marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Macron et l’Europe : premières inquiétudes dans la presse allemande

    Après le soulagement, l’inquiétude. Une partie de la presse allemande, qui saluait lundi 8 mai au matin la victoire d’Emmanuel Macron, le candidat « pro-européen », pense déjà à la suite. Et plus précisément, aux réformes européennes. Elle s’inquiète du programme du nouveau président français - tout en enjoignant Angela Merkel à chercher le compromis.

    La lune de miel va-t-elle se terminer rapidement ? Alors que la presse allemande a salué avec soulagement la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, le tabloïd allemand Bild s’est fendu ce mardi 9 mai d’un article plus critique sur le nouveau président français, le « chouchou de la politique allemande ». « Nouvelle époque en France : combien nous coûtera Macron ? », a lancé le journal le plus lu outre-Rhin, ajoutant : « Toute l’Europe se félicite du nouveau président de la France, Emmanuel Macron (39 ans). Mais il pourrait lui aussi continuer à contracter des dettes... »

    « Combien va nous coûter Macron ? »
    Bild Zeitung

    Dans la ligne de mire du tabloïd, les propositions de Macron concernant l’Union Européenne, qui pourraient coûter cher à l’Allemagne : création d’euro-obligations qui fourniraient un taux d’emprunt unique pour tous les pays de la zone euro, mutualisation des dettes européennes, ou encore création d’un ministre des Finances européennes. « Des idées qui, provenant d’une France très endettée (2 160 milliards d’euros), font tirer la sonnette d’alarme en Allemagne », tacle Bild. Le tabloïd donne ensuite la parole à plusieurs responsables politiques de la droite allemande pour appuyer ses inquiétudes.

    Le ton de l’article tranche clairement avec les « L’Europe respire », « ouf ! » et autres « La France dit oui à l’Europe » (copyright Bild pour cette dernière citation) qui saluaient la victoire du candidat « pro-européen » en Une des grands titres de presse allemands...

    http://www.arretsurimages.net/articles/2017-05-09/Macron-et-l-Europe-premieres-inquietudes-dans-la-presse-allemande-id

    aperçu #mur_de_paiement

    • Désormais président de la République élu, Emmanuel Macron va devoir engager rapidement le cœur de son programme, les « réformes structurelles ». Les dirigeants européens, à commencer par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et Angela Merkel, l’ont d’ailleurs rappelé à cette obligation dès les premières heures qui ont suivi l’élection. Il s’agit cependant là davantage que de simples mesures de gestion, c’est le centre de la vision du nouveau chef de l’exécutif. Dans son esprit, sa capacité à engager « les réformes qui ont trop longtemps été repoussées » doit déterminer le retour de la croissance dans le pays et, partant, la renaissance de l’influence française en Europe et dans le monde, ainsi que l’apaisement des tensions sociales. Tout part donc pour le nouveau président de ces « réformes ». Et c’est pour cette raison qu’il n’a pas souhaité faire de concessions sur ce point durant l’entre-deux-tours.

      La « magie » des réformes structurelles peut-elle fonctionner ? par Romaric Godin sur Médiapart (sic). Pas encore paru sur son blog Le Mouvement réel. A suivre donc...

    • Macron et la réforme de l’Europe, de la poudre de berlinpinpin ?
      http://www.regards.fr/web/article/macron-et-la-reforme-de-l-europe-de-la-poudre-de-berlinpinpin

      Sous l’œil bienveillant mais sourcilleux de Bruxelles et Berlin, le nouveau président veut sauver l’Europe en ravivant sa flamme, mais en amendant à peine des politiques auxquelles il adhère pleinement – à commencer par les "réformes structurelles" .

      Son alignement idéologique sur Bruxelles et Berlin, à quelques nuances près, promet à la France un ajustement douloureux (sur les terrains du marché du travail, de l’assurance chômage et des retraites) dont les vertus postulées sont pourtant de plus en plus contestées (lire l’article de Romaric Godin). Comment croire que le volontarisme d’Emmanuel Macron, agent d’une continuité politique et économique presque complète pour l’Europe, puisse contribuer à sauver celle-ci ?

      Quatremer, pas par quatre chemins

      Les eurolâtres radicaux n’ont pas craint de voir dans l’élection d’Emmanuel Macron, pourtant essentiellement due aux circonstances et au front anti-FN, le signe que l’UE était sauvée et ne devait plus être remise en question. Ainsi de Jean Quatremer dans une chronique, pour qui « l’élection de Macron tranche la question européenne » et constitue « aussi un plébiscite en faveur d’une France européenne ». Rien de moins.

      Outre qu’il élude que son champion n’a réuni au premier tour que 18 % des suffrages des inscrits (dont la moitié sans adhésion à son projet), outre qu’il expédie ad patres l’expression de la profonde défiance suscitée par l’UE, aussi bien que les raisons qui fondent cette défiance, le journaliste de Libération recourt à des procédés habituels chez ses pairs : amalgamer toute critique de l’UE à celles du Front national, assimiler l’idée et l’idéal européens à la forme (forcément indépassable) que lui ont donnée les institutions actuelles.

      C’est gros, mais ça continue de passer.