« Acte dâagression flagrant » ou « rĂ©ponse proportionnĂ©e », le bombardement par les Ătats-Unis dâune base aĂ©rienne en Syrie divise le Conseil de sĂ©curitĂ©
â»https://www.un.org/press/fr/2017/cs12783.doc.htm
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLĂZ (Bolivie), dont le pays avait demandĂ© cette rĂ©union dâurgence du Conseil de sĂ©curitĂ©, a jugĂ© indispensable que le monde sache la position de chaque Ătat Membre sur les derniers Ă©vĂ©nements en Syrie. « Nous sommes prĂ©occupĂ©s par les signaux Ă©mis ces derniers jours en Syrie », a-t-il dit. Il a dĂ©plorĂ© que les Ătats-Unis aient exĂ©cutĂ© une attaque unilatĂ©rale, alors que des projets de rĂ©solution Ă©taient en discussion. Cet acte unilatĂ©ral reprĂ©sente une menace Ă la sĂ©curitĂ© internationale, a-t-il dit, rappelant que lâhumanitĂ© sâĂ©tait prĂ©cisĂ©ment dotĂ©e dâinstruments de droit international pour empĂȘcher que les pays puissants sâen prennent aux pays les plus faibles.
Brandissant la Charte des Nations Unies, le dĂ©lĂ©guĂ© bolivien a rappelĂ© que celle-ci, qui interdisait toute action unilatĂ©rale, devait ĂȘtre respectĂ©e, et que toute initiative devait ĂȘtre autorisĂ©e par le Conseil. Il a lu lâArticle 24 de la Charte, avant de rappeler que le Conseil de sĂ©curitĂ© agissait au nom des peuples du monde entier.
Les Ătats-Unis ont dĂ©cidĂ© dâĂȘtre enquĂȘteur, juge et procureur, a-t-il poursuivi, rappelant quâaucune enquĂȘte nâavait Ă©tĂ© menĂ©e pour dĂ©terminer les auteurs de lâattaque dâEdleb.
Le dĂ©lĂ©guĂ© a rappelĂ© quâen septembre 2013, les Ătats-Unis avaient Ă©galement brandi la menace dâattaques contre la Syrie. Lâattaque dâhier dessert le processus dâAstana et de GenĂšve, a-t-il dit. En 2003, les Ătats-Unis, au sein de ce mĂȘme Conseil, avaient Ă©galement avancĂ© des « preuves sans appel » de la prĂ©sence dâarmes chimiques en Iraq, a-t-il poursuivi. « Nâoublions pas ce qui sâest passĂ©. »
Il a soulignĂ© que cette intervention avait justifiĂ© une invasion de lâIraq Ă la suite de laquelle un million de personnes avaient perdu la vie. « Serions-nous en train de parler des actes de Daech si cette invasion illĂ©gale nâavait pas eu lieu ? »
Le reprĂ©sentant a rappelĂ© la longue histoire de coups dâĂtat financĂ©s par la CIA en AmĂ©rique latine. Ce Conseil ne peut pas ĂȘtre un pion sur lâĂ©chiquier de la guerre, a-t-il dit, en dĂ©plorant quâil y ait au sein de ce Conseil des « membres de premiĂšre et de seconde classe ».
Enfin, il a affirmĂ© que lâattaque dâhier reprĂ©sentait un coup fatal portĂ© au multilatĂ©ralisme.