RastaPopoulos

Développeur non-durable.

  • Darwin, darwinisme social, et eugénisme, Diane B. Paul, 2003
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/02/07/eugenic-paul-fr
    chez @tranbert

    Il ne fait aucun doute que nombre de vulgarisateurs se sont trompés sur Darwin. (Les propres ambiguïtés de Darwin, ses hésitations et ses louvoiements l’expliquent aisément.) Certains pourraient bien ne pas l’avoir lu. Cela pourrait également être vrai de Marx, de Freud et de maints autres penseurs importants. Mais la puissance collective d’une théorie n’a jamais dépendu d’une compréhension correcte et détaillée de la part de ses interprètes. Dans certains contextes, le discours darwinien, portant sur la lutte et la sélection, a conféré une nouvelle crédibilité à de vieilles idées sur la concurrence, la race et le genre. En Allemagne, comme l’affirme l’historien Richard Evans, ce que les Nazis ont retiré de Darwin n’était pas un corpus d’idées cohérent ou une idéologie évoluée mais un langage. La rhétorique associée à la variante nazie du darwinisme social fut efficace pour justifier les politiques nazies, car :

    « Elle contribua à réconcilier ceux qui en faisaient usage et pour qui il était devenu une manière quasi automatique de penser la société, avec le fait d’accepter les politiques préconisées par les Nazis et dans nombre de cas, à y collaborer volontairement en les mettant en œuvre. »

    Il est exact que toutes les idées sur la société justifiées en se référant à Darwin étaient antérieures à son œuvre, et que nombre de ceux qui l’invoquaient ne le comprenaient pas vraiment. La principale contribution du darwinisme à la théorie sociale est d’avoir popularisé certains mots d’ordre. Mais cela n’ôte rien à sa portée. De nos jours, comme par le passé, la rhétorique constitue un puissant expédient.

    #Darwin #darwinisme_social #eugénisme #théorie