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Académie ESJ, et cacadémie esj

  • Suisse : L’opulente campagne de la droite incapable d’éviter l’échec de la RIE III RTS - 12 Février 2017 - Valentin Tombez
    http://www.rts.ch/info/suisse/8380772-l-opulente-campagne-de-la-droite-incapable-d-eviter-l-echec-de-la-rie-ii

    La campagne agressive de la droite pour la RIE III, largement rejetée dimanche, n’a pas suffi. Les partisans de la réforme avaient pourtant diffusé près de huit fois plus d’annonces que les opposants.

    Dimanche, les Suisses ont balayé la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), défendue par le Conseil fédéral, le Parlement et la droite.

    Les partisans de la réforme - les formations de droite et Economiesuisse - ont pourtant diffusé près de huit fois plus d’annonces dans la presse que les opposants au projet. D’après une analyse de l’Année politique suisse, 921 publicités sont parues concernant la votation, et 813 d’entre elles soutenaient la RIE III (88%).

    Dernières semaines mouvementées
    Ces chiffres en font l’une des campagnes les plus intenses de ces dernières années, surtout lors des dernières semaines avant le vote.
    Durant cette période, 794 annonces ont été publiées, soit le cinquième plus grand total sur les 45 objets en votation depuis 2013. Seules des campagnes comme celle sur l’initiative sur l’immigration de masse ou l’initiative pour un salaire minimum ont généré plus de publicités.
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    RIE III : la presse sévère avec la droite et Maurer Tribune de Geneve - Lundi 13 Février 2017 - Mehr Themen

    http://www.tdg.ch/suisse/rie-iii-presse-severe-droite-maurer/story/21988264

    Une gifle, une débâcle, une mémorable raclée, une leçon pour Ueli Maurer, une leçon qui laisse des marques rouges sur le derrière : la presse se montre sévère avec la droite après le rejet massif des Suisses à la 3e réforme de l’imposition des entreprises (RIE III).
    « Six votants sur dix qui refusent un projet fiscal adoubé par le Conseil fédéral, c’est une déconfiture de première classe rarement vue en politique suisse », relève 24 Heures. Le journal lémanique estime que la droite imaginait pouvoir « à sa guise charger le bateau et ne pas tenir compte des éléments compensatoires réclamés par la gauche. Elle a juste oublié un acteur : le peuple ».

    « La petitesse du oui frappe les esprits », abonde le Quotidien Jurassien. « On est loin de la marge d’erreur que l’on peut trouver dans les sondages ».

    Priorités sociétales
    En vendant au peuple une réforme « prétendument taillée pour les petites entreprises du cru, alors qu’elle avantageait, en fait, les plus grandes sociétés », la droite s’est trompée, analyse La Liberté. « Les grands perdants auraient été les cantons et les villes. Et donc, in fine, la population, tout particulièrement ses couches les plus démunies », enchérit Le Courrier.

    Pour Le Matin, le citoyen a dit « au grand capital : ’Vous vous mettez assez d’argent dans les poches pour qu’on vous fasse encore ce cadeau fiscal, nous qui subissons la hausse du coût de la vie sans que les salaires suivent’ ».

    Avec le « oui » des Suisses à l’initiative de l’UDC demandant un retour des continents de travailleurs le 9 février 2014, le climat général envers les grandes multinationales s’est dégradé, juge 24 Heures.
    « Les priorités sociétales de l’époque, qui transcendent les systèmes politiques, ont déterminé les derniers scrutins à avoir chamboulé le monde : celui sur le Brexit en juin et l’élection de Donald Trump en novembre. La Suisse n’y échappe pas », remarque La Tribune de Genève.

    Complexité du scrutin
    Tous les médias relèvent à l’unanimité la complexité du scrutin. « Intérêts notionnels, patent boxes et autres artifices très techniques ont vite fait de passer, pour un public non averti, pour de nouvelles combines à contourner le fisc », écrit 24 Heures.

    « Que celui qui a compris le tableau de la brochure fédérale se dénonce ! », ironise d’ailleurs La Tribune de Genève, qui souligne que les Suisses se retrouvaient ainsi face à « une sorte de vote de confiance ». Or, « les incantations ne suffisent pas, quand les votants veulent savoir qui seront les gagnants et les perdants d’une telle réforme », note Le Temps.

    La droite a fait une erreur en surjouant la peur et en agitant la menace de pertes massives d’emplois, selon Le Matin et Le Courrier, ce dernier ajoutant que les Suisses ont « refusé de voter avec un pistolet sur la tempe ».

    Rappelant l’acceptation de l’initiative Minder en 2013, l’Agefi voit dans le résultat de ce week-end, une sanction contre l’économie. Le journal économique se demande d’ailleurs si elle ne devrait pas « tout simplement cesser d’apparaître dans ce genre de circonstance, laissant les partis politiques débattre à armes jugées moins inégales ».

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    #Suisse #Démocratie #Peuple #cadeaux_fiscaux #NON #Intérêts_notionnels #combines #imposition_des_entreprises #fiscalité #paradis_fiscaux #multinationales #Brexit #Trump #manipulatuin (en echec) #publicité (qui ne sert à rien) #arnaque

    • Un « non » ferme au dumping fiscal Le Courrier - Lundi 13 février 2017 -
      Gustavo Kuhn

      http://www.lecourrier.ch/146766/un_non_ferme_au_dumping_fiscal

      C’est une énorme gifle que se sont pris dans la figure les promoteurs de la RIE III. Malgré une campagne extrêmement agressive de la droite, basée sur un message catastrophiste propagé à coups de millions de francs, la population suisse a rejeté massivement cette réforme de l’imposition des entreprises truffée d’astuces et de ristournes spécialement destinées aux plus grandes d’entre elles, et seulement à elles.

      Un résultat salutaire. Il était d’abord temps que les Suisses disent « non » à l’assèchement des ressources des collectivités publiques et au dumping fiscal. Mais surtout, il était nécessaire que cette RIE III échoue. En cas d’acceptation de la réforme concoctée par le Conseil fédéral et le parlement, les grands perdants auraient été les cantons et les Villes. Et donc, in fine, la population, tout particulièrement ses couches les plus démunies.

      L’ampleur du « non » – qui a surpris jusqu’aux plus optimistes opposants à la réforme – démontre un double rejet : du fond et de la forme. Car si la population a renvoyé ce texte – qui s’inscrit dans une compétition fiscale exacerbée entre Etats européens, mais aussi entre cantons helvétiques – pour ne pas voir se vider les caisses publiques, elle a également refusé de voter avec un pistolet sur la tempe.

      Les citoyens et citoyennes n’ont heureusement pas cédé à la terreur qu’ont voulu semer les partisans de RIE III en agitant une fois de plus la menace de pertes massives d’emplois.

      Le message « il n’y a pas de plan B ! », martelé à l’envi par une droite plus arrogante que jamais, n’est pas passé. Et la rapidité avec laquelle le PLR a proposé dimanche après-midi d’élaborer au plus vite une nouvelle réforme, « en collaboration avec les cantons et les communes » cette fois, démontre bien – s’il fallait une preuve – qu’il ne s’agissait que d’un mensonge de campagne.

      Outre ladéfaite historique de la droite, il faut aussi saluer une belle victoire de la gauche. Celle-ci a en effet démontré qu’unie et combative, elle peut réaliser des miracles. Et même fissurer le bloc bourgeois, qui s’est, sur la fin, avéré moins soudé que d’ordinaire.

      Cette victoire doit désormais permettre au bloc progressiste de forcer une nouvelle réforme de l’imposition des entreprises, qui mette à niveau le taux d’imposition des multinationales. Mais sans inclure, cette fois, de mirobolants cadeaux en échange.

      Reste que le combat sera rude. Car les Chambres et le Conseil fédéral sont toujours largement dominés par la droite. Et la gauche du Parlement fédéral ne devra pas se contenter d’obtenir quelques réformettes en commissions, pour finalement avaliser une RIE III bis, toute juste délestée d’une ou deux « niches » choisies parmi les plus scandaleuses.

      #dumping_fiscal