• Emmanuel Macron : « Faire de la destitution d’Assad un préalable à tout a été une erreur »
    LE MONDE | 24.01.2017 à 03h52 • Mis à jour le 24.01.2017 à 07h52 | Par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/01/24/emmanuel-macron-faire-de-la-destitution-d-assad-un-prealable-a-tout-a-ete-un

    Arrivé en début de soirée à Beyrouth, le candidat à la présidentielle a donné une conférence à l’Ecole supérieure des affaires (ESA), un établissement de management français implanté en surplomb de la corniche. Face à un public d’environ 400 personnes, composé d’expatriés, d’étudiants libanais et de binationaux, le fondateur du mouvement En marche ! a vanté les mérites de la « révolution économique et sociale », qu’il espère conduire en cas de victoire au scrutin du printemps.

    Mais Proche-Orient oblige, l’ancien locataire de Bercy s’est aussi aventuré sur des terrains qui lui sont moins familiers, la crise syrienne et le conflit israélo-palestinien, revendiquant en matière de diplomatie « une filiation gaullo-mitterrandienne ».

    (...) Rejet du boycott d’Israël

    Sur la question israélo-palestinienne, M. Macron s’est placé en revanche dans la droite ligne de l’actuel hôte de l’Elysée. Soutien à la solution à deux Etats, mais refus de toute pression effective sur Israël. Il a ainsi réitéré son rejet du BDS (boycottage, désinvestissement, sanctions), un mouvement international, qui appelle à sanctionner l’Etat juif aussi longtemps que se poursuit l’occupation des territoires palestiniens. « Le boycott d’Israël a été condamné par la France et il n’est pas question de revenir là-dessus », a dit le candidat, en référence à un arrêt de la Cour de cassation, en 2015, qui a rendu ce mot d’ordre illégal. Des juristes avaient estimé à l’époque que cette décision contrevenait à la liberté d’expression.

    M. Macron a aussi refusé de s’exprimer sur l’idée d’une reconnaissance de l’Etat de Palestine, avant même la conclusion d’un accord de paix. Cette mesure, conçue comme un moyen de préserver la solution à deux Etats, menacée par la colonisation juive en Cisjordanie, avait été adoptée en 2014 par l’Assemblée nationale. Bien que le Parti socialiste fût à l’initiative de ce vote, d’une portée purement symbolique, M. Hollande a pour l’instant refusé de le traduire en acte.