Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • 18. Politique : Les « antisystèmes » au service des dominants et du capital
    http://www.alternativelibertaire.org/?Politique-Les-antisystemes-au

    La recette ? Capitaliser sur la #détestation largement répandue dans la population « des élites » ou de « la caste », et pointer la #corruption des dirigeants. On peut partager ces avis, mais cette critique (superficielle) du système politique s’accompagne souvent de messages nauséabonds à l’égard des immigré.es ou des musulmans et musulmanes, des fonctionnaires et des intellectuel.les, des salarié.es privé.es d’emploi ou au RSA, tous et toutes considéré.es comme des parasites. Il s’agit aussi de « donner un grand coup de pied dans la fourmilière », de « briser les tabous », de combattre « le politiquement correct » et « la pensée unique » : des éléments de langage galvaudés pour véhiculer un programme #réactionnaire.

    Bien sûr, se proclamer #antisystème n’est, dans le cas des individus mentionnés, que pur jeu verbal. Quand ceux qui s’en réclament ne sont pas des politiciens traînant dans les couloirs des assemblées depuis des décennies, comme Fillon (lire aussi page 4) ou Mélenchon, on est face à des hommes d’affaires à la fortune acquise de façon douteuse, comme Trump. L’homme d’affaires et Président élu des États-Unis, qui entrera en fonction le 20 janvier, serait en effet, selon Forbes, à la tête d’une fortune de 3,7 milliards de dollars, ce qui en ferait la 324e fortune mondiale. Il a pourtant réussi à glaner des voix dans les classes populaires blanches américaines, à la faveur d’une rhétorique qui promettait de mettre à bas l’establishment, mais aussi au moyen de saillies racistes et sexistes. Et il faut reconnaître que la candidate malheureuse, Hillary Clinton, fait partie du sérail, et qu’elle apparaissait avec raison comme la candidate de Wall Street.

    • Les antisystèmes critiquent ainsi beaucoup les hommes politiques installés, y compris quand ils sont eux-mêmes des hommes politiques installés, mais ne soumettent jamais ce système à une critique de fond. Et pour cause : ils ont généralement pour objectif de s’emparer dudit pouvoir, éventuellement en accentuant davantage le côté antidémocratique de celui-ci par une personnalisation accrue. Ils défendent l’idée que les mauvaises personnes sont au pouvoir, et non que les institutions sont dans leurs fondements non démocratiques, vouées à générer de la corruption et à mettre les élus en état d’apesanteur par rapport aux classes populaires. Ils laissent penser que, s’ils étaient élus, tout marcherait pour le mieux, moyennant éventuellement un ravalement de façade du régime politique (passage à la VIe République par exemple).

      De même, sur le versant économique, les antisystèmes ne pointent jamais le véritable responsable de la crise et de la pauvreté : le capitalisme. Quelques-uns feront semblant de promouvoir la redistribution des richesses, critiqueront les aspects les plus libéraux du capitalisme, d’autres prétendront au contraire pousser ces aspects à leur paroxysme dans une approche résolument individualiste et antiétatiste, mais aucun (pas même ceux de gauche) ne met en avant les antagonismes de classes dans la société et la nécessité d’exproprier les possédants.

      Et c’est bien le problème dans cette période électorale majeure : perdre son temps dans des débats abscons en oubliant que le principal objectif est de combattre la logique capitaliste.