• Le message http://seenthis.net/messages/59042 me fait penser à la Syrie, du Coca à la Syrie donc, WTF ?
    Jusqu’à vers mes 30 ans, j’ai été un anti-impérialiste conséquent et je me suis refusé à consommer la boisson du diable yanqi (avant, enfant, chez mes parents, c’était pas si répandu les chocolats, les gâteaux du commerce sauf les petits brun, ni les sodas, on buvait du sirop de menthe des fois) et puis en bon gaucho vieillissant je me suis soc-démisé.
    En fait, ce sont les voyages qui m’ont mené au coca, j’ai commencé à voyager un peu dans des coins chauds, turc et arabes surtout, où il fait chaud donc et où t’as envie de boire du frais et alors t’as ton thermos ou ta gourde d’eau glacée -minérale ! Tout le reste des jus du coin est à éviter absolument sinon tu te tords assez vite du bide et tu meurs dans d’atroces souffrances. Tu peux tenter le portakal suyu seulement après une semaine ou deux d’acclimatation et seulement si tu es un Humain fort costaud.
    En plus, le coca c’est bon pour le bide (déjà dit) ; d’ailleurs hier le médecin pour ma gastro il me dit que aussi ce serait bien de prendre des petites rasades de coca tout du long de la journée, mais il me dit du coca dégazéifié - alors, là, non.

    Et la Syrie, alors ? j’y viens.
    La 1ère fois que je suis allé en Syrie c’était encore l’époque du bon papa Hafez : eh ben, ils avaient pas de coca mais une imitation locale, dans une bouteille en verre, vraiment très ressemblante ... pas des masses de voitures non plus, les taxis étaient de grosses américaines jaunes façon années 50, de celles qu’on voit sur les photos de cuba, retapées 1000 fois, pas de distributeurs bancaires, l’office du tourisme de Alep (on étaient arrivés là en voiture par la Turquie), c’était un militaire en uniforme olive derrière une table de bois mal équarrie, qui ne parlait aucune langue étrangère, en tout cas aucune de la dizaine qu’on maîtrisait plus ou moins à nous trois (moi, un ami, et un auto-stoppeur qu’on trimballait) ; on n’a pas été foutus de changer des francs, les pensions n’acceptaient que des dollars, on a dû se faire pistonner par un arménien francophile pour changer quelques travellers en dollars que possédait l’autostoppeur auprès d’un de ses cousins à la réception d’un palace pour milliardaires du Golfe ; et on a poireauté une journée à la frontière pour entrer, un poste tellement déglingué qu’on l’aurait dit bombardé de frais, façon afrique sub-saharienne ; les milices étaient absolument visibles partout dans les rues. Partout il y avait aussi des photos ou des peintures du Bassel défunt à cheval, très peu de Bachar.

    À mon deuxième voyage, le fiston Bachar était aux manettes : il y avait des offices du tourisme, des voitures européennes de toutes sortes partout, des distributeurs de billet, des champs irrigués et plein de légumes, on est passés en dix minutes à la frontière avec notre taxi collectif, les milices devaient être toujours là mais on ne les voyait quasi-plus ces types en survet pourris avec des mitraillettes qui foutaient les jetons la 1ère fois -et il y avait du coca et plus du tout l’ancien succédané.

    C’est sûr qu’une partie de l’ancien charme était perdu mais il y avait partout cette impression d’un changement d’importance, alors même que le « printemps de Damas » était déjà enterré. Sans doute que tout le monde n’en a pas profité de ce changement, n’empêche, ce n’était plus tout à fait le même pays.

    Donc, quand je lis qu’on s’interroge sur la résistance du régime syrien, un peu bêtement, je pense au coca.

    #ma_vie #syrie #WTF #coca_cola

    (ah et puis quelques nouvelles de mes rapports avec ma collection de disques ici :
    http://homme-moderne.org/musique/carnet2/?p=3898 )