée dominante veut que les immigrés soient coupables de notre déficit budgétaire. Ils n’apporteraient rien, ou pas grand-chose, à notre économie, mais recevraient beaucoup de la part de l’Etat.

    Cette enquête bouscule les idées reçues sur les immigrés, à travers le parcours de Yazan, un jeune demandeur d’asile syrien ; Milli, une consultante péruvienne ; Mohamed, un médecin venu du Maroc ; Christian, un chef d’entreprise camerounais ; et Julia, une Polonaise arrivée par amour en France.

    https://www.youtube.com/watch?v=hNNqzwDGZCw

    #économie #coût #asile #migrations #réfugiés #préjugés #immigration #France #documentaire #film

    • Les comptes de l’immigration

      C’est une tendance dans le documentaire de société  : déconstruire les discours fallacieux, les données erronées qui alimentent les clichés et les préjugés, en s’appuyant sur les études des universitaires. Dans ce registre, on se souvient notamment de l’excellent travail mené par Christophe Nick, Gilles Cayatte et John Paul Lepers visant à démontrer qu’il n’existe aucun lien entre criminalité et immigration (Immigration et délinquance, l’enquête qui dérange, 2014). C’est dans cette même démarche de «  casser la machine à fantasmes  » que Martine Delumeau, à qui l’on doit entre autres Les Gueules de l’emploi (2001), sur la discrimination au travail, ou Travailler, c’est trop dur (2002) s’inscrit dans ce documentaire consacré au coût de l’immigration.

      http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/10/13/les-comptes-de-l-immigration_4788262_1655027.html

    • Et voilà, un petit travail de transcription des passages qui me semblaient intéressants...

      François HERAN, démographe :
      « Les plus pauvres ne migrent pas, ce sont les gens qui atteignent… qui commencent à atteindre un certain niveau de prospérité économique, qui ont les moyens de migrer, car pour migrer il faut avoir des moyens, il faut être informé, il faut avoir une idée un peu du monde, il faut avoir des contacts. Et les plus pauvres n’ont pas les contacts et les moyens nécessaires »

      Yannick IMBERT, Directeur de l’Office français d’immigration et d’intégration :
      « Les aides en France sont conditionnées par des questions de régularité du séjour, par des conditions de durée de séjour en France et par un certain nombre de critères qui sont appliqués à d’autres franges de la population française. Donc il n’y a pas une attraction supposée des dispositifs d’aide et d’allocation vis-à-vis de la population immigrée ».

      Xavier CHOJNICKI, économiste (Université de Lille) :
      « Les immigrés se retrouvent en règle générale surreprésentés dans un certain nombre de prestations, en particulier en matière de chômage, d’aide sociale, d’aide à la famille. Donc les immigrés sont surreprésentés dans les risques pour lesquels on dépense finalement le moins. C’est-à-dire hors santé et hors dépenses de retraite, qui représentent pas loin de 80% du total de la dépense de protection sociale en France »

      Ceci tout simplement parce que les immigrés sont jeunes et plutôt en bonne santé. Et quand ils travaillent, ils cotisent et de ce fait ils apportent leur part à notre économie.

      Si l’on calcule la différence entre ce que les immigrés versent en cotisations et en impôts et ce qu’ils reçoivent en prestations sociales, quel sera le résultat ?

      Jean-Christophe DUMONT, chef de la Division des migrations internationales, OCDE :
      « Dans la plupart des pays de l’OCDE, la contribution fiscale nette directe est positive pour les ménages immigrés (ménages dans lesquelles il y a au moins une personne immigrée). Elle est légèrement moins positive que pour les natifs. Ceci est dû au fait que les ménages immigrés contribuent moins au système mais pas au fait qu’ils reçoivent plus de prestations sociales. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, l’immigration contribue positivement ou négativement aux finances publiques, mais toujours de façon marginale. Cela représente en général moins d’un ½ point de PIL »

      Consommation :
      Les immigrés tout comme les natifs paient des taxes indirectes comme la TVA à chaque fois qu’ils achètent des produits ou des services. Les marques en profient aussi, en développant des produits dits « ethniques », qui coûtent en moyenne 10 à 20% plus cher.
      En 2005, les ménages immigrés ont versé près de 18,5 mia d’euros de taxes sur la consommation.

      François HERAN :
      « Les immigrés sont comme le reste de la population, nous coûtons à la société quand nous sommes enfants, nous rapportons quand nous travaillons et que nous cotisons, nous coûtons à nouveau quand nous sommes âgés. Tout cela dépend du cycle de vie »

      François HERAN :
      « Il y a à peu près 200’000 entrées en France qui sont accordées officiellement à des migrants non-européens. L’immense majorité des motifs sont des motifs qui ne sont pas économiques. La migration de travail représente maximum 10’000 personnes. Tout le reste c’est la migration estudiantine, la migration familiale (au sens du regroupement familial), les conjoints de Français, car toute personne a le droit d’épouser un étranger, et il y a enfin la migration d’asile. La majorité des migrants viennent parce qu’ils ont le droit ».

      Sur l’année 2010, 25’000 entreprises ont été créées par des immigrés, soit 7% de l’ensemble de la création.

      17,5% des femmes immigrées sont à la recherche d’un emploi, contre 9,7% pour les natives.
      De nombreux freins existent et expliquent la difficulté d’intégration de la population immigrée sur le marché du travail. C’est le revers de la médaille. La discrimination, mais aussi la reconnaissance des qualifications posent problème. Souvent, les immigrés sont obligés de repasser tout ou partie de leur diplôme, ce qui peut prendre plusieurs années.

      Entre 1931 et 1936, 140’000 il y a eu 140’000 expulsions : des mineurs et leurs familles furent renvoyés en Pologne, sur ordre des gouvernements successifs. Ces rapatriements étaient pris en charge par les compagnies minières, la crise économique faisait rage et ces travailleurs étaient vus comme les concurrents des Français. Des décennies plus tard, à la fin des années 1970, le gouvernement cherchera à réduire lui-aussi le nombre d’immigrés installés sur notre territoire, cela prendra la forme d’une incitation financière de 1000 francs d’aide au retour ou d’accord avec les anciennes colonies.
      → dans le documentaire on explique après ce qui peut se résumer en : « on pensait importer des bras, ce sont des personnes qui sont arrivées en fin de compte » (qui s’installent, notamment…).
      #François_Héran