• La France, par ailleurs, mélange les registres d’action puisque les individus figurant sur ces listes seraient visés aussi bien par des militaires que par des agents du renseignement dans des missions encore plus opaques, qualifiées elles-mêmes d’opérations homicides (dénommées de manière singulière « homo »). Tout cela ne fait qu’ajouter de la confusion à une situation qui, au contraire, mériterait d’être clarifiée.

    Si le recours systématique à ce type de mesures a eu des résultats limités pour d’autres pays, pourquoi en irait-il autrement pour la France ? Et seconde interrogation : vit-on dans un environnement plus sûr depuis que ces frappes ont été décidées ? Tant sur le plan des principes que sur celui de l’efficacité, nous sommes dans une zone grise du droit et de la décision politique. S’ajoute une autre confusion importante entre la volonté de punir des personnes ayant commis des attentats en France et la volonté d’éliminer des personnes qui vont commettre des attentats : la logique, en effet, n’est pas la même.

    http://www.lepoint.fr/politique/assassinats-cibles-la-raison-d-etat-justifie-t-elle-la-negation-du-droit-17-