marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Repenser l’internationalisme après Alep
    http://www.contretemps.eu/repenser-internationalisme-alep

    « La #Syrie et les Syriens se sentent abandonnés pas seulement par les États du monde « libre » mais aussi et surtout par les sociétés civiles occidentales. Le seul élan de solidarité remarquable et reconnaissable s’est traduit par l’engagement citoyen de certains pays, comme l’Allemagne et le Canada, pour gérer d’une manière décente la question des réfugiés en général et celle des Syriens en particulier . » (Salam Kawakibi, intellectuel franco-syrien originaire d’Alep, politiste et directeur adjoint de l’Arab Reform Initiative...

    Il appartient donc à la critique anticapitaliste de rappeler la dialectique du développement historique sur la longue durée telle qu’esquissée par Marx en 1859 dans sa Préface à la Critique de l’économique politique : « À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’elles étaient, ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. »14 Le martyre d’Alep en est aujourd’hui l’illustration. La guerre en Syrie n’a rien d’un complot capitaliste ou impérialiste. S’il existe des auteurs indéniables d’exactions, de massacres et de crimes de guerre et/ou d’humanité, il n’en demeure pas moins que les origines historiques/sociales/structurelles de ce conflit sont bien plus profondes et viennent de loin. Et dans ces origines de longue durée, le mode de production capitaliste est incontournable.

    Une enquête historique approfondie et détaillée serait nécessaire pour en saisir toutes les médiations historiques. Mais, dans l’immédiat, en voici ici un seul des multiples aspects. Jean Jaurès expliquait à la tribune de la Chambre des députés le 7 mars 1895 que la société bourgeoise « porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage ». Car « [t]ant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée, la lutte incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et pour le pouvoir ; tant que cette classe privilégiée, pour se préserver contre tous les sursauts possibles de la masse, s’appuiera ou sur les grandes dynasties militaires ou sur certaines armées de métier des républiques oligarchiques, tant que le césarisme pourra profiter de cette rivalité profonde des classes pour les duper et les dominer l’une par l’autre, écrasant au moyen du peuple aigri les libertés parlementaires de la bourgeoisie, écrasant au moyen de la bourgeoisie gorgée d’affaires le réveil républicain du peuple ; tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armées entre les peuples. C’est de la division profonde des classes et des intérêts dans chaque pays que sortent les conflits entre les nations. »

    Dimitris Fasfalis

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