Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Don d’organes : on vous prive de l’usage de votre #corps ! [Replay] | Contrepoints
    ▻https://www.contrepoints.org/2016/12/29/203219-don-dorganes-la-collecte-plus-efficace


    Des questions d’#Ă©thique cruciales qui n’ont — bien sĂ»r — fait l’objet d’aucun #dĂ©bat public, le tout dans un contexte global de #marchandisation de la #santĂ© et d’#inĂ©galitĂ©s croissantes dans l’accĂšs aux soins.

    Les #organes sont assimilĂ©s Ă  des biens recyclables allant d’un donneur Ă  un ou plusieurs receveurs par l’intermĂ©diaire des institutions. La sauvegarde des organes en bonne santĂ© se fait de force, Ă  coup de lois (interdiction de fumer, de boire, de manger mal
). Puis, en fin de vie, le porteur d’organe, dit citoyen, se transforme en ressource potentielle au #profit de l’ensemble social sur un marchĂ© qui dysfonctionnerait.

    Dans ce contexte, se pose la question difficile des familles et de la gestion de l’accompagnement des mourants. Si les organes peuvent ĂȘtre prĂ©levĂ©s sans consentement prĂ©alable, dans quelles conditions se passera la fin de vie des donneurs dĂ©signĂ©s ? Pourront-ils toujours ĂȘtre entourĂ©s de leurs proches jusqu’au bout ou s’éteindront-ils seuls dans une salle d’opĂ©ration ?

    Appliquer strictement cet amendement sans dĂ©stabiliser l’équilibre de confiance dĂ©jĂ  bien fragile, aprĂšs toutes les affaires (sang contaminĂ©, implant
) que l’on connait, entre la #sociĂ©tĂ© et les acteurs de la #mĂ©decine semble impossible.

    Quant au bĂ©nĂ©fice de la mesure, rien n’indique aujourd’hui que le nombre d’inscriptions dans le registre des refus n’explosera pas dans le futur limitant les bĂ©nĂ©fices escomptĂ©s. Par contre, il est Ă©vident que le gain de cette mesure dĂ©pendra surtout des critĂšres de dĂ©finition du type de patients admissibles et que plus ils seront larges, plus ils seront importants, estompant la distinction entre donneur #mort et en train de mourir.

    Et de lĂ  il pourrait ĂȘtre trĂšs facile de favoriser la survenue rapide de l’arrĂȘt cardiaque au profit d’un prĂ©lĂšvement d’organe ou encore abandonner tout simplement la « dead donor rule » (la rĂšgle du donneur mort). Les coĂ»ts psychiques pour les soignants, qui vont devoir endosser la responsabilitĂ© de trancher entre les intĂ©rĂȘts d’un donneur en fin de vie et ceux de receveurs potentiels Ă  sauver, vont ĂȘtre Ă©normes.

    Quel impact tout ceci pourrait avoir sur les soins donnĂ©s et l’apprĂ©hension de fin de vie des patients ? Est-il acceptable de sacrifier une vie au profit d’une autre, remplacer une mort spontanĂ©e par une autre intentionnelle dans une logique purement utilitariste ? Ce n’est pas certain mais, pourtant, on constate que dans quelques pays cela le devient.