• « En prenant le pouvoir, les religieux lui avaient volé ses repères. Il y avait d’abord ce voile qui lui écrasait la mise en plis. Mais aussi toutes ces rues qui avaient changé de nom. Sur les plaques en métal bleu et blanc, place aux ayatollahs, aux martyrs de la guerre Iran-Irak… C’est à cette époque que sa mémoire, pourtant si bonne, devint sélective. Pour elle, l’avenue Pasdaran (les fameux Gardiens de la révolution) allait toujours rester l’avenue Sultanat Abbad : un long ruban de bitume qui file vers les quartiers huppés du nord de la capitale et qui croise, à la perpendiculaire, l’impasse abritant votre maison » (p.60)

    Lu dans Delphine MINOUI, « Je vous écris de Téhéran », Seuil, 2015.
    Un livre que j’ai adoré, par ailleurs.

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