Vanderling

La conversation n’est féconde qu’entre esprits attachés à consolider leurs perplexités.

  • Brigitte Macron, « cougar » ? Ce que cache la métaphore de l’animal prédateur
    https://www.franceculture.fr/societe/brigitte-macron-cougar-ce-que-cache-la-metaphore-de-lanimal-predateur

    « Cougar »… ce nom de félidé qualifie une femme ayant choisi un partenaire plus jeune qu’elle. Chez les Macron, cette différence d’âge est pourtant la même que celle qui sépare Donald Trump de Mélania... et elle n’a quasiment pas été commentée dans ce second cas. Quelles inspirations machistes se cachent derrière cette métaphore de la femme féline et prédatrice ?

    #féminisme #cougar #MILF #podcast #brigitte

    • L’expression « cougar » est une expression pratiquement insupportable. Qu’est-ce que veut dire le fait de vouloir réduire une femme à une prédatrice ? [...] Cette tendance à croire qu’il y a une différence entre l’homme, incarnation de la rationalité, et la femme qui en revanche, elle, ne serait qu’une manifestation des instincts, et même des pires instincts. (...) Le fait d’utiliser ce mot relève presque du discours de la haine, c’est une façon de faire taire la femme par une insulte qui consisterait à ce moment-là à la remettre à sa place. Michela Marzano

      Une insulte d’ailleurs inexistante pour qualifier un homme en couple avec une femme plus jeune : qui utilise l’expression « homme puma » ? « La question est : ’Pourquoi il n’y a pas un mot équivalent pour les hommes ?’ Un homme qui préfère des femmes plus jeunes, eh bien c’est un homme. Une femme qui préfère des hommes plus jeunes, eh bien c’est un cougar. On a l’impression qu’on est dans la même logique, la logique de la chasse, la logique du prédateur. Simplement, lorsqu’on inverse les termes, eh bien ça change tout », analysait Eric Fassin dans cette même émission :

      Il faut se rappeler que Demi Moore, évoquée comme l’une des figures incarnant le cougar, au début des années 90, jouait dans un film face à Michael Douglas qui s’appelait ‘Harcèlement’. Et pour illustrer la question du harcèlement sexuel aux Etats-Unis, qu’est ce qu’on prenait comme exemple ? Eh bien une femme qui harcèle un homme, ce qui évidemment ne correspond nullement à la réalité statistique. [...] ça veut dire qu’il y a une sorte de plaisir à titiller en inversant la figure normale, mais c’est une manière de souligner que normalement ça ne se passe pas comme ça. Eric Fassin