Philippe De Jonckheere

(1964 - 2064)

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    J– 27 : Levé du bon pied. Je bricole une page secrète pour A.. J’emmène Adèle au stade où je la dépose. On se marre bien en route. Elle se fout gentiment de ma poire, elle est drôle, c’est un excellente remède. Un remède contre quoi ? Une diversion, dirons-nous. Je repasse prendre Nathan à la maison. Je l’emmène chez son psychologue, nous discutons un moment dans le jardin, qui fait office de salle d’attente, à propos de ce qui semble tout de même être du vague à l’âme chez Nathan, en ce moment, il ne parle pas beaucoup, le psychologue m’indique que Nathan ne parle pas beaucoup en séance non plus, nous évoquons la piste de déceptions récentes pour Nathan. La séance démarre, je bouquine dans le jardin, il fait frais, je ne pense décidément pas grand-chose d’Hors du charnier natal de Claro. Que j’achève malgré tout. Lorsque le psychologue ressort de sa cabane, d’un acquiescement il me signifie que nous avions vu juste, Nathan a l’air de bonne humeur, presque apaisé. Dans la voiture nous évoquons le programme de cet après-midi, j’ai notamment promis à Nathan que nous ferions des financiers dont il a rapporté une recette de son établissement. Je pars chercher Adèle au collège. J’y croise mon amie Caroline qui me présente deux parents d’une enfant pour laquelle il est question d’une orientation en Unité Locale d’Inclusion Scolaire, nous discutons sans réserve, je suis toujours frappé par les réflexes de solidarité entre parents d’enfants handicapés, c’est comme si toutes les différences d’opinion sur d’autres sujets tombaient d’un coup, je crois même que je pourrais avoir une relation d’amitié avec un couple d’électeurs de droite si par ailleurs ils étaient les parents d’un enfant handicapé. De retour à la maison, je cuisine des darnes de saumon au citron et au piment, concert de soupirs d’aise de la part des enfants. Je monte faire une sieste, lorsque je me réveille d’un somme d’un petit quart d’heure particulièrement réparateur, je reçois quelques messages tendres. Je me fais un café, je répare le vélo d’Adèle, je fais un peu de jardinage avec Nathan dont l’attention au détail dans ce domaine me surprend toujours autant. Puis nous lançons les financiers, Nathan est un peu tendu mais je parviens à bien le canaliser. Je passe un long coup de téléphone à Isa, je lui parle d’A. pour la première fois. Profonde conversation, comme souvent avec Isa. Nous recevons la visite surprise de Marie et Laurent dont c’est l’anniversaire. Laurent me dit son émotion de recevoir tous les premiers avril un coup de téléphone de Madeleine, de son ancienne élève de CM1. Nous prenons le thé, je raconte à Marie et Laurent que le dimanche dernier j’ai fait la rencontre d’Emmanuel Adely au salon du livre et qu’il vit tout près de Monsuéjouls, où séjournent souvent Laurent et Marie. Je fais quelques parties d’échecs rapides avec Nathan, qui redevient ce chouette garçon dans l’échange, ses soucis du moment un peu derrière lui, apparemment. J’ai une longue conversation avec Clémence au téléphone, elle me fait même pleurer en évoquant un de nos meilleurs souvenirs sans doute, je la traite de morue, cela la fait bien rire. Je prépare un petit dîner avec Nathan et Adèle puis ressors prendre un verre en terrasse avec A. Le soir j’écoute l’infernal quartet de 4walls avec Phil Minton qui chante l’hymne des anarchistes, c’est à pleurer tellement c’est beau. What a day !

    #qui_ca