• Offre spéciale pour le Liban : un voyage dans le temps avec l’armée israélienne
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/offre-sp-ciale-pour-le-liban-un-voyage-dans-le-temps-avec-l-arm-e-isr

    Bennett regrette une prétendue promesse israélienne faite au gouvernement des États-Unis en 2006 « de ne pas frapper les infrastructures du #Liban » pendant la guerre qui a duré 34 jours cet été-là – une promesse qui a, selon le ministre de l’Éducation, entravé une victoire israélienne. Il propose la formule suivante pour les conflits futurs :

    « Les institutions du Liban, ses infrastructures, ses aéroports, ses centrales électriques, ses carrefours, les bases de l’armée libanaise – tout cela devrait constituer des cibles légitimes si une guerre éclate. »

    Outre l’approbation on ne peut moins subtile de #crimes de #guerre, il existe un autre problème majeur avec le raisonnement de Bennett : #Israël ne s’est jamais vraiment soucié de faire la distinction entre civils et militaires.

    D’une part, tous les éléments de sa liste de « cibles légitimes » ont déjà été bombardés en 2006. Harel devrait techniquement le savoir puisque lui-même les a signalées à l’époque, mais il a néanmoins décidé désormais qu’« il est intéressant d’écouter » les opinions de Bennett sur ces questions.

    On ne peut que supposer que si le Hezbollah appelait à bombarder aveuglément les carrefours de Tel Aviv, le phénomène serait considéré comme tout autre chose qu’« intéressant ».

    Quant aux prochains massacres israéliens de civils libanais, cela relèverait davantage d’une continuation de la routine habituelle que d’une nouvelle stratégie.

    En 2006, la plupart des 1 200 personnes tuées au Liban étaient des civils, dont des #enfants abattus à bout portant par un hélicoptère israélien alors qu’ils tentaient d’évacuer leurs villages en vertu d’ordres explicites israéliens.

    Parmi les personnes se classant également de toute évidence dans la catégorie des civils figurait la centaine de réfugiés qui ont été éliminés par Israël en 1996 alors qu’ils s’abritaient dans un complexe des Nations unies dans la ville libanaise de #Cana.

    En remontant un peu plus loin dans le temps, l’invasion israélienne du Liban en 1978 a tué des milliers de Libanais et de Palestiniens, tandis que l’invasion suivante de 1982 a exterminé quelque 20 000 personnes, des civils en grande majorité.

    Si les dirigeants israéliens se souciaient un tant soit peu des analyses de cause à effet, ils pourraient penser que l’origine du Hezbollah n’est autre que l’affaire de 1982 – et que bombarder des gens de façon à les renvoyer au Moyen-Âge n’est probablement pas la meilleure façon de réfréner l’animosité envers Israël.

    #victimes_civiles #impunité #complicité