Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • En 2017, que revive le bien commun ! - La Croix
    http://www.la-croix.com/France/Politique/En-2017-revive-bien-commun-2017-05-05-1200844982

    Au singulier ou au pluriel, avec ou sans majuscules, l’expression a envahi les discours. En témoigne la campagne présidentielle qui s’achève, où perdants et finalistes en ont usé, de manière évidemment nuancée.

    Tandis que Benoît Hamon promettait de constitutionnaliser les « biens communs » – l’eau, l’air, la terre et la biodiversité –, Jean-Luc Mélenchon entendait les soustraire au monde marchand, y ajoutant l’énergie, la monnaie ou encore la santé. François Fillon défendait sa réforme de la Sécurité sociale par la nécessité de préserver « ce bien commun ».

    Et les deux candidats encore en lice continuent à s’affronter sur ce terrain, Emmanuel Macron rappelant que « notre bien à tous, c’est la démocratie », face à Marine Le Pen en guerre contre « les puissances d’argent qui tentent de lancer une OPA hostile sur l’État, notre bien commun ». À l’ombre de cette notion, font ainsi florès tous les emplois et toutes les visées politiques.

    Quarante ans plus tard, Quadragesimo anno utilise pour la première fois l’expression « bien commun » que le concile Vatican II définit comme « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (constitution pastorale Gaudium et spes, n° 26).

    « Le bien commun concerne donc les groupes qui composent la société, et chacun de leurs membres, commente le Père Dominique Greiner, assomptionniste, rédacteur en chef religieux à La Croix et spécialiste de la doctrine sociale. En affirmant cela, le Concile s’oppose aussi bien à l’individualisme libéral (la société n’existe que pour permettre à chacun de poursuivre ses intérêts personnels) qu’au socialisme collectiviste (les individualités sont absorbées par le projet collectif qu’elles doivent servir). »

    On doit à l’américaine Elinor Ostrom d’avoir forgé cette catégorie dès le début des années 1980 afin de dépasser la distinction classique entre bien public et bien privé. Les « communs » ne s’identifient plus à des biens définis au préalable mais à l’espace de délibération institué pour les préserver. Ils ne désignent pas un fleuve en soi, par exemple, mais le collectif qui décide de prendre en charge sa gestion en élaborant des règles communes d’usage.

    #communs #commun #église_catholique