Don dâorganes : on vous prive de lâusage de votre #corps ! [Replay] | Contrepoints
â»https://www.contrepoints.org/2016/12/29/203219-don-dorganes-la-collecte-plus-efficace
Des questions dâ#Ă©thique cruciales qui nâont — bien sĂ»r — fait lâobjet dâaucun #dĂ©bat public, le tout dans un contexte global de #marchandisation de la #santĂ© et dâ#inĂ©galitĂ©s croissantes dans lâaccĂšs aux soins.
Les #organes sont assimilĂ©s Ă des biens recyclables allant dâun donneur Ă un ou plusieurs receveurs par lâintermĂ©diaire des institutions. La sauvegarde des organes en bonne santĂ© se fait de force, Ă coup de lois (interdiction de fumer, de boire, de manger malâŠ). Puis, en fin de vie, le porteur dâorgane, dit citoyen, se transforme en ressource potentielle au #profit de lâensemble social sur un marchĂ© qui dysfonctionnerait.
Dans ce contexte, se pose la question difficile des familles et de la gestion de lâaccompagnement des mourants. Si les organes peuvent ĂȘtre prĂ©levĂ©s sans consentement prĂ©alable, dans quelles conditions se passera la fin de vie des donneurs dĂ©signĂ©s ? Pourront-ils toujours ĂȘtre entourĂ©s de leurs proches jusquâau bout ou sâĂ©teindront-ils seuls dans une salle dâopĂ©ration ?
Appliquer strictement cet amendement sans dĂ©stabiliser lâĂ©quilibre de confiance dĂ©jĂ bien fragile, aprĂšs toutes les affaires (sang contaminĂ©, implantâŠ) que lâon connait, entre la #sociĂ©tĂ© et les acteurs de la #mĂ©decine semble impossible.
Quant au bĂ©nĂ©fice de la mesure, rien nâindique aujourdâhui que le nombre dâinscriptions dans le registre des refus nâexplosera pas dans le futur limitant les bĂ©nĂ©fices escomptĂ©s. Par contre, il est Ă©vident que le gain de cette mesure dĂ©pendra surtout des critĂšres de dĂ©finition du type de patients admissibles et que plus ils seront larges, plus ils seront importants, estompant la distinction entre donneur #mort et en train de mourir.
Et de lĂ il pourrait ĂȘtre trĂšs facile de favoriser la survenue rapide de lâarrĂȘt cardiaque au profit dâun prĂ©lĂšvement dâorgane ou encore abandonner tout simplement la « dead donor rule » (la rĂšgle du donneur mort). Les coĂ»ts psychiques pour les soignants, qui vont devoir endosser la responsabilitĂ© de trancher entre les intĂ©rĂȘts dâun donneur en fin de vie et ceux de receveurs potentiels Ă sauver, vont ĂȘtre Ă©normes.
Quel impact tout ceci pourrait avoir sur les soins donnĂ©s et lâapprĂ©hension de fin de vie des patients ? Est-il acceptable de sacrifier une vie au profit dâune autre, remplacer une mort spontanĂ©e par une autre intentionnelle dans une logique purement utilitariste ? Ce nâest pas certain mais, pourtant, on constate que dans quelques pays cela le devient.