• Des groupes sociaux subalternes

    « L’histoire de groupes sociaux subalternes est nécessairement fragmentée et épisodique. Il est hors de doute que, dans l’activité historique de ces groupes, il y a une tendance à l’unification, fut-ce à des niveaux provisoires, mais cette tendance est continuellement brisée par l’initiative des groupes dominants et ne peut être démontrée qu’après l’achèvement du cycle historique, si celui-ci se conclut par un succès. Les groupes subalternes subissent toujours l’initiative des groupes dominants même quand ils se rebellent et se soulèvent : seule la victoire « permanente » brise, et pas immédiatement, la subordination. En réalité, même quand ils paraissent triomphants, les groupes subalternes sont seulement en état de défense et d’alerte. Toute trace d’initiative autonome de la part de groupe subalternes devrait donc être d’une valeur inestimable pour l’historien intégral ; il résulte de cela qu’une telle histoire ne peut être traitée que par monographie et que chaque monographie demande une somme considérable de matériaux souvent difficile à rassembler[...] Souvent les groupes sociaux subalternes sont d’une autre race (autre culture et autre religion) que les groupes dominants et souvent ils sont un mélange de races diverses, comme dans le cas des esclaves. La question de l’importance des femmes dans l’histoire romaine est comparable à celle des groupes subalternes, mais jusqu’à un certain point seulement [...] » (Gramsci, Cahiers de prison )

    http://bougnoulosophe.blogspot.com/2012/03/les-groupes-sociaux-subalternes.html

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