LaHorde

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  • L’amour à 3, Soral, Zemmour, De Benoist
    http://lahorde.samizdat.net/2017/01/05/lamour-a-3-soral-zemmour-de-benoist

    Lu sur la Rotative.info, une interview par le journal en ligne Haro ! de Nicolas Bonanni, auteur du #livre « L’amour à trois, Soral, Zemmour, De Benoist ». « Vous connaissez #Alain_Soral et #Eric_Zemmour. Mais les avez-vous lu ? Et savez-vous qui est #Alain_de_Benoist ? Non ? Ce n’est pas grave. Oui ? Cet article est fait pour [&hellip

    #Repères #antifa

    • Dans L’amour à trois, tu expliques que la critique du capitalisme par Zemmour, Soral et de Benoist n’est que théorie, ou mauvaise foi. Est-ce que ces idéologues ont modifié les rapports triangulaires entre économie, valeurs de gauche et valeurs de droite ?
      Le capitalisme a brisé mille liens qui liaient les hommes les uns aux autres, et à leur environnement, pour les remplacer par des liens monétaires. Ce qu’on attendait hier de la solidarité familiale, amicale ou de voisinage, on l’attend de plus en plus des services marchands – éventuellement des services publics. Converties aux valeurs du capitalisme, assimilant libéralisme et liberté, la sociale démocratie comme la droite libérale ont pour unique programme de demander au capitalisme de tenir ses promesses et d’achever de briser tous les liens.
      La droite anti-libérale, celle du trio, porte un discours critique du capitalisme, ou du moins de certaines de ses facettes. Mais c’est avant tout un discours moral, éthique et romantique, une critique des « valeurs » du capitalisme qui déracine le hommes. Ils proposent essentiellement d’en revenir au stade « d’avant », ou à ce qu’ils nous présentent comme le stade d’avant – avec toutes les mythifications nécessaires. Avant le capitalisme, avant la modernité, quand les hommes étaient enracinés, pris dans des structures sociales organiques hiérarchiques stables. Hélas (ou heureusement), comme on ne revient jamais en arrière, je pense que la seule conséquence de leur activisme peut être d’ajouter l’aliénation nationaliste ou religieuse à l’aliénation capitaliste ; les tensions identitaires, racistes et sexistes à l’exploitation capitaliste. Ils n’ont rien modifié, seulement mis au goût du jour la critique de droite du capitalisme, qui existe depuis un siècle et demi et qui était traditionnellement portée par les aristocrates et l’Eglise.
      En dehors de la droite anti-libérale, de la droite libérale et de la gauche libérale, il reste un espace pour une gauche révolutionnaire, qui couplerait critique sociale et critique culturelle, critique de l’exploitation et de l’aliénation. Une critique du capitalisme qui renoue avec les expériences des anarchistes espagnols, des situationnistes, des briseurs de machines du XIXème siècle. À mon avis, cela implique de sortir du techno-progressisme obligatoire (« on n’arrête pas le progrès »), de s’intéresser aux expériences concrètes et marginales (les squats, la simplicité volontaire...) ainsi qu’aux expériences pré-capitalistes ou non-européennes au lieu de réclamer systématiquement plus d’Etat contre le capitalisme. Cela implique également de porter clairement une pensée libertaire qui ne soit pas libérale. Et de sortir des ghettos militants, et d’appuyer tout effort politique sur les préoccupations populaires (trop souvent caricaturées en « trucs de beaufs »).