marielle 🐱

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Orwell, Pasolini, Gramsci : halte au pillage !
    ▻http://www.revue-ballast.fr/orwell-pasolini-gramsci-halte-pillage

    Ils se plaisent Ă  faire les poches aux morts. Ils paradent dans les ruines, par trop heureux de s’emparer des armes de ceux qui les auraient combattus en leur temps. Chasseurs de trophĂ©es, dĂ©trousseurs d’idĂ©es ; ils s’agitent et se rĂ©pandent, soucieux d’insoumission Ă  peu de frais. L’absence de cohĂ©rence ? Silence, on triche ! On sait Proudhon louĂ© par les nationalistes du siĂšcle dernier ; on sait JaurĂšs brandi par le Front national : on assiste, depuis quelques annĂ©es, au dĂ©tournement intellectuel d’un trio d’auteurs engagĂ©s dans la lutte sociale et rĂ©volutionnaire — George Orwell, Pier Paolo Pasolini et Antonio Gramsci. DerniĂšre rapine en date : la crĂ©ation, la semaine passĂ©e, d’une web-tv du nom d’Orwell par une Ă©ditorialiste du Figaro 
 ☰ Par Émile Carme

    • « vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

      « Orwell intĂ©gra les rangs du Parti ouvrier d’unification marxiste, en 1936, afin d’ouvrir le feu sur les franquistes — tout en confiant qu’il eĂ»t prĂ©fĂ©rĂ© prĂȘter main forte aux anarchistes. »

      « Pasolini qualifiait l’anticommunisme de "haine sinistre" et faisait du colonialisme et du racisme les principaux "problĂšmes" Ă  rĂ©soudre. »

      L’époque est cul par-dessus tĂȘte. Le zapping s’est emparĂ© des mots aprĂšs avoir englouti les images. Les idĂ©es remuent sur les Ă©tals, Ă©parses, et chacun d’y piocher selon son bon plaisir : un nom qui sonne, une citation sans souci du restant, la satisfaction narcissique de l’éclectisme ou de l’hors-cadres. Les longues durĂ©es, les attaches, le noyau dur des mĂ©moires, les grands rĂ©cits irrĂ©ductibles et les fractures Ă  jamais ouvertes ? ConnaĂźt plus. « Si l’on reconnaĂźt les crises historiques Ă  leur puissance de brouillage et Ă  leur pouvoir de dĂ©stabilisation — des croyances et des clivages Ă©tablis —, nul doute que nous y sommes. Nous vivons l’époque de toutes les confusions », assure le philosophe et Ă©conomiste hĂ©tĂ©rodoxe FrĂ©dĂ©ric Lordon, avant de poursuivre : « Or on ne survit au trouble captieux de la confusion qu’en Ă©tant sĂ»r de ce qu’on pense, en sachant oĂč on est, et en tenant la ligne avec une rigueur de fer . » De la rigueur, oui. Natacha Polony rapporte, dans Ce pays qu’on abat, qu’il conviendrait de « faire taire » ces « pelĂ©s, ces galeux » qui, comme elle, auraient l’audace de rĂ©flĂ©chir par-delĂ  les clivages et d’appeler Ă  quelque « dialogue en forme de dialectique » : personne, ici, ne tient Ă  les rĂ©duire au silence ; on aimerait seulement qu’ils se contentent de parler en leur nom.