Philippe De Jonckheere

(1964 - 2064)

  • J – 85 : À Bailleul sur le trottoir, je procède au remplacement de mes deux feux de croisement, opération simple, parfois malaisée mais pas complexe, rendue extraordinairement difficile à faire soi-même en grande partie parce que la conception même de la simple ouverture du capot a été étudiée pour en interdire l’accès au conducteur et on voit bien à qui profite le crime. La dernière fois que j’ai voulu ouvrir le capot, j’avais fini par casser tout bonnement la languette de plastique qui permet d’actionner, non sans s’être amplement pincé la main, le mécanisme d’ouverture du capot, depuis, paradoxalement l’ouverture de ce dernier est plus facile si l’on se sert d’une assez longue tige d’acier pour crocheter le mécanisme, ce qui, sous le crachin de ce dimanche matin, dans le Nord, n’est pas très agréable à faire. Une grosse dame d’allure bien flamande passe par là et comme elle me voit un peu à la peine, avec un très bel accent du Ch’Nord, elle me dit, des fois on cherche hein jeune homme ! Ce qui a le don de me détendre et du coup je finis par attraper le crochet de sécurité avec ma tringle en métal et j’ouvre finalement le capot, et brin des fois on trouve , je lui réponds et c’est elle que cela fait bien rire. Je tenais absolument à décrire ce passage, dont d’ailleurs je ne sais que faire dans mon récit, mais je voulais absolument préserver cet échange de rire avec cette grosse dame flamande.

    Sur le chemin du retour, je parviens à synchroniser une chouette rencontre trop rapide, le temps d’un café, à Lille, avec @aude_v, qui avait remarquablement choisi son café pour être à quelques encablures seulement de la porte de Loos, que je connais bien, et dans un café fort calme dans lequel il a été possible de faire connaissance, même brève, avec cette dame-que-nous-ne-connaissons-pas comme a dit Nathan. Mais en fait si, Nathan, tu sais Aude je la connais quand même un peu. Mais comment expliquer cela Nathan ?

    Retour silencieux avec Nathan qui m’a dit qu’il ferait son possible pour ne pas me déconcentrer — vu qu’il pleut et que c’est pas facile quand il pleut, selon son expression —, sous des trombes de pluie donc, jusqu’à Arras ou Bapaume, puis sur une route plus sèche heureusement, je trouve un certain contentement à ce que mes feux de croisement éclairent très bien les quelques mètres vitaux au-devant de moi et j’emmène avec moi le souvenir de la grosse dame flamande. Oui, des fois on cherche .

    #qui_ca