Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Finn_Mackay : Aux hommes pour qui ça ne veut rien dire – Le harcèlement sexuel, ça importe.
    http://tradfem.wordpress.com/2017/03/23/finn-mackay-aux-hommes-pour-qui-ca-ne-veut-rien-dire-le-harceleme

    Les mots « harcèlement sexuel » sonnent très officiels : ils font penser à un grief déposé devant un tribunal du travail. Tout le monde sait que le harcèlement sexuel est incorrect, très probablement illégal et certainement politiquement inacceptable. Mais un nombre incroyable de gens pensent que le harcèlement de femmes par des hommes dans la rue se résume à des gauloiseries inoffensives et que le fait de s’en préoccuper ou de s’en indigner est une sorte de susceptibilité bourgeoise ou un luxe typique des personnes privilégiées.

    Mais il est tout à fait justifié d’être indignée par la banalité du harcèlement sexuel de rue : cela importe. Cela importe même quand les hommes affirment que ça ne veut rien dire. Cela importe même quand le harceleur lui prête l’intention d’un compliment. Cela importe même quand il a seulement l’intention de blaguer.

    Tous ces hommes qui affirment ne pas être ce genre d’homme, qu’ils ne feraient jamais de mal à une femme et que leur commentaire occasionnel ne veut rien dire, devraient utiliser leur cerveau masculin soi-disant plus développé pour élaborer des pensées plus originales qu’évaluer la taille de la poitrine des passantes.

    Parce qu’il est constamment nécessaire pour les féministes de se justifier, elles et leurs points de vue, je vais juste préciser ici que je ne parle pas de flirt réciproque ou de compliments appréciés. Il est évident que des gens de toutes orientations sexuelles peuvent vouloir flirter et s’adresser des compliments, y compris en public. Je parle de comportements mutuellement souhaités, positifs et auxquels participent librement les deux parties. C’est une chose très différente d’un étranger qui vous déshabille du regard et vous apostrophe dans la rue.

    Certains hommes disent que l’intention première de leurs aboiements intempestifs est simplement de nous complimenter. Ces hommes sont si galants, un cœur de chevalier bat si fort dans leur poitrine virile qu’ils éprouvent une réaction incontrôlable quand une femme attrayante entre dans leur champ de vision, à tel point qu’ils se voient contraints, contraints par la nature, de certifier à cette femme son charme physique. Ce qui augmente, bien évidemment, son estime de soi à elle et le plaisir qu’elle éprouve dans sa soirée…

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://projects.huffingtonpost.co.uk/all-women-everywhere

    #harcèlement_de_rue #violences_masculines #féminisme