• Une éducatrice mise à pied pour avoir critiqué les conditions d’accueil des mineurs étrangers - Le Parisien
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    Elle ne regrette rien de ses propos et ne « comprend pas » les foudres qu’ils lui ont valu. Ibtissam Bouchaara, déléguée syndicale et éducatrice spécialisée auprès de l’association d’aide à l’enfance « la Sauvegarde de la Marne » à Reims, s’est vu signifier sa mise à pied ce lundi, et risque un licenciement pour faute grave. Son tort ? Avoir dénoncé dans les médias les conditions d’accueil des mineurs isolés étrangers dans un foyer d’hébergement géré en partie par son employeur dans la ville voisine de Châlons-en-Champagne (Marne), et dans lequel un jeune Malien s’est donné la mort le 9 janvier dernier.

    Contactée ce lundi par Le Parisien, l’éducatrice est encore sous le choc et peine à trouver ses mots. Elle qui travaille pour « La Sauvegarde » depuis plus de quinze ans n’en revient pas d’être mise en cause par sa direction. Élue déléguée syndicale le 19 décembre dernier, Ibtissam s’est rendue dans le foyer d’hébergement « Bellevue » de Châlons-en-Champagne quatre jours plus tard, pour y observer les conditions de travail de ses collègues.

    « Quand j’ai visité la structure, plusieurs choses m’ont choquée. Des effectifs, pas très réglementaires, avec seulement quatre éducateurs pour 73 gamins », détaille-t-elle. Sur les 73 mineurs étrangers, environ la moitié ont un statut avéré de « mineur isolé », tandis que les autres sont encore en attente d’évaluation. Autre surprise : avec ces mineurs cohabitent selon elle avec des dizaines d’adultes en situation de précarité, ce qui porte le nombre total de résidents à 150. Enfin, à 18 heures, les équipes de « La Sauvegarde » quittent les lieux, effectuant une prise en charge de jour uniquement. Ne reste alors qu’un simple concierge pour surveiller tout le bâtiment.