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NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • La peine de Chelsea Manning commuée par Barack Obama

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/17/la-peine-de-chelsea-manning-commuee-par-barack-obama_5064344_3222.html

    La lanceuse d’alerte, qui purge une peine de trente-cinq ans de prison, sera libre en mai.

    Chelsea Manning, née de sexe masculin sous le nom de Bradley Manning, avait notamment été condamnée pour avoir copié, puis transmis à WikiLeaks des rapports de l’armée américaine en Afghanistan et en Irak. Des documents qui montraient notamment l’ampleur des dégâts subis par les civils irakiens durant l’occupation américaine, et qui avaient été largement couverts par la presse internationale, dont Le Monde. Elle avait également fourni à WikiLeaks la vidéo dite « Meurtre collatéral », montrant le pilote d’un hélicoptère de combat américain ouvrant le feu sur des civils désarmés dans une banlieue de Bagdad.

    Dénoncée par un hackeur auprès duquel elle avait évoqué avoir transmis les documents, Chelsea Manning avait été arrêtée en juin 2010, détenue au secret, puis jugée par une cour martiale, qui l’a condamnée en 2013 à trente-cinq ans de prison. Chelsea Manning, qui a plaidé coupable, était visé par plusieurs chefs d’accusation, notamment d’espionnage et de collusion avec l’ennemi. Si le second n’a finalement pas été retenu, elle a bien été condamnée en vertu de l’Espionage Act, une loi de 1917, qui lui a valu la plus longue peine de prison jamais infligée à un lanceur d’alerte.

    Détenue à l’isolement dans la prison militaire de Fort Leavenworth (Kansas), dans des conditions que ses défenseurs jugent insupportables en raison de sa fragilité psychologique, Chelsea Manning a engagé une procédure de changement de sexe, longtemps refusée par l’armée. Elle a tenté à deux reprises de se suicider depuis son incarcération, une première fois en juillet 2016, puis une seconde fois en octobre, lorsqu’elle était à l’isolement pour la punir de sa première tentative de suicide. Saisi de son dossier, le rapporteur des Nations unies sur la torture a considéré que ses conditions de détention étaient « cruelles, inhumaines et dégradantes, à la limite de la torture ».

    Peu après l’annonce de la Maison blanche, WikiLeaks s’est félicité de la libération prochaine de Chelsea Manning, évoquant une « victoire ». Mais cette victoire pourrait avoir des conséquences complexes pour l’organisation : son fondateur Julian Assange, qui vit depuis plusieurs années dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour échapper à une extradition vers la Suède dans une affaire de viol présumé, a promis ce 12 janvier que « si Obama accorde sa clémence à Manning, Assange acceptera d’être extradé vers les Etats-Unis malgré le caractère clairement anticonstitutionnel du dossier monté par le département de la justice ». Une enquête est toujours ouverte contre lui aux Etats-Unis lui pour publication de documents secret-défense.