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« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • Le PS, au service de la bourgeoisie depuis un siècle
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/01/30/face-la-decheance-de-la-gauche-defendre-les-idees-communiste

    La profonde loyauté des dirigeants du Parti socialiste vis-à-vis de la bourgeoisie n’est évidemment ni surprenante ni nouvelle. Depuis le soutien apporté en août 1914 à leurs bourgeoisies respectives par les partis socialistes de toute l’Europe pour jeter les travailleurs dans les tranchés de la Première Guerre mondiale impérialiste, la SFIO et ses homologues européens sont passés dans le camp de la bourgeoisie. C’est ce qu’exprima Rosa Luxemburg dès 1916 en qualifiant la social-démocratie de cadavre puant. Par la suite, de Léon Blum à Hollande, en passant Jules Moch, Mendès-France ou Mitterrand, les socialistes au pouvoir ont toujours mené la politique exigée par la bourgeoisie, dussent-il perdre les élections voire se suicider politiquement pour plusieurs décennies comme le fit la SFIO de Guy Mollet entre 1956 et 1958 en intensifiant la guerre d’Algérie et donnant les pleins pouvoirs à l’armée, y compris le recours à la torture.

    Mais si les partis socialistes sont morts depuis un siècle comme représentants des intérêts des travailleurs, ils n’en continuèrent pas moins d’avoir du crédit et de l’influence dans les rangs ouvriers. Ils conservaient, ne serait-ce que dans leur nom, des traces de leurs racines ouvrières. Les dirigeants socialistes avaient besoin de cette influence pour se faire élire par les classes populaires. Et la bourgeoisie a eu besoin de ce crédit, soit pour canaliser et enrayer la combativité de la classe ouvrière quand elle menaçait son pouvoir ou exigeait des améliorations de son niveau de vie, soit pour faire accepter aux travailleurs les sacrifices que la crise exigeait pour maintenir ses profits. Ces deux nécessités obligèrent longtemps les dirigeants socialistes à conserver un langage et des références qui pouvaient faire illusion auprès des travailleurs. Tout en menant la pire politique au service de la bourgeoisie, ils veillaient à l’habiller avec des discours sociaux.