Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Claire_Heuchen : Lezbehonest (Parlons franchement) à propos de l’effacement des femmes lesbiennes par la politique queer
    http://tradfem.wordpress.com/2017/02/23/lezbehonest-parlons-franchement-a-propos-de-leffacement-des-femme

    « Lesbienne » est à nouveau une catégorie contestée. La définition la plus littérale de la lesbienne – une femme homosexuelle – est sujette à une nouvelle controverse. Cette lesbophobie ne provient pas des conservateurs sociaux, mais se manifeste au sein de la communauté LGBT+, où les femmes lesbiennes sont de plus en plus diabolisées comme intolérantes ou rejetées comme une blague éculée en raison de notre sexualité.

    Dans le contexte postmoderne de la politique queer, les femmes dont l’attraction s’adresse strictement au même sexe sont présentées comme un archaïsme. Sans surprise, les désirs des hommes gais ne sont pas policés avec une fraction de la même rigueur : dans un contexte queer, les hommes sont encouragés à prioriser leur propre plaisir, alors que les femmes continuent à subir l’attente que nous accommodions les autres. Loin de subvertir les attentes patriarcales, la politique queer répète ces normes en perpétuant les rôles normatifs du genre. Ce n’est pas une coïncidence que les femmes lesbiennes essuient la plus grande part de l’hostilité queer.

    En même temps que la généralisation du fascisme et la normalisation de la suprématie blanche, ces dernières années ont donné voie à une avalanche de sentiment anti-lesbien. Des interventions médiatiques hypothétiquement adressées aux lesbiennes et écrites par elles nous informent que nous sommes une espèce en voie d’extinction. Des ressources féministes se demandent si nous avons même besoin du mot lesbiennes, des textes d’opinion affirment que la culture lesbienne est éteinte, d’autres lancent à la légère que le mot lesbienne « ressemble à une maladie rare », et certains commentaires vont jusqu’à soutenir que la sexualité lesbienne est une relique du passé dans notre meilleur des mondes sexuellement fluide : tous ces écrits positionnent délibérément la sexualité lesbienne comme démodée. Ils encouragent activement le rejet de l’identité lesbienne en confirmant l’impression que la lectrice se verra comme quelqu’un de moderne et de progressiste si elle est prête à rejeter cette identification. Tout comme le patriarcat récompense la « fille cool » pour s’écarter des idéaux féministes, la politique queer récompense la lesbienne qui s’associe à n’importe quelle autre étiquette.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sisteroutrider.wordpress.com/2017/02/22/lezbehonest-about-queer-politics-erasing-lesbian-women

    #Sisteroutrider #Lesbienne #queer #féminisme_radical #Audre_Lorde #LGBT+